Robert Plankett

Robert Plankett , écriture par le Collectif La Vie Brève, mise en scène de Jeanne Candel.

robertplanketttheatrefichespectacleune.jpgRobert Planquette , c’est peut-être un nom qui vous dit quelque chose:  celui d’un compositeur d’opérettes de la fin du 19 ème siècle ( Les Cloches de Corneville) auquel on a donné celui d’une rue  du 18 ème arrondissement ,proche de l’appartement de Jeanne Candel; le nom lui a plu, elle l’a anglicisé et  en a fait le titre de ce spectacle.
Donc ce Robert Plankett,  metteur en scène contemporain, vient de mourir brutalement d’un  AVC, comme on dit maintenant de façon pudique.  Et ses amis, sa compagne et une cousine germaine se retrouvent dans sa maison qu’il faut vider. Ils sont tous là, un peu désemparés, avec une tonne de livres et de revues à trier, un poulet congelé que certains devaient manger avec lui, et que sa compagne ne se résout ni à cuire ni à jeter et  dont l’évocation revient en boucle, comme une métaphore de Robert Plankett, lui aussi mort mais trop présent comme ce poulet dont ils ne savent que faire et qu’ ils décideront finalement de jeter.
Le début est assez étonnant: devant un rideau tendu de papier kraft, une jeune femme demande comme d’habitude de penser à éteindre les portables; en fait, ce n’est pas une ouvreuse mais un des personnages qui se lance, en guise de préambule, dans une série d’interrogations sur le fait théâtral: « Qu’est- ce qui fait qu’un spectacle commence? Est-ce que cela commence pour tout le monde en même temps? Si je vous dis que je suis née d’un père ambassadeur et d’une mère gymnaste, vous me croyez? Est-ce qu’il y a ici des gens qui n’ont jamais été au théâtre? Puis un homme découpe au cutter des fenêtres dans le papier kraft qui laisse apercevoir la tête d’une jeune femme lisant un livre d’art sur Le Titien, ou deux jeunes femmes triant des livres et les mettant en caisse. Elle est ans cette fenêtre ( voir photo)  comme encadrée; elle raconte l’histoire d’amour qu’elle a eu autrefois avec Robert en montrant-pudiquement- quelques endroit de son corps: une épaule, un cheville… Les gestes sont lents et précis, la plupart du temps en décalage avec la réalité environnante.Puis le grand rideau de papier kraft tombe d’un seul coup, pour laisser apparaître une scène vide avec quelques objets  bien réels qui ont appartenu à Robert: un vieux fauteuil en cuir, des cartons de livres , des livres alignés des rayonnages en bois, quelques chaises tubulaires, un grand tapis, bref, la vie qui continue un peu après la vie de Robert qui a cessé d’un seul coup.  Mais,  en même temps,  l’on sent une sorte de délire  s’emparer  des personnages, même quand elles boivent du thé toutes ensemble devant un garçon aux lunettes noires qui penser à Jean-Luc Godard et qui ne dira pas un mot, s’exprimant juste par quelques gestes ennuyés… . « C’ est, dit justement Jeanne Candel,  un théâtre qui circule entre concept et métaphore ». Pas mal vu comme classement,  à mi-chemin entre ce que l’on a coutume d’appeler « performance » en arts plastiques et théâtre.
Collage sans doute, d’abord d’images , de musiques,  collage de bribes de dialogues vrais  ou inventés,  de conversations décousues agrémentées  quelques disputes comme toujours au moment de l’inventaire après décès où chacun , subitement , et par pur motif sentimental ou revanchard,  revendique parfois ce dont l’autre a envie. Et cela a rarement à voir avec la valeur réelle de l’objet.
