FAUVES

FAUVES de Michel Schweizer.

C’est une “expérience collective” menée avec un groupe d’une dizaine d’adolescents autour des textes du philosophe Bruce Bégout. Comme l’annonce un des comédiens amateurs, ou Michel Schweizer lui-même,  c’est « le degré zéro du spectacle ». Pourquoi tu fais ça ?”.
Sur le grand plateau de la Ferme du Buisson, les comédiens amateurs profèrent une série de clichés projetés sur grand écran, chantent dans un anglais approximatif, sous l’oeil satisfait de Schweitzer qui se prend pour Tadeusz Kantor.
“Nous sommes des chiens, chacun sa gamelle, touche pas à la mienne (…) Finalement, on ne sait pas vraiment ce que c’est un fauve (…) le gramme, tu le touches combien (…) All for the best, vous êtes invités”…
Malgré la sympathie qu’on peut éprouver pour ce type de démarche, la déception est à la mesure de la suffisance du metteur en scène qui a , malgré tout, suscité l’emballement de nombreux coproducteurs.

Edith Rappoport

 

Ferme du Buisson

 Et du 23 au 26 mars aux Antipodes le Quartz scène nationale de Brest,; du 31 mars au 3 avril aux  Subsistances à Lyon; le 19 avril au  Château rouge d’Annemasse; les  30 avril et 1er mai au Kampnagel d’Hambourg, et  les 19 et 20 mai au Parvis Scène nationale de Tarbes.


Archive pour 15 mars, 2011

PREMIER MONDE/PRIMER MUNDO

PREMIER MONDE/PRIMER MUNDO  d’Allio-Weber spectacle écrit et interprété par Monica del Carmen, Marta Izquierdo Munoz, Elios Noël.

Éléonore Weber et Patricia Allio se sont engagées depuis 2008 dans Symptôme et proposition, une recherche  qui les avaient amenées à créer à la Grande Halle de la Villette Un inconvénient mineur sur l’échelle des valeurs. Auparavant, Éléonore Weber avait monté avec succès Rendre une vie vivable n’a rien d’une question vaine, au Festival d’Avignon 2008, qui dressait un tableau, (plutôt désolant) de la sexualité triste des adolescents.
Ce Premier monde nous emmène au Mexique pour un étrange voyage, où des touristes ravis devant les images splendides qu’ils ont rapportées, se transforment en migrants, en proie à d’insupportables humiliations. Après une première partie un peu longue, cet étrange retournement de voyage rêvé et subi dans une épouvantable contrainte est interprété avec vigueur par trois bons comédiens bilingues.”Pour rester, il ne faut pas rester !”.

Edith Rappoport

Ferme du Buisson à Marne-la-Vallée 

L’ART D’ÊTRE GRAND-PÈRE

lartdetregrandpere.jpgL’ART D’ÊTRE GRAND-PÈRE de Georges et Victor Hugo, adaptation et mise en scène de Vincent Colin.

Au delà de la formidable stature poétique et politique de Victor Hugo, l’exilé de Guernesey, dont les vers résonnent encore dans nos mémoires, ceux qu’il a écrits pour ses petits enfants, Georges et Jeanne qu’il a dû élever à la mort de leur père, sont parmi les plus beaux.
Vincent Colin devenu lui-même un grand-père attentif, a mis en scène deux acteurs remarquables avec une attendrissante finesse. “Que voulez-vous ? L’enfant me tient en sa puissance (…) Les enfants chancelants sont nos meilleurs appuis,…Moi j’admire ébloui, la grandeur des petits…J’accepte les conseils sacrés de l’innocence…Moi je suis fait pour la société des enfants…”  Albert Delpy, tout en rondeurs, dialogue avec l’espiègle et mutine Héloïse Godet, tout de blanc vêtue, qui rythme leurs jeux au piano.
On déguste avec plaisir ces vers interprétés avec une belle simplicité qui résonnent d’autant plus fort quand on se remémore tous les deuils subis par Victor Hugo.

Edith Rappoport

Lucernaire, du mardi au samedi à 20 h et le dimanche à 17 h, jusqu’au 8 mai
Tel 01 45 44 57 34

39° à l’ombre et Embrassons-nous Folleville

  39° à l’ombre et Embrassons-nous Folleville d’Eugène Labiche, mise en scène de  Pierre Pradinas.

