Le Roi du plagiat

Le Roi du plagiat ,second volet d’un triptyque composé de trois monologues de Jan Fabre, mise en scène et scénographie de l’auteur.

 

roi20.jpgPendant 1h30 dans un cabinet de curiosité, aux murs tapissés de toile bleue parsemée de couronnes, un ange descendu du ciel veut devenir un être humain avec ses imperfections mais renonce ainsi à son immortalité.Lorsqu’il se défait de son manteau d’ange, l’acteur DIrk Rofhooft est en casaque verte de bloc opératoire. Un scialytique central l’éclaire en contre-jour, deux négatoscopes sont placés en fond de scène,  et douze cerveaux, symbolisés par des pierres placées dans des bocaux en verre, limitent l’espace. Pour Jan Fabre, le cerveau est en effet le personnage central de la pièce: « Nous voyageons vers Vénus, mais nous ne savons toujours pas comment fonctionnent nos cellules grises. Nous ne savons pas ce que nous pensons. Le cerveau est un territoire incroyable, une terra incognita ».
C’est ce cerveau qui pousse l’ange à se confronter à nous spectateurs, qu’il désigne comme des « singes bavards », et qui va conduire cet ange, pour devenir un humain plus remarquable, à s’injecter des fragments de tissu cérébral provenant de quatre figures de référence, un scientifique: Einstein, un écrivain: Gertrude Stein, un philosophe: Wittgenstein et un docteur: Frankenstein.
Tout au long de cette tentative de métamorphose, le comédien est emporté par une logorrhée et prend en permanence le public à témoin. Avec  quelques phrases provocatrices, quand il traite le public de « charmant petit peuple » et qu’il l’invite le maltraiter: « Si vous ne me trouvez pas bon, vous pouvez me lapider« . Ou bien simplistes: « Je veux remplir mon vide« , …ou: «   il est l’heure d’essayer de faire semblant« .
Réflexions entrecoupées de saillies verbales un peu trop répétitives composées d’extraits en anglais de pièces de Shakespeare. Et le plagiat ? Cet ange cherche en effet ,selon Jan Fabre, à imiter l’homme. Ce qui lui permet, de nous livrer un témoignage sur l’authenticité de l’art. C’est en fait, et plutôt, un monologue d’un habile bonimenteur sarcastique: » Est-ce que je peux être ami avec vous? », remarquablement interprété par Dirk Roofhooft.
Cet ange parfois fragile, comme le cerveau qui le commande, est un être égocentrique, comme son auteur… qui s’applaudissait avec ferveur le soir de la première…

 

 Jean Couturier

 

 

 

Théâtre national de Chaillot , Salle Gémier.

 

Le Serviteur de la beauté 3éme partie du triptyque se joue  jusqu’au 11 février.


Archive pour 5 février, 2011

Le Roi du plagiat

Le Roi du plagiat ,second volet d’un triptyque composé de trois monologues de Jan Fabre, mise en scène et scénographie de l’auteur.

 

roi20.jpgPendant 1h30 dans un cabinet de curiosité, aux murs tapissés de toile bleue parsemée de couronnes, un ange descendu du ciel veut devenir un être humain avec ses imperfections mais renonce ainsi à son immortalité.Lorsqu’il se défait de son manteau d’ange, l’acteur DIrk Rofhooft est en casaque verte de bloc opératoire. Un scialytique central l’éclaire en contre-jour, deux négatoscopes sont placés en fond de scène,  et douze cerveaux, symbolisés par des pierres placées dans des bocaux en verre, limitent l’espace. Pour Jan Fabre, le cerveau est en effet le personnage central de la pièce: « Nous voyageons vers Vénus, mais nous ne savons toujours pas comment fonctionnent nos cellules grises. Nous ne savons pas ce que nous pensons. Le cerveau est un territoire incroyable, une terra incognita ».
C’est ce cerveau qui pousse l’ange à se confronter à nous spectateurs, qu’il désigne comme des « singes bavards », et qui va conduire cet ange, pour devenir un humain plus remarquable, à s’injecter des fragments de tissu cérébral provenant de quatre figures de référence, un scientifique: Einstein, un écrivain: Gertrude Stein, un philosophe: Wittgenstein et un docteur: Frankenstein.
Tout au long de cette tentative de métamorphose, le comédien est emporté par une logorrhée et prend en permanence le public à témoin. Avec  quelques phrases provocatrices, quand il traite le public de « charmant petit peuple » et qu’il l’invite le maltraiter: « Si vous ne me trouvez pas bon, vous pouvez me lapider« . Ou bien simplistes: « Je veux remplir mon vide« , …ou: «   il est l’heure d’essayer de faire semblant« .
Réflexions entrecoupées de saillies verbales un peu trop répétitives composées d’extraits en anglais de pièces de Shakespeare. Et le plagiat ? Cet ange cherche en effet ,selon Jan Fabre, à imiter l’homme. Ce qui lui permet, de nous livrer un témoignage sur l’authenticité de l’art. C’est en fait, et plutôt, un monologue d’un habile bonimenteur sarcastique: » Est-ce que je peux être ami avec vous? », remarquablement interprété par Dirk Roofhooft.
Cet ange parfois fragile, comme le cerveau qui le commande, est un être égocentrique, comme son auteur… qui s’applaudissait avec ferveur le soir de la première…

 

 Jean Couturier

 

 

 

Théâtre national de Chaillot , Salle Gémier.

 

Le Serviteur de la beauté 3éme partie du triptyque se joue  jusqu’au 11 février.

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