Le spectacle est bourré d’idées visuelles comme  la présence tout à fait dérangeante de cette cervelle de veau ( au fait, pourquoi dit-on : cervelle pour les animaux et cerveau pour les êtres humains. curieuse pudeur! ). Une des filles commence à décrire le fonctionnement du cerveau et à expliquer comment et pourquoi s’est produit l’AVC de Robert Plankektt convoqué justement pour montrer in vivo sa chute en ramassant des pommes , et il refait les gestes avec de vraies pommes. C’est aussi juste que poignant. Il y a aussi un formidable moment dont il faut parler: un des trois garçons emporte la masse de papier kraft  qu’il essaye de faire passer par une porte: cela fait un énorme bruit qui recouvre petit à petit la parole d’une des filles. Et puis tourne un  petit jouet/ vélo lumineux qui tourne autour des pieds des acteurs, comme le fameux petit grain imaginé par Strehler pour sa fabuleuse Cerisaie, pendant qu’ils mangent tous leur pomme en silence au moment du salut final.
On l’aura compris: le spectacle doit beaucoup à la très intelligente  scénographie de Lisa Navarro; cela ne parait rien mais  il y a des idées aussi intelligentes que  soigneusement réalisées , comme cette idée géniale de  faire découper au centimètre près ces petites fenêtres pour faire apparaître des visages et des petites scènes, ou cette dispersion des cendres de Robert sur le corps d’une des filles : quand elle se relève , on voit par terre l’empreinte en négatif d’un  corps qui pourrait être aussi celui de Robert.
Cette scénographie exemplaire- ce qui est loin d’être le cas dans le théâtre contemporain! -est en parfaite adéquation avec la mise en scène de Jeanne Candel qui est, par ailleurs, une bonne directrice d’acteurs.  Pas de cris, pas d’effets gratuits ou de minauderies, mais une gestuelle  précise et une très bonne utilisation du plateau par les comédiens ou plutôt les six comédiennes, puisque les garçons ne sont que trois!
C’est aussi une idée formidable dans un monde théâtral où les acteurs comme les directeurs ,sont toujours beaucoup plus nombreux.( Saluons au passage l’arrivée de Macha Makeieff au Théâtre de la Criée à Marseille mais cela ne fait toujours que trois directrices ….  Les comédiens se déplacent tous un peu comme dans une chorégraphie sur des musiques  de Rossini,  Bach , Schubert mais aussi de The Coasters, le fameux groupe de Los Angeles fondé en 57 … Pina Bausch  mais aussi Antoine Vitez avec son idée de pouvoir faire de faire du théâtre de tout, et Tadeusz Kantor ne sont jamais très loin: ces trois phares du théâtre contemporain  auraient sûrement aimé ce spectacle qui met en abyme la notion de spectacle, sans refaire du théâtre dans le théâtre, thème usé jusqu’à la corde et que Jeanne Candel a évité de justesse. Et c’est un spectacle qui peut parler à tous.
Mais il faudrait  que cette écriture collective ( cela revient à la mode et nous rajeunit! ), fasse l’objet d’une véritable dramaturgie: il y a beaucoup trop de longueurs,de temps morts mal gérés, trop de clichés habituels aux groupes d’anciens élèves d’école  comme ces morceaux de tirades classiques, et il faudrait que ce travail en cours fasse l’objet d’une révision par endroits drastique. Ce que ,visiblement, on ne leur a pas appris au Conservatoire national! En tout cas,  Jeanne Candel prouve qu’elle a su réunir autour d’un projet  de jeunes acteurs au métier solide, une créatrice lumière comme Sylvie Mélis et une directrice de la musique comme Jeanne Sicre: quand on sait quelles difficultés il y a à construire une véritable équipe de travail, c’est assez remarquable et  Jeanne Candel doit aller  plus loin, avec plus d’audace, si elle est   financièrement aidée. Alors à voir ? Oui, malgré les défaut signalés plus haut, ce n’est pas tous les jours que l’on assiste à la naissance d’une compagnie aussi inventive et capable d’un véritable travail scénique, à mi-chemin on l’a dit, entre la performance et le théâtre-théâtre.

