DESSUS DEVANT DERRIÈRE

DESSUS DEVANT DERRIÈRE 

Trois majuscules pour le D 3, Performance chorégraphique et plastique dirigée par le chorégraphe Christophe Zaorski et le photographe Olivier Perrot, avec l’équipe soignante du Relais Mutualiste, action culturelle et artistique en psychiatrie.
Madeleine Abassade, danseuse, mène depuis de nombreuses années une action artistique capitale au sein de l’hôpital psychiatrique de la Verrière, le seul en France à être doté d’un véritable théâtre depuis la fin des années 60.
Le danseur Christophe Zaorski y anime un atelier depuis plusieurs années, celui-ci a commencé en janvier dernier et mobilisé une quinzaine de patients, aux côtés de l’équipe soignante. Et c’est un véritable travail artistique qui nous est présenté, bien au-delà des aspect thérapeutiques. L’enthousiasme du public qui remplissait la salle, pensionnaires comme invités, en témoignait. Cette performance sera présentée en Italie dans le cadre du programme européen GRUNDTVIG.

Edith Rappoport

Théâtre de l’Institut Marcel Rivière MGEN la Verrière

Tél 01 39 38 78 08


Archive pour 18 novembre, 2010

Gardénia

 Gardénia, mise en scène d’Alain Platel et Franck Van Laeckep

gardenia4lukmonsaert1024x681.jpg« Il dépend de celui qui passe, que je sois tombe ou trésor, que je parle ou me taise, ceci ne tient qu’à toi, ami n’entre pas ici sans désir« , cette phrase  de Paul Valéry au fronton du palais de Chaillot, pourrait être une invitation à ce cabaret perdu auquel nous convient Alain Platel, Frank Van Laecke et Vanessa Van Durme.
Loin des palabres actuelles sur l’âge de la retraite et sur ce que cela peut  représenter…l’actrice transexuelle, Vanessa Van Durme qui a déjà joué dans le spectacle  » Tous les indiens » d’Alain Platel, nous propose de découvrir de vrais retraités, orphelins de la scène.
Elle a réuni ses amis interprètes  de spectacles de travestis,  qui  ont aujourd’hui entre 56 et 67 ans. Ils pourraient être considérés comme de vieux messieurs tristes, d’autant qu’au début du spectacle, Vanessa demande au public d’observer une minute de silence au nom de la fermeture récente de ce cabaret imaginaire. Pourtant la vie ,comme la fleur qui donne le titre au spectacle  Gardénia , va renaître grâce à la scène, aux costumes, à la musique et à la danse.
Le temps est passé, il a laissé des traces sur le corps de ces hommes, ils ont la pudeur de ne pas se regarder mais ils nous regardent , nous . Puis,  chacun d’eux va retrouver son costume de scène et les musiques du spectacle. Ces musiques du Boléro de Ravel aux chansons de  Dalida, en passant par Over the Rainbow chanté par Judy Garland nous emportent avec eux. La lumière transforme peu à peu  cette salle de patronage du début en un cabaret de tous les possibles.
La maîtresse de cérémonie Vanessa Van Durme le dit, « nos robes à paillettes ce sont nos armures et nos perruques des casques de sécurité ».Deux personnages décalés sont les témoins de cette métamorphose. Une femme autour de la cinquantaine, à la fois sœur et mère, accompagne un bouleversant jeune acteur russe Timur Magomedgadzhiev, à la recherche de l’amour et du sens de la vie. Ce comédien qu’Alain Platel a trouvé au Gitis, l’Académie du théâtre d’art de Moscou , parle russe sur scène. Il véhicule en lui une mélancolie,volontaire qui accompagne le bonheur éphémère de ses partenaires.
Gardénia est une belle réflexion sur la vieillesse et la différence. Etre artiste aujourd’hui, est sans doute un des rares remparts  contre le temps qui passe. Pina Bausch,Merce Cunningham, Laurent Terzieff, Roger Planchon, Jean-Paul Roussillon, tous disparus dernièrement, en auront été les témoins.
Un seul reproche  par rapport à la représentation donnée en Avignon:  la grande salle Jean Vilar n’est pas du tout adaptée au relations presque intimistes qui se crée ,entre les regards de cette femme, de ces hommes et celui  des spectateurs. Ces regards que nous ne pourrons oublier.  En cet automne triste et froid, allez quand même voir fleurir Gardénia, vous ne le regretterez pas.

