LA MARQUISE D’O

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LA MARQUISE D’O  de Kleist,mise en scène  de Niqson Pitaqaj.


La compagnie
Libre d’Esprit avait présenté en mars 2010. Crime et châtiment d’après Dostoiewski, longuement mûri à l’Ile Saint Denis où ils étaient en résidence  Niqson Pitaqaj y voyait des similitudes avec la folie destructrice qui avait ravagé son Kosovo natal. La marquise d’O lui permet d’aborder les ravages au sein d’une famille au nom du respect de l’honneur dans un pays en guerre.
La marquise d’O, veuve et mère d’un enfant, a été sauvée de la mort par un courageux comte qui l’a protégée au péril de sa vie. Au terme d’une maladie qui a failli l’emporter, il vient demander sa main, mais le père de la marquise lui oppose le respect des engagements militaires, il lui oppose un délai catégorique, malgré l’insistance du comte. Le temps passe et la marquise se retrouve enceinte, terrifiée elle nie toute relation amoureuse, mais son père la chasse du logis.
On découvrira le pot aux roses avec le retour du comte qui répond à la petite annonce qu’elle a fait passer pour retrouver son séducteur. Il y a une belle rigueur dans cette mise en scène géométrique, tous les déplacements sont rythmés à angle droit, hormis des rondes folles auxquelles la marquise se livre avec sa petite fille, le spectacle est rythmé en permanence par la musique de Grégoire Lorieux.
Il y a une étrange unité dans les costumes militaires, les mêmes pour les hommes et les femmes, seuls les revers changent, hormis la couleur rouge du costume du comte, grand colosse chevelu. La raideur empesée du jeu des acteurs, leurs yeux fixes montrent la destruction des liens familiaux que seule l’adorable fillette blonde vient rétablir.

 

Edith Rappoport

 

Jusqu’au 16 octobre Théâtre de l’Épée de bois : 01 48 08 39 74 http://unautomneatisser.com


Archive pour 6 octobre, 2010

La Tempête

La Tempête de Shakespeare, mise en scène de Georges Lavaudant.

   tempete.jpgAu fond, qui est Prospero, sous l’ironie de son nom ? Malheureux duc de Milan jeté au bon vouloir de la tempête par son usurpateur de frère, heureux habitant de l’île providentielle surgie de la même tempête ; bon père pour sa Miranda ; roi ou plutôt tyran de deux habitants, Ariel, l’esprit volant et entravé, et Caliban, corps lourd et cerveau plus lourd encore ; maître à son tour de la tempête, par la force de sa baguette magique…
Ce jour-là, Prospero l’homme blessé, le magicien, va amener sur son île tous les protagonistes de l’histoire politique – son frère l’usurpateur, le roi de Naples, un petit bout de cour…-, réunir les deux amoureux désignés l’un à l’autre depuis toujours – sa fille et le fils du roi de Naples -, éventer un complot boueux entre Caliban et quelques ivrognes rescapés, emballer tout ça, pardonner et retourner à Milan.
La Tempête est un conte merveilleux non destiné aux enfants: Shakespeare ne peut s’empêcher d’y enclore une rêverie mélancolique sur la destinée humaine, plus exactement celle d’un homme qui serait tout homme, victime et tyran, bon et méchant, chêne et roseau, faible et tout puissant, jusqu’à prendre la superbe liberté de briser in fine sa baguette magique. Comme toujours, aussi, Shakespeare ne peut s’empêcher de jeter sur l’île une bande de clowns et la dose de farce qu’ils trimballent. À l’intérieur de cet édifice, Georges Lavaudant a inclus une version courte du Songe d’une nuit d’été : féerie dans la féerie, mélancolie dans la mélancolie, illusion dans l’illusion, comédie dans la comédie.
La fameuse scène des artisans jouant « la fastidieuse et courte tragédie comique de Pyrame et Thysbée » sert de modèle formel à ce système d’inclusions. Et de grille de lecture : sommes-nous dans une claire confusion ou dans une confuse clarté ? Est-il nécessaire de bien connaître les deux pièces pour apprécier le montage ? L’adaptation et la traduction de Daniel Loayza , vives et percutantes, donnent aux acteurs et au spectacle énergie et rapidité, au détriment de la poésie.
André Marcon joue Prospero-Obéron avec une sobriété quelque peu solennelle, les jeunes gens n’ont pas l’air de s’amuser sur le plateau autant que la bande d’acteurs de Pyrame et Thisbée, Pascal Rénéric, Jean-François Lapalus, Luc-Antoine Diquéro, Olivier Cruveiller, à eux tous un régal de fantaisie et de précision. Plus quelques chorégraphies dérisoires dans le style TF1 : mais finalement, ce spectacle dont on sort un peu mi-figue mi-raisin va plus loin qu’il n’en a l’air.

 

Christine Friedel

 

MC93 01 41 60 72 72 , jusqu’au 24 octobre

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