Philippe du Vignal

Théâtre de la Cité Internationale jusqu’au 29 janvier.


Archive pour janvier, 2011

RIVAGES D’OUTREMONDE

RIVAGES D’OUTREMONDE  ,mise en scène et sculptures  de Vincent Vergone,  création musicale sur des poètes amerindiens contemporains: Joy Harjo, Joe Dale Tale Nevquaya, Éléonore Ti.Sioui, George Emery Sioui, images vidéo Nazim Meslem.

Ce voyage sur les rivages d’Outremonde nous a désarçonnée rapidement. La démarche de Vincent Vergone en  danseur, torse nu, qui se déhanche aux rythmes d’une flûte, cerné par des projections plutôt sombres  plonge le public  dans un ennui mortifère.
Vincent Vergone avait pourtant monté de jolis spectacles pour le jeune public, notamment Au hasard des oiseaux. Mais ici nous avons sans doute eu un manque de sensibilité à ces rivages…

Edith Rappopport


Théâtre Dunois jusqu’au 16 janvier 01 45 84 72 00

ROMEO ET JULIETTE

ROMEO ET JULIETTE de Skakespeare, mise en en scène Magali Léris

 

   leverderideau7magalilerismonteromeoetjuliettem47267.jpgMagali Léris a beaucoup travaillé sur cette pièce avec des adolescents qui dansaient sur cette pièce en hip-hop avec le chorégraphe Sébastien Lefrançois, elle s’est adonnée longtemps à des formations dans des lycées, à Choisy-le-Roi, au cours Florent et à Clermont -Ferrand. Après avoir monté deux pièces de Wajdi Mouawad avec une belle virtuosité, Littoral et Willy Protagoras enfermé dans les toilettes, puis Sniper avenue de Sonia Ristic, elle aborde courageusement Shakespeare avec une belle énergie de troupe.
Ce Roméo et Juliette est une étrange mosaïque qui lance sur le plateau de jeunes acteurs qui déchaînent une violence un peu démonstrative dans les scènes de combat, et d  autres acteurs comme Eddy Chignara et Fanny Pallard,  (les parents Capulet) ou Christophe Reymond en frère Laurent. Cassandre Vittu de Kerraoul est une émouvante Juliette mais Marc Lamigeon paraît plus conventionnel en Roméo.
La scénographie d’Yves Collet: de grands échafaudages en quinconce permet de vertigineuses escalades, mais les costumes de Cidalia da Costa pour les hommes sont d’un vilain quotidien. Il faut noter un moment de grâce, la montée du chant lyrique à la mort de Juliette par exemple.
Ce Roméo et Juliette a tenu en haleine la salle pleine de jeunes du Théâtre Antoine Vitez,  mais l’insatisfaction que l’on pouvait ressentir était à la mesure des souvenirs laissés par d’autres mises en scène comme celle de Denis Llorca au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis, il y a quelques lustres…

Edith Rappoport

Théâtre Antoine Vitez jusqu’au 30 janvier

http://www.theatre-quartiers-ivry.com/

Le Vrai sang

Le Vrai sang de & mise en scène de Valère Novarina.

 

