LE PRINCE DE HOMBOURG
LE PRINCE DE HOMBOURG d’Heinrich von Kleist, mis en scène de Marie-José Malis
La pièce écrite par Kleist voilà deux siècles, peu avant son suicide, a marqué la mémoire de milliers de spectateurs qui n’ont ni lu le texte, ni vu la mise en scène de Jean Vilar avec Gérard Philipe et Jeanne Moreau, au début des années 50 au Festival d’Avignon et à Chaillot ! Après une dizaine de spectacles créés depuis 1994, Marie- José Malis s’est attaquée en 2008 à cet étonnant spectacle fleuve de trois heures quarante .
C’est l’histoire du prince de Hombourg, cousin du Grand Électeur de Brandebourg, qui s’est lancé à l’assaut des Suédois qui menacent le pays, mais sans en avoir reçu l’ordre. I Il gagne la bataille et vient avec ses officiers remettre les fruits de sa victoire entre les mains de son maître, mais il a violé la loi ! L’ordre n’avait pas été donné de lancer l’attaque et cette violation requiert la mort dans la loi du pays. Le Grand Électeur se montre inflexible, envoie le prince en prison, et son exécution est requise pour le lendemain. Le prince qui souffre une angoisse mortelle supplie sa cousine Nathalie qu’il aime et qui veut l’épouser, d’intervenir pour lui sauver la vie à tout prix. Le salut viendra, mais on ne comprend pas lequel dans ces dénouements multiples qui nous sont présentés (est-ce la dramaturgie d’Alain Badiou ou l’écriture de Kleist ?). Le respect de la loi, même injuste, par les garants de l’autorité, reste d’actualité ! Marie-José Malis met en scène le spectacle sur une scène de salle des fêtes, avec un large espace au pied du plateau pour le jeu avec le public. Pour tout mobilier, des chaises et des tables d’école, pour tout accessoire, des drapeaux, des éclairages en demi-teintes et des pleins feux… Une belle distribution même si elle est déconcertante au début: Victor Ponomarev massif et boiteux fait oublier Gérard Philipe qu’on n’a pu voir qu’au cinéma, Didier Sauvegrain est un Grand Électeur d’abord inflexible puis ému par la princesse Nathalie incarnée par Sylvie Etcheto, et Hélène Delavault incarne une grande Électrice silencieuse ( !). Les officiers ,même muets pour certains, ont tous une belle présence.
Edith Rappoport
Théâtre de l’Echangeur Bagnolet, jusqu’au 25 octobre
Je n’avais jamais vu pire mise en scène. Je ne me réexpliquerai pas, vu que mon précédent commentaire a été éffacé… Malgré sa non violence…
Je suis allé voir cette mise en scene au théâtre malraux de Chambéry, avec ma classe. Je suis conscient du travail réalisé par Marie José Malis, mais, malgré tout, les seuls à être élogieux sur cette pièce furent les journalistes. Le professeur de théâtre du lycée l’a trouvée mauvaise, les professeurs de Français aussi, ainsi que toute la classe, et nous avons compté 144 personnes ayant quitté la salle avant la fin. Par respect, je suis resté jusqu’au bout, mais cela n’en valait pas la peine. J’espère que les acteurs auront amélioré leur jeu d’ici les prochaines représentations, et que la mise en scène massacrera moins le texte original de Kleist.