 

Jean Couturier

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Vous pouvez aller voir Gardenia mais nous ne partageons pas tout à fait l’enthousiasme de Jean Couturier; bien sûr, il y a cette transformation sidérante de ces vieux messieurs , parés de robes à paillettes, bien sûr, le spectacle est  d’une rigueur  absolue mais on s’ennuie quand même un peu, et il y a quelques tunnels que Platel aurait pu nous épargner. Comme cette démonstration du jeune danseur russe vraiment pas très passionnante…
La faute à quoi: surtout à un manque de rythme et de provocation réelle: les numéros se succèdent aux numéros , sans fil conducteur,sans grande unité, et tout reste un peu sage , trop convenu, comme s’il s’agissait d’une commande dans laquelle Platel ne se serait pas vraiment investi. Et ce n’est effectivement pas une salle comme celle de Chaillot même réduite en haut et sur les côtés qui convenait à ce type de spectacle. Le plancher posé sur la scène Jean Vilar doit quand m^me bien faire dans les 130 m2 !
Malgré quelques bons moments, l’ensemble est décevant, surtout quand on pense aux premiers spectacles de Platel,  plus réjouissants et pleins d’humour et de fantaisie.  Vous avez dit décevant? Oui, décevant…Le public ne boude pas mais les applaudissements ne sont pas vraiment francs du collier!

 

*A signaler:

Il y a dans le numéro d’Alternatives Théâtrales 105 paru a en 2010, un article très pertinent d’Olivier Hespel sur le parcours d’Alain Platel et sur les rapports entre théâtre et danse; à lire dans ce même numéro une excellente analyse d’Yannic Mancel sur la trop fameuse « distanciation » et sur cette notion d Unheimlich  « inquiétante étrangeté », concept forgé par Freud qui, on le sait pas assez fut d’abord neurologue, au début du 20 ème siècle.   Il y a enfin dans ce numéro un entretien avec la chorégraphe Odile Duboc disparue cette année.

Philippe du Vignal

Théâtre National de Chaillot (salle Jean Vilar), jusqu’au 27 novembre puis en tournée en France et en Europe.

EN SOMME

EN SOMME 

Conception et scénographie de Marion Lévy, textes de Fabrice Melquiot
« Toi aussi, tu aimerais dormir, mais tu n’y parviens pas ! » Marion Lévy nous emmène dans un beau voyage onirique,  où dans un espace d’une blancheur immaculée où cinq personnes se déhanchent à la recherche du sommeil.
Cyrille Casmeze, l’étonnant homme chien du cirque Plume mène la danse, une danse aérienne et frénétique, parfois ironique et grave, pour ceux qui ont connu les tortures de l’insomnie. Il y des interrogations « Est-ce que je dois me déshabiller ? », « sais-tu que tes ronflements peuvent être liés à des apnées du sommeil ? », une pluie d’oreillers blancs, l’espace immaculé qui se transforme par magie…En somme peut transporter très loin au-delà du sommeil.

Edith  Rappoport

Le Monfort Théâtre Jusqu’au 20 novembre www.lemonfort.fr

La passion corsetée

La Passion corsetée, de et avec Laurence Février.

  mmedechartreshorizonphotomargotsimmoney300x225.jpgLe corset a mauvaise presse, depuis que Paul Poiret s’était vanté d’en avoir délivré les femmes, mais certaines avaient pensé toutes seules à se débarrasser de ce symbole de l’oppression, respiratoire et symbolique, d’un sexe que l’objet rendait faible.
À l’opposé, Laurence Février a choisi d’y trouver un symbole de force. Ou plus exactement de tenue. Voilà une notion, pour ne pas dire un concept, qui commence à revenir en force, devant le relâchement du langage présidentiel, en particulier. Les temps sont durs ? Les temps sont mous.
Cette indispensable tenue, elle l’a trouvée dans La Princesse de Clèves, court roman devenu emblème de résistance à la vulgarité et à l’amnésie.
Madame de La Fayette, femme de cour très occupée et auteure peu prolixe, a atteint d’emblée la quintessence du roman d’analyse “à la française“, qui fait du sentiment non seulement le moteur de l’événement, mais l’événement lui-même. Il ne s’agit pas de sentiments mesurés : la Princesse, le Prince, le duc de Nemours hantent les sommets, frôlent les abîmes, sous les yeux d’une cour qui regarde tout, fait salon jusque dans les chambres de malades, partage la lecture d’une lettre tombée d’une poche et collectionne les portraits des “belles personnes“. En pleine lumière, comment tout dire de ses sentiments à l’être aimé, et tout cacher à la cour ?  On avait vu Marcel Bozonnet danser – très corseté, justement- et déclamer musicalement La Princesse de Clèves : toute la tenue nécessaire y était, et la grâce. Ce que l’adaptation de Laurence Février apporte – outre que chaque génération mérite d’entendre sa Princesse de Clèves -, c’est avec le passage à la scène,  la dramatisation du roman.  Et  le  découpage s’apparente aux actes de la tragédie. On n’est pas loin de Racine.
Mais la passion n’est pas que le sujet de l’affaire : elle en est le souffle, peut-être trop tôt, dès le prologue. Et c’est une passion au féminin : le spectacle ne s’achève pas sur l’épilogue désabusé d’une Princesse retirée et d’un Nemours oublieux mais sur les derniers mots de la Princesse…
Apothéose du sublime : elle choisit, libre.

Christine Friedel

Théâtre du Lucernaire 20h – 01 45 44 57 34

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