vraisang.jpgDans le Prologue de son livre, Valère Novarina nous livre quelques pistes: « Quelque chose de l’action à vif du langage pouvant être saisi: le langage capturé vivant. Gestes des logoclastes. dans la forêt des rébus: un geste est exécuté, l’autre est dit. Aucune scène, mais seulement des faits et figures du drame. Sans lieu, sans récit, car c’est le vide qui raconte. Ecartèlement du langage dans l’espace, semé. Répétition libre de volutes libératrices (…) Le lancer du langage dans l’espace a lieu à l’aide de tous nos couteaux. Tout exécuter. Utilisation divinatoire d’une machine. jouer les maximes d’entrer-sortir. (…) La pensée respire. chanter beaucoup. Même chanter bref… Et des danses pour bien voir la chair à chacun. »
Ces quelques phrases  de  Novarina ne peuvent, bien entendu, rendre tout le foisonnement et toute la richesse d’une pièce tirée par lui du texte intégral mais donnent bien le ton du spectacle qui oscille constamment entre le comique, le délire total et la réflexion philosophique. D’autant plus que l’ensemble de châssis picturaux fonctionne bien , comme en rythme avec le langage, comme chez Kantor, ce qui n’a pas toujours été le cas dans ses spectacles précédents mais, sur un grand plateau comme celui de l’Odéon, Philippe Marioge, en vieux complice, a su lui donner une scénographie exemplaire qui constitue un véritable espace de jeu avec des accessoires, aussi loufoques qu’imprévisibles, qui savent traduire l’écriture  de Novarina.
Comme il le dit finement, la perception des couleurs change la perception du langage. Et les costumes rouges,  comme le sang justement, imaginés par Renato Bianci sont tout à fait justes, et provoquent une sorte de fascination dès qu’un comédien entre en scène. On retrouve Le Vrai sang toutes les déclinaisons poétiques de l’auteur: entre autres: ces listes  de quelque 60 noms  comme ceux  de bestioles appartenant au monde animal et dont la plupart nous sont inconnues, comme la tipule-sorte de moustique , ou l’ophiure, voisin des étoiles de mer qui a la très aimable  particularité de ne pas avoir d’anus et qui rejette ses excréments par  la bouche.Visiblement, Novarina s’est renseigné! Délicieux, non? Merci, mon Dieu, de nous avoir fait à votre image… comme il le dit aussi.
On retrouve dans Le Vrai sang les thèmes qui lui sont chers: la naissance, le corps humain, le sang, l’animalité sous toutes ses formes, l’écriture et l’espace scénique, L’Ancien comme le Nouveau testament, mais aussi les informations à la radio, la fascination pour l’accumulation de noms et de titres: Monsieur du Chiffre, L’Ange numérique, la Femme à l’Etalage, L’Enfant d’Outre-Bref, L’Animal d’Autrui, etc… mais aussi, et de façon récurrente, cette passion qu’a Novarina pour tout ce que le langage peut nous apporter, « hormone et substance chimique », dit-il; et il précise:  » si Dieu nous l’a laissé, c’est simplement pour régler nos comportements animaux ». On a beau connaître depuis  longtemps mais c’est une langue dont on ne s’en lasse pas…
Pour lui,  » la langage vient ici nous ouvrir, opérer devant nous le théâtre de la cruauté comique. Entrons dans le mélodrome ». Novarina adore les noms de famille qui ont quelque similitude comme  » Jean-François Charpin qui habite rue Jean-Charle-Potain au Vésinet ». Ou bien les énumérations par dizaines de termes techniques comme ceux de la danse classique: « pirouettes sautillées à la grande seconde, sissonne fermée, etc… que Manuel Le Lièvre ( le danseur en perdition ) tente de réaliser avec une étonnante drôlerie, un peu Chaplin, un peu Buster Keaton, avec une précision gestuelle tout à fait remarquable.
Il y a aussi, dans ce texte aussi brillant que merveilleusement poétique, des phrases absurdes que n’auraient  renié ni les surréalistes ni Pierre Dac, du genre: « L’Age légal de la mort vient d’être reculé de trois ans. Croissance: la zone euro doit faire face à un manque de visibilité inédit ».Ou « La France osera-t-elle menacer ses voisins de se retirer de l’Hexagone?  se demande ce matin dans Pensée-Magazine le philosophe Régis Gallibert ». Quant à la mise en scène, que Novarina ne maîtrisait pas toujours très bien comme beaucoup d’auteurs, il a, cette fois, bien réussi son coup avec  des  comédiens exceptionnels comme Agnès Sourdillon que l’on avait déjà vue dans ses spectacles, Nora Krief ou Nicolas Struve qui sont tout à fait à l’aise dans cet univers si particulier où Novarina s’empare du langage  mais aussi de la peinture qui sert aussi fortement le  spectacle, grâce encore une fois à Philippe Marioge.
Et les parties chantées bien maîtrisées, conçues par Christian Paccoud, un autre vieux complice à l’accordéon, sont un véritable délice. Petit bémol: Novarina aurait sans doute encore pu aller plus loin dans la folie de ses personnages qui n’en sont pas vraiment. Cela peut encore venir quand le spectacle évoluera. La version scénique ne comprend qu’une partie seulement du Vrai sang; malgré tout, le spectacle qui dure quand même deux heures vingt! Et c’est beaucoup trop long,au bout d’une heure et demi, l’on commence à décrocher. C’est un peu dommage, d’autant plus que le spectacle reste d’une fantaisie et d’une poésie exceptionnelle. Nous n’avons  en France qu’un seul Novarina…
Alors à voir? Oui, trois fois oui quand même! Mais mieux vaut y aller de bon cœur si l’on veut se laisser entraîner par ce torrent poétique, même si l’on sait qu’il y a bien, disons, cinquante minutes de trop !
Voilà, ne venez pas râler, vous êtes prévenus… Et comme l’on imagine assez mal Novarina pratiquant maintenant des coupes dans un spectacle aussi construit, il faudra faire avec…

