Platonov

Platonov d’Anton Tchekhov, traduction d’ Efi Giannopoulou,adaptation de David Hare,  dramaturgie et mise en scène de Yorgos Lanthimos.

9639409619699639510005.jpgUne des premières œuvres de Tchekhov , découverte vingt ans après la mort de l’écrivain. Platonov a vingt-sept ans, et est directeur d’une école  d’une petite ville où il vit avec sa femme, Sasha. Fatigué et déçu par la petite société provinciale mais aussi par lui-même, il a le sentiment de vivoter. Colère et inaction vont le pousser à répondre à l’invite amoureuse de trois femmes qui tournent autour de lui.
Ce  jeu amoureux, non sans risques et dangereux, aura des conséquences inévitables  sur la vie de tous les personnages. L’adaptation de David Hare reste, autant que possible, fidèle à l’original, mais réduit le nombre de scènes et de personnages.
Yorgos Lanthimos, réalisateur entre autres, de Canine, nominé aux Oscars du meilleur film étranger 2011, place
l’action de Platonov dans un décor dépouillé  très années quatre-vingt, celui d’ une salle de répétition. En  fond de  scène , deux machines à pièces qui procure nourriture et boissons aux comédiens. A côté, un squelette humain emballé dans du plastique.
Les acteurs sont présents en permanence sur  scène et  leur jeu physique intense  révèle les conflits, et, dans une alternance de situations comiques et dramatiques, les passions, l’ennui et la tension qui règne entre les personnages. Tension  rendue par la gestuelle des comédiens qui ne cherchent pas à émouvoir, le public  ni à révéler le sens  profond de la pièce.

Lanthimos  a imposé une sorte de distanciation dans l’interprétation qui  tient  plutôt d’une déclamation : les comédiens jouent au ballon, dansent, ont des altercations, ou discutent entre eux…Le metteur en scène cherche à maintenir en permanence le rythme scénique, et l’action progresse davantage par le non-dit que par la parole. Lanthimos met en valeur les contradictions d’un  Don Juan  qui ne mène à terme aucune relation amoureuse:c’est à la fois un révolutionnaire et un timoré cynique et agressif, un nihiliste qui refuse de se mettre au service de la société.
Point de vue intéressant qui  donne au spectateur la possibilité d’interpréter Platonov selon sa culture et son expérience personnelle.. Cette mise en scène  pourrait  ne pas recevoir un accueil très chaleureux, mais , en tout cas, l’intérêt du public reste entier jusqu’à la fin et ce Platonov offre l’occasion de discuter de l’approche contemporaine des œuvres  classiques.

 

Marai Stasinopoulou

Théâtre National d’Athènes jusqu’au 27 mars, www.n-t.gr

 

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