Un Nantais nommé Jacques Demy.

demylola.jpg Un Nantais nommé Jacques Demy.

 

Le monde de Jacques Demy ( 1931-1990) ne s’explique pas, il se chante et il se danse. Tout au long de sa vie, il a transmis du rêve à travers ses films, dont les mélodies ont fait le tour du monde. C’est à l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition et du cinquantième anniversaire de la sortie de Lola que la ville de Nantes où il a grandi, lui rend hommage avec cette belle  exposition.
Ce programme extraordinaire ne serait pas né sans sa compagne, Agnès Varda. Au rez-de-chaussée de la médiathèque qui porte le nom de Jacques Demy , sont présentés affiches, maquettes, scénarios, critiques, et photos de ses films tournés à Nantes, ainsi que des citations et des interviews du cinéaste.  C’est à la mezzanine que musique, partitions et documents de La Mélodie du bonheur sont exposés. Et le public peut même choisir un extrait de l’un de ses films projeté sur grand écran…
Nous commençons la visite avec
Jacquot de Nantes (1990), un film  réalisé par Agnès Varda et inspiré  des écrits de Demy sur son enfance et de sa passion pour le théâtre de marionnettes. Puis avec Lola (1961), personnage fondateur de son univers. et enfin avec Une Chambre en ville (1982) où il nous conte une passion amoureuse avec, en fond de scène, des grèves d’ ouvriers. Si vous voulez suivre cette Mélodie du bonheur entre les musiques de Michel Legrand et celles de Michèle Colombier, cédez à cette invitation nantaise pour vous imprégner de la magie des films de Demy. .

 

Nathalie Markovics.

 

Médiathèque Jacques Demy : exposition, cinéma, conférences, concerts…. jusqu’au 26 févier 2011.

Vous pouvez aussi suivre la balade dans Nantes: Sur les pas de Jacques Demy. Informations: Office du tourisme de Nantes.Jusqu’en juin 2012.

 


Archive pour 15 février, 2011

Les Péchés de la Mère. Sins of the Mother

Les Péchés de la Mère d’Israël Horovitz.

 

    Moins connu au Canada qu’en Europe, Israël Horovitz est  peut-être l’auteur dramatique américain vivant le plus traduit en français. Sins of the Mother, une œuvre récente, est actuellement présentée en anglais par une petite compagnie fondée par Paul Dervis: le NORT (Nouveau théâtre de répertoire à Ottawa).
Paul  Dervis qui l’a mise en scène, est originaire de New York où il continue à travailler de temps à autre. Installé depuis quelques années au Canada, Paul Dervis souhaite entretenir la grande tradition de la scène néoréaliste dans la capitale  où le théâtre américain n’a  toujours pas prise chez les anglophones.
Curieusement, ce sont les Québécois qui s’intéressent davantage à Horovitz, et c’est donc dans la traduction française que  nous avions fait la découverte de cet auteur/acteur , il y a quelques années au Théâtre de l’Ile,  à Gatineau, ville située de l’autre côté de la Rivière de l’Outaouais qui sépare le Québec, province francophone, de l’Ontario, province anglophone.
Sins of the Mother
est un drame captivant qui se déroule à Gloucester, petite ville côtière du Massachussetts, où les habitants essaient tant bien que mal de survivre.Ville  moribonde où la pêche ne procure  plus d’emplois , et où les hommes , qui ne trouvent plus de  travail, traînent au syndicat  à boire de la bière, et à faire  valider leur carte d’assurance-chômage.  Dans ce milieu de pêcheurs où  les sensibilités sont à fleur de peau et où tout le monde connaît les affaires familiales de tout le monde, revient à Gloucester un certain Douggie, après une absence prolongée.
Mais le monde a changé et le jeune homme cherche les traces de sa mère décédée depuis longtemps. Il demande de l’aide à un groupe d’habitants qui connaissent bien les drames qui ont bouleversé la ville des familles. Mais ce que le jeune Douggie va découvrir  sur la vie de  sa mère n’est pas tout à fait  ce qu’il aurait souhaité savoir.. et il est append vite  qu’elle avait des relations  avec  le milieu de trafiquants  de  drogue et où dégradation sociale, trahisons, vices cachés et passions destructrices sont le lot quotidien des habitants. C’est écrit avec un humour cruel qui pue la bière et la drogue. L’équipe d’acteurs crée un climat à la fois divertissant et inquiétant, quand ils évoquent le souvenir de cette femme. Les pêcheurs donnent l’impression de ne pas respecter  la mère de Douggie  qui , selon eux,  perturbait leur communauté.
Mais Bobby, un vieil ami de la famille est prêt à résoudre tous les mensonges qui circulent au sujet de cette femme. Tous hésitent à dire la vérité à Douggie, mais Bobby est  le seul qui aimait vraiment la mère de Douggie et aussi le seul capable de répondre à toutes les questions et d’éclairer le mystère de sa  mort. Jérôme Bourgault, qui interprète l’un de ces vieux pêcheurs, est un acteur  francophone remarquable: il  évite  de surjouer et  a compris le jeu  néoréaliste  que le metteur en scène cherche à imposer dans la représentation de ce monde américain.
La direction des acteurs est excellente, et ils  ont vite et bien pris  l’accent de la région côtière de l’Est américain. La scénographie intelligente évoque les nuits hivernales en montrant des tas de neige  à l’extérieur, visibles  depuis des fenêtres en fond de la scène. Quant à l’intrigue , elle comporte des changements d’orientation inattendues et quelques surprises. Avec un résultat  parfois heureux, parfois  beaucoup moins: vers la fin, l’auteur nous oriente sur une nouvelle piste trop abrupte. L’ effet de réalisme s’évapore ,et le récit devient alors chaotique. Comme si les recherches  de l’auteur et le processus d’écriture n’avaient pas encore pris fin…

Alvina Ruprecht

 

Salle Nathalie Stern, École de théâtre d’Ottawa.

 

 

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