AU PIED DU MUR SANS PORTE
AU PIED DU MUR SANS PORTE de Lazare
C’est la « métaphysique d’un analphabète », brossée avec l’énergie désespérée d’une cité abandonnée, par une troupe de huit comédiens habités par une belle rage. On se perd un peu dans les personnages de cette bande de jeunes dealers, dont l’un d’eux ,Libellule ,se retrouve du début à la fin, au pied d’un mur sans porte, ne parvenant pas à rejoindre le reste de la bande. C’est d’abord un enfant qui a un frère jumeau défunt, son double maléfique, il souffre de retard scolaire et sa mère finira par l’abandonner. Quant à sa petite sœur , elle ne parviendra pas à sauver la mère débordée par la misère qui a déjà exclu son fils.
Malgré de belles fulgurances poétiques et l’actualité brûlante de l’évocation de cette cité du désespoir, on se perd dans les personnages à différents âges de leurs vies, puisqu’ils sont interprétés par les mêmes comédiens…
Et, à la lecture, la pièce garde des obscurités et la scénographie de Marguerite Bordat n’est pas vraiment maîtrisée, mais cette équipe d’acteurs porte la pièce avec dextérité (notamment le remarquable Claude Merlin).
Venu du Théâtre du Fil, Lazare formé par Stanislas Nordey affirme une écriture et un univers très personnels depuis 1999. Il a été accueilli au Théâtre des Bouffes du Nord, à la Fondation Royaumont, a sillonné l’Europe de l’Est avec Tumulus. Il a aussi joué sous la direction de Claude Merlin, Stanislas Nordey, Pascal Kirsch, et Joseph Nadj. Donc à suivre.
Edith Rappoport
Théâtre de l’Echangeur jusqu’au 22 janvier T: 01 43 62 71 20