 

    Louis-Philippe a abdiqué en 1848 et la République va être proclamée après des insurrections ouvrières qui firent plus de 5.000 morts!  Et Louis-Napoléon Bonaparte sera bientôt élu Président de la république. La France des grands ,comme des petits bourgeois,  se lance dans l’industrialisation et dans la course à l’argent, sûrs de leur puissance et protégés par un gouvernement autoritaire. La France d’en bas étant, elle, priée de travailler dur avec des journées de 10 heures, voire plus. Enfin; le grand Victor Schoelcher obtient l’abolition de l’esclavage qu’avait rétabli Napoléon…
Eugène Labiche commence alors une carrière d’auteur dramatique; il a 33 ans et il écrivit quelque 174 pièces, avec une armée de collaborateurs.Les théâtres ne désemplissent pas et il faut répondre à la demande… 39° à l’ombre ( 1875) est pourtant l’une des rares avec trois autres qu’il écrivit seul et qui ne manque pas de charme..
C’est, comme toutes ses pièces, une peinture assez acidulée  de la bourgeoisie,  aux dialogues souvent très brillants, teintés parfois  d’absurde et de non-sens. 39° à l’ombre se passe à l’extérieur, ce qui est rare chez Labiche . Nous sommes dans le jardin de la propriété à la campagne que possède le riche et influent M. Pomadour. Il y a quelques invités: Courtin, Piget et le grand et bel Adolphe qui, comme tous les autres, a fait un peu trop d’honneur au bon déjeuner et surtout au petit vin blanc ( du Chablis, mon cher, répliquera, vexé,  Pomadour…).
Ils jouent au jeu dit du tonneau ou de la grenouille où il s’agit de lancer un   jeton plat en fonte  dans  des trous. Mais cela ennuie vite les invités de Pomadour qui n’osent cependant pas l’avouer. Et Adolphe, lui, profitera de la présence des autres dans le jardin  pour aller embrasser la jeune et belle Madame Pomadour qui ne semble pas du tout  en être vraiment accablée…
Et quand Pomadour s’en apercevra, il exigera évidemment réparation en duel avant de comprendre son erreur puisqu’il n’y  connaît rien en armes. Alors que son adversaire s’en vante, lui.  Cela, bien entendu,s’arrangera, puisque l’un et l’autre s’accorderont sur un dédommagement financier qui , comme le fait remarquer Pomadour,  ira à ses bonnes œuvres: la construction d’une école dans le village où enfin pourra être dispensée l’instruction au bon peuple et dont il pourra être reconnu comme un généreux et glorieux  donateur…
La seule qui soit vraiment sympathique, telle que la voit  Pierre Pradinas, est madame Pomadour qui rêve à l’évidence d’une petite aventure extra-conjugale. Comme toujours chez Pradinas, la mise en scène eet la direction d’acteurs sont extrêmement soignées, et l’on rit de bon cœur à cette pochade où le couple Romane Bohringer et Gérard Chaillou sont remarquables. On se demande seulement pourquoi Pradinas a fait mettre des costumes contemporains à ces personnages…Et pourquoi, il y a cet écran bleu en fond de scène?
  labichephotolibremarionstalens2831.jpgQuant à  Embrassons-nous Folleville qui date  du milieu du siècle, elle est plus proche d’une sorte de petite comédie musicale:  » cet art d’être bête avec des couplets « disait déjà  Labiche. La pelouse verte du jardin bascule en arrière  et l’on découvre alors le salon bourgeois un peu vulgaire de M. Manicamp, bourgeois lui aussi , très  sûr de lui qui veut absolument marier sa fille Berthe (toujours Romane Bohringer) avec le Chevalier de Folleville ( Matthieu Rozé). Petit ennui imprévu: Folleville, assez timoré ne sait pas comment  résister aux ordres  péremptoires de son futur beau-père qui commence à organiser tout le mariage… D’autant que Folleville n’éprouve aucune sympathie pour la jeune fille…
  Elle-même n’est pas insensible  au riche Vicomte de Chatenay qui commence à être follement amoureux d’elle. Après bien  des péripéties, et notamment une bagarre avec destruction de vases de fleurs et un  repas où Manicamp et Chatenaay s’envoient leur assiette  petit salé au visage, avant de se réconcilier…Et tout rentrera dans l’ordre.
Il y a quelque chose de noir , même dans le décor, et de tout à fait surréaliste dans le texte qui ont  sûrement bien plu à Pierre Pradinas  dont la mise en scène est aussi brillante, même si les chansons sont  doublées ; on rit parfois, mais la pièce-un peu longuette- n’a pas ce même degré de virulence  et cette mêm exigence dans le dialogue:  l’ennui pointe donc parfois .