 

Philippe du Vignal

 

Théâtre de l’Odéon jusqu’au 30 janvier.
Puis à Valenciennes le 8 février, du 15 au 18 février à Villeneuve-d’Asq; à Cherbourg, les 22 et 23 fév; à Evreux le 17 mars et à Louviers les 24 et 25 mars: à Reims ; au Forum Meyrin ( Suisse) les 29 et 30 mars: à Villeurbanne du 12 au 16 avril ; à Clermont-Ferrand du 19 au 21 avril et enfin à Saint-Denis de la réunion du 19 au 21 mai.

 

Le Vrai sang est publié aux éditions P.O.L. 301 pages, 18, 50 euros.

My Dearest…My fairest

My Dearest…My fairest : chorégraphie, musique, danse, de et par Joanna Dudley et Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola

Le Théâtre des Bouffes du Nord n’est pas pleine en cette soirée de première, mais le public, dont Mikhail Baryshnikov, est heureux à la sortie de ce spectacle théâtral et musical atypique.Une table  dressée au milieu de la scène recouverte d’un drap blanc et de multiples objets hétéroclites, jeux mécaniques et instruments de musique issus de nos souvenirs d’enfance. ( voir l’extrait vidéo en fin d’article).
Un couple se retrouve pour un dîner en amoureux, les bougies sont allumées, le champagne pétille. Cet homme et cette femme vont se partager en guise de plats, des chansons d’amour,  de Pierre de Ronsard à Dalida en passant par Henry Purcell, dont une des chanson galantes donne le titre au spectacle My Dearest.. my Fairest ( mon Cher mon plus Beau).
Parfois tendre, parfois loufoque, ce dialogue musical est joué et chanté par les deux interprètes de façon juste et rigoureuse. Aucun geste , aucune parole n’est superflu.  Joanna Dudley est australienne, musicienne et danseuse chez Sidi Larbi Cherkaoui, et compose un personnage glamour chic dans sa longue robe noire fendue. L’homme est un danseur espagnol fétiche de la chorégraphe Sasha Walz .  Juan Kruz Diaz De Garaio Esnaola,  représente une surprenant amoureux latin, à l’ écoute attentive de sa partenaire.
Le tout constitue un ovni musical où chaque chanson d’amour est accompagnée d’instruments insolites, un peu à la manière de Spike Jones qui  animait des émissions musicales à la télévision américaine dans les années 50 . Vous pouvez encore découvrir cette bulle de légèreté et d’humour, remarquablement interprétée et chantée et qui ne dure qu’une heure.

