Bulbus

Bulbus, d’Anja Hilling, mise en scène de Daniel Jeanneteau

 bulbus.jpgBulbus, c’est l’œil, on nous le dit dans la pièce,  et aussi la matrice de quelque chose qui fleurit, un lieu de naissance. Anja Hilling, jeune auteure allemande, nous emmène à la fois dans les années de glace -années de plomb, années de cendre – du terrorisme et au creux de montagnes glacées où tout se réunit et où rien ne se résout.
Deux jeunes gens orphelins se retrouvent, par la grâce du conte, dans ce village inaccessible. Elle, la fille, est un jour abandonnée dans un grand-magasin-de-meubles-à-monter-soi-même par sa mère,  débordée par l’écart entre la catalogue et une barre à suspendre les ustensiles qui n’est pas comme sur la photo: c’est ravageur…
Lui,  membre d’un éphémère groupe terroriste, est témoin du meurtre d’un juge mais se suicide pour ne pas trahir un camarade et pour que son fils orphelin soit fier d’eux. Dans le village, des « vieux » qui sont peut-être les véritables acteurs de cette histoire, ou peut-être pas, rejouent inlassablement tous les rôles du passé. Les jeunes gens, comme Hansel et Gretel, ne cherchent pas vraiment leurs parents ni les témoins de leur vie, mais un  conte initiatique qui leur apprendrait à vivre en autonomie.
Daniel Jeanneteau place ce récit-théâtre sur une patinoire ronde où évoluent avec grâce -et sans amour, ou sans oser se le dire- les « vieux » et où les jeunes périraient de froid l’un sans l’autre. Impression  étrange et mitigée : un certain charme parfois… et un certain ennui.  Le metteur en scène qui a manifestement aimé cette pièce,  l’a-t-il  attrapée par le bon bout? Les (bons) comédiens ne nous emmènent pas jusqu’où nous aurions envie d’aller  et  manque ici un véritable charme et le choc en retour d’une vraie violence, quelque chose qui nous sorte du coton. Nous sommes restés froids…

Christine Friedel

Théâtre National de la Colline, 18 rue Malte-Brun, Paris ( XX ème) 01 44 62 52 52,  jusqu’au 12 février

 


2 commentaires

  1. Merci de votre message; je n’ai pu encore voir ce spectacle mais Christine Friedel a , je crois, trouvé les mots justes pour en parler… Tous les spectateurs parlent d’un ennui proverbial dû, pour partie à une dramaturgie un peu faiblarde de la pièce mal construite mais aussi à une mise en scène approximative… Si je réussis à la voir, je vous fais part aussi de mon sentiment.

    Cordialement

    Philippe du Vignal

  2. Yohan dit :

    Bonjour,

    même impression par rapport à cette pièce. Je partage totalement votre phrase « on se demande si le metteur en scène qui a manifestement aimé cette pièce l’a vraiment attrapée par le bon bout ». Si le texte, intéressant, n’est pas sans défaut (en particulier les longs passages de narration)), le metteur en scène n’a pas mis de vie dans cette confrontation. Dommage, car effectivement, l’ennui est là par moment !

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