  Alors à voir?  Oui, mais ce n’est pas incontournable:  on reste quand même un peu sur sa faim, surtout pour la seconde des deux pièces. Enfin si vous avez envie d’aller goûter  l’air printanier et écouter les oiseaux chanter à la Cartoucherie, pourquoi pas?
Il y a aussi à quelques dizaine de mètres, au Théâtre de l’Epée de bois,  La Cagnotte du même Labiche,  dont Elise Blanc vous parlera prochainement…

Philippe du Vignal

Théâtre de le la Tempête , Cartoucherie de Vincennes jusqu’au 10 avril.
 

La nuit de l’ours

La nuit de l’ours, d’Ignacio del Moral, mise en scène d’Agathe Alexis

 zc4lk92o.jpgTrois adolescents un peu perdus, une nuit dans un parc de Madrid, une nuit un peu plus violente, plus effrayante qu’une autre. Provocations, surenchère, combats de louveteaux : les garçons testent leur jeune virilité sur fond de catastrophe familiale – frère fou et violent, pour l’un, mère droguée du jeune « privilégié », père incestueux du troisième… -.
Un « bourge », et deux gars des cités dans les débris du franquisme : pour autant, Ignacio del Moral ne parle pas spécialement de l’Espagne, mais dessine plutôt le portrait type de la jeunesse européenne, du malaise des garçons qui rejettent radicalement le modèle paternel, même absent, sans la moindre vision de secours.
Ils font peur, ils ont peur. Dérisoire réconfort : ils trouvent un ours en peluche dans une poubelle. Ce trésor de l’enfance va les sauver une peu et les aider à entrer dans le monde des grands, après l’épreuve dérisoire d’un hold-up minable dont Angel sort blessé. Mourir pour renaître… L’auteur leur accorde dans l’épilogue qui clôt cette « nuit particulière » un fragile retour au jour.
Les trois garçons: Jonathan Salmon, Vincent Escure et Olivier Pilloni, sont formidables d’énergie et de précision. Ils dansent leur texte, leurs bagarres, ils dansent la ville, la font naître sous nos yeux, dans la scénographie impeccable, simple et efficace -et belle-, de Christian Boulicaut. L’osmose entre la mise en scène d’Agathe Alexis et le travail chorégraphique de Claire Richard est parfaite.Un très bon spectacle…
Dont on va quand même contester deux choses : le caractère d’épure de la pièce, qui a les défauts de ses qualités, ce qui la fait pencher vers la généralité, et le jeu parfois surexcité d’Olivier Pilloni – un futur Louis de Funès ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite -.
Voilà : un théâtre « urbain », brutal, une énergie à la limite du « trop », de l’émotion, le tout dans une réalisation impeccable.

 Christine Friedel

Théâtre de l’Atalante jusqu’au 31 mars – 01 46 06 11 90

Le texte de la pièce et publié aux éditions de l’Amandier.

Long voyage du jour à la nuit

 Long voyage du jour à la nuit d’Eugène O’ Neill, traduction de Françoise Morvan, mise en scène de Célie Pauthe.

 0613413001299667509.jpgPrès de trente ans  (1913) après sa première pièce En route vers  Cardiff, Eugène O’Neill commence en 1939 ce Long Voyage, qu’il situe en 1912 , comme pour boucler un parcours, et  dont sa dernière pièce,  Une Lune pour les déshérités ,sera comme  une  sorte de prolongement  .
Il avait  cinquante ans et souffrait déjà de la maladie de Parkinson dont il devait mourir en 53.. C’est  sans doute la pièce où Eugène O ‘Neill se raconte le plus, dans une sorte d’autobiographie douloureuse où l’on retrouve sa famille: un père qui fut un acteur qui ne fit guère d’efforts pour jouer un autre rôle que celui du Comte de Monte-Cristo qui l’avait fait connaître et qui sombra dans l’alcoolisme  comme  le frère d’Eugène; sa mère