Jean Couturier

Théâtre des Bouffes du Nord jusqu’au samedi 8 janvier

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LE GORILLE

LE GORILLE d’Alejandro Jodorowsky

d’après Rapport pour une académie de Franz Kafka, texte français et jeu Brontis Jodorowsky

229849cf.jpgAlejandro Jodorowsky, ce nom est célèbre dans de nombreux domaines, le cinéma, la bande dessinée, le tarot divinatoire… Il s’est aussi illustré avec le Théâtre Panique aux côtés de Topor et d’Arrabal dans les années 60.
Après bien des années, il est revenu au théâtre avec un Opéra panique en 2001 et en 2009 avec cette nouvelle de Kafka, découverte dans sa jeunesse, qu’il a adaptée au terme d’une identification douloureuse pour son fils Brontis. Ce gorille, c’est la transformation d’un singe capturé dans la forêt, d’abord emprisonné dans une caisse étroite puis dans une cage, qui parvient à faire l’acquisition du langage humain, jusqu’à faire une conférence dans un langage châtié devant les membres de l’Académie.
Sa nature animale reprend parfois le dessus, il reste écartelé devant les portraits des grands savants suspendus au fond du plateau. Brontis Jodorowsky incarne avec prestance cet être simiesque qui clame une douleur ressentie par son père, enfant d’émigrés russo-juifs échoué au Chili, qui subit  le rejet d’une société qui les regarde avec indifférence.
Cet étrange monologue un peu long, ne parvient pas à faire oublier le Kafka’s Monkey interprété en anglais par la splendide Kathryn Hunter du Young Vic Theater, que nous avions vue aux Théâtre des Bouffes du Nord en septembre 2010 (voir Le Théâtre du  Blog).

Edith Rappoport

Théâtre Firmin Gémier d’Antony 

 

Chers lecteurs

Chers lecteurs

 

 Quelques mots en ce début d’année, c’est l’époque des bilans et celui du Théâtre du Blog est particulièrement réjouissant; décembre 2010 aura connu la fréquentation la plus forte depuis la création du Théâtre du Blog en octobre 2008 . Au nom de mes collaborateurs et au mien , je vous remercie chaleureusement de votre fidélité.

theatre.jpg Cet article sera le 1.150 ème  paru depuis 27 mois, ce qui n’est pas rien, même si nous sommes bien conscients que nous ne pouvons  et ne nous ne voulons pas couvrir l’intégralité des créations de spectacle vivant à Paris, comme en France. Ce qui serait de toute façon impossible…
  Nous essayons de vous parler au quotidien,  le plus rapidement possible, et en toute franchise, de ce qui nous parait être le plus important et/ou le plus marquant, que ce soit dans les grands théâtres comme dans les plus petits, voire même dans les tout petits, les sans-grade de la profession, où il y a parfois de véritables pépites, alors qu’ils sont ignorés, voire méprisés, par la profession en général.
 Nous allons aussi faire un effort particulier ces prochains mois pour rendre compte plus souvent des spectacles auxquels nous sommes invités en province dans les grandes villes comme dans les plus petites,  et l’été de rendre compte d’ un maximum de festivals;  cette année ont été ainsi « couverts »: Avignon, Chalon-sur-Saône, et Aurillac.
  Grâce au savoir-faire de Claudine Chaigneau, notre chef-blogueuse qui met en ligne avec patience et intelligence Le Théâtre du Blog, vous bénéficierez désormais, à chaque fois que cela lui sera possible,  de quelques secondes de vidéo, ce qui peut parfois être fort instructif…
 Sachez aussi que nous apprécions aussi beaucoup vos commentaires, pour un tiers environ des articles publiés, où vous nous précisez souvent des choses, où vouxs nous faites part de vos accords ou désaccords,  ou encore, rectifiez des erreurs : personne n’est parfait… Ces commentaires nous permettent aussi parfois de répondre au mieux à vos questions de type universitaire  et croyez bien que nous essayons à chaque fois, après recherche, de vous fournir la réponse.
 Nous allons aussi augmenter notre équipe, Davi Juca nous a déjà rejoint en décembre, et il y  aura bientôt d’autres critiques qui viendront nous épauler, parce que nous pensons qu’un tel site ne peut avoir de vraie valeur que s’il s’ouvre à des générations différentes de collaborateurs. Encore merci, et à très bientôt sur vos écrans.

Philippe du Vignal

Rédacteur en chef du Théâtre du Blog.

