La Maladie de la Famille M.

La Maladie de la Famille M.  de Fausto Paravidino, mise en scène de l’auteur.

 

    Jeune auteur  de 35 ans joué un peu partout en Europe mais aussi metteur en scène, et comédien, Fausto Paravidino est maintenant bien connu en France ; c’est Stanislas Nordey puis Victor Gauthier-Martin  qui avaient mis en scène Gênes 01, puis Jean-Romain Vesperini avait monté Les deux frères et Nature morte dans un fossé, notamment par le collectif DRAO, et l’Odéon avait présenté l’an passé une version roumaine de cette même Maladie de la Famille M.
arton265147df0.jpgDonc la pièce est une sorte de chronique de quelques moments de cette famille M. : il y a Luigi, le père ( Christian Blanc) , ni très jeune ni très vieux mais assez mal en point et incontinent dont l’épouse est morte, et leurs enfants Martha( Marie-Sophie Ferdane,) la plus âgée,qui remplace un peu la mère, Maria ( Suliane Brahim) et Gianni, un petit jeune homme ( Benjamin Jungers) qui semble traîner un peu partout. ils habitent une maison aux bords des champs mais il n’ont rien à voir avec le monde rural. Quant à Maria, elle a un amoureux Fulvio (Nâzim Boudjenah) mais elle  n’est pas non plus insensible aux charmes de son meilleur ami Fabrizio (Félicine Juttner).Et il y a le médecin du village (Pierre-Louis Calixte) qui les connaît tous très bien depuis qu’ils sont petits, et qui commente, de temps en temps, les faits et gestes de leur vie dont le dénominateur commun semble quand même être le désir d’être ailleurs que dans cet endroit où il est difficile d’avoir de solides repères. et la maladie physique ou mentale, qui du père aux enfants semble les atteindre tous à un degré plus ou moins grand. Il y a aussi le temps qu’il fait: la pluie, la neige, le froid, la chaleur qui, finalement en ville ou à la campagne nous concerne toutes nos activités du jour présent et de ceux qui viendront. Paravidino , comme il le, précise, est fils de deux médecins de campagne et admire beaucoup Tchekhov évidemment, et La maladie de la Famille M. y fait souvent penser dans les thèmes abordés: la vieillesse, la mort,le deuil de la mère comme celui du deuil du père dans Les Trois sœurs, la fascination pour la campagne mais aussi le profond désir d’aller vivre en ville, les histoires d’amour des jeunes gens avec son lot d’inquiétudes, de jalousie, le besoin permanent d’être aimé mais aussi les  rêves inassouvis. Cela fait penser parfois à une série télévisuelle mais réussie, dont l’auteur par la voix du médecin fait preuve d’une vraie tendresse pour ses personnages qu’à la fin de la pièce, on a l’impression d’avoir bien connus.Il y a du réalisme dans l’air et, en même temps pas du tout. Les lieux, les actions s’interpénètrent en effet mais  sans aucun accroc. Grâce aussi à l’intelligente scénographie de Laura Benzi. Paravidino procède très habilement par petites touches intimistes: pas de  grandes tirades, pas d’éclats de voix mais  des petites scènes rapides, juste parfois esquissées, qui composent comme une chronique d’une famille ordinaire.

C’est lui qui a aussi réalisé la mise en scène: tout à fait sobre et juste, comme sa direction d’acteurs qu’il a parfaitement choisis: ils sont là, plus vrais que nature: tous  impeccables: on ne voudrait pas être méchant mais là, Paravidino -miracle italien- a vraiment réussi son coup. Nous n’avons pas toujours dit du bien des réalisations du Vieux-Colombier mais celle-ci est vraiment de grande qualité.

 

Philippe du Vignal

 

Théâtre du Vieux-Colombier jusqu’au 20 février.

 

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