Quelqu’un comme vous

Quelqu’un comme vous de Fabrice Roger-Lacan, mise en scène d’Isabelle Nanty.

 

p9053814.jpgFabrice Roger-Lacan est l’auteur de nombre de scénarios et de quatre pièces Cravate club et  Irrésistible, mises en scène déjà par Isabelle Nanty et de Chien-Chien mise en scène par Jérémie Lipman à la rentrée dernière. Quelqu’un comme vous, c’est une histoire, ou plutôt le début d’une histoire qui se passe sur une plage de sable où un riche dirigeant d’entreprise, la  soixantaine et la bedaine triomphantes,  est venu s’accorder quelques heures de repos au soleil. Arrive alors un jeune homme qui lui aussi a bien l’intention de profiter aussi du  sable fin et du soleil à ce même endroit, même si la plage fait trois kilomètres… Le jeune homme en question n’a l’air de douter de rien et surtout pas de lui-même,et engage très vite  la conversation avec  le riche dirigeant d’entreprise. Il a une façon de provoquer et de manier le syllogisme qui déroute son voisin,  puisqu’il arrive à l’exaspérer , tout en le fascinant, par son habileté à le mettre en contradiction avec ce qu’il vient de dire.
Le jeune homme, un peu glauque et inquiétant, va jusqu’à lui demander si un de ses amis pourrait l’appeler sur son portable et lui, pas très à l’aise, refuse sous un mensonge  qu’il va tout de suite dévoiler.
Cela ressemble un peu à une conversation mondaine,  assez acidulée quand même, mais on sent que les choses ne vont pas en rester là; en fait le jeune homme, sous des apparences anodines,  va se révéler être un tueur à gages et un maître chanteur de premier ordre.
Dès lors tout va sembler possible et on ne donnerait pas cher de la peau du dirigeant d’entreprise…. Le dialogue est incisif et les réplique font mouche entre Jacques  Weber, très méfiant, mais
bonhomme et prêt aux concessions, et Bénabar, de plus en plus inquiétant ,machiavélique et dépourvu de tout scrupule.
C’est  bien écrit et brillant, du moins au début et  cela fait penser parfois à du Guitry avec quelques gouttes de Beckett, mais, très vite le dialogue s’enlise et la pièce ne commence à fonctionner qu’un quart  d’heure avant la fin, malgré la très bonne direction d’acteurs d’Isabelle Nanty; elle  a réussi à cadrer Jacques Weber qui, pour une fois, n’en fait pas trop,  et à  donner de l’assurance à Bénabar, pas très à l’aise au début mais  qui devient de plus en plus crédible. Mais cette une heure vingt est quand même un peu longue à passer. Alors à voir? On cherche des raisons de vous envoyer au Rond-Point mais en vain. Une peu écourtée, la pièce ferait un bon lever de rideau comme on disait autrefois, mais pas plus…

P.S. Vous pouvez y emmener sans risques votre grand-mère.

 

Philippe du Vignal

 

Théâtre du Rond-Point jusqu’au 10 avril.

 

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