Une soirée de nouvel an au palais Garnier

Une soirée de nouvel an au palais Garnier

 

 

nan002.jpgComme chaque année l’Opéra Garnier offre à son public une belle soirée d’apparat, pour la dernière nuit de l’année. Nous y avons rencontrés des spectateurs fidèles qui ne manquent pour rien au monde ce rendez-vous, quel que soit le programme proposé.

  Pour l’occasion le grand escalier menant à la salle de spectacle, aux salons et aux foyers est fleuri de lys rouge et blanc et de roses blanches et un verre de champagne avec des canapés sont offerts aux spectateurs.

Ce soir là, il y règne une atmosphère décalée d’un autre temps, cet édifice, commande de Napoléon III fut inauguré le 5 janvier 1875 par le président Mac Mahon. Chose rare à l’Opéra aujourd’hui, une partie du public ,en majorité étranger, s’habille en tenue de soirée. Peut- être une façon de rendre hommage à Charles Garnier (1825-1898), architecte du lieu, à qui une exposition est consacrée à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.

Au programme, trois chorégraphies, témoignant des révolutions qui ont marqué l’histoire de la danse, sont proposées, par les danseurs de l’Opéra de Paris. Apollon créé en 1928 par les Ballets Russes de Serge Diaghilev et entré au répertoire de l’Opéra de Paris en 1947, qui est pour George Balanchine sa première collaboration avec Igor Stravinsky. Le deuxième programme nous plonge dans la «  Post modern Dance » américaine de Trisha Brown qui a travaillé avec l’Opéra de Paris entre 2003 et 2006 et permis l’entrée au répertoire de O zlozony/ O composite sur une musique de Laurie Anderson. Ces deux présentations d’un rythme très lent n’ont pas suscité outre-mesure l’attention du public.
Cadeau final: Le Sacre du printemps , musique d’Igor Stravinsky et chorégraphie de Pina Bausch. En 1997,  la chorégraphe allemande se laisse convaincre de reprendre Le Sacre du printemps créé par sa compagnie en 1975, pour les danseurs de l’Opéra de Paris. Avec Orphée et Eurydice , c’est la deuxième chorégraphie offerte par Pina Bausch à l’Opéra de Paris;  une troisième pièce Café Muller était en projet pour 2011 , projet interrompu par son décès brutal.
A l’époque , comme Marie Agnès Gillot le rappelle, la chorégraphe  eut quelques difficultés avec les danseurs. Elle exigea l’absence de maquillage et de bijoux aux répétitions, imposa son propre choix de danseurs, sans prendre aucune étoile. Avec la volonté de mettre en scène «  des humains qui dansent »  et ces représentations furent un énorme succès.
Pour cette reprise Dominique Mercy qui assume la codirection actuelle de la compagnie avec Robert Sturm, dirigea les répétitonsà Mariko Aoyama et Josephine-Ann Endicott. C’est une des rarespièces de Pina Bausch ou la parole n’est pas présente. Les danseurs dansent pied nu sur le sol de tourbe imaginé par Rolf Borzik scénographe et compagnon de Pina décédé en 1980. Cette tourbe demande une énergie intense du danseur,  et va peu à peu maculer les corps et costumes Les hommes du groupe avec en tête wilfried Romoli assument pleinement cette chorégraphie exigeante où Pina Bausch met en scène des hommes et des femmes dans leurs oppositions et leurs  attirances. Comme souvent chez Pina Bausch, l’individu se confronte au groupe jusque dans la scène finale ou dans un dernier élan de vie une femme seule en robe rouge exprime son irréparable douleur. La musique du Sacre du printemps qui fit scandale à sa création au théâtre des Champs-Elysées en 1913, envahit avec force la scène pour donner à ce spectacle une dimension mythique.
A signaler parmi ce public qui a payé de 35 à 180 euros par la place, certains spectateurs pillèrent sans aucune gène tout le décor floral du grand escalier à la sortie du spectacle. La crise est partout !

Jean Couturier

Exposition : Charles Garnier Un architecte pour un Empire, jusqu’au 9 janvier 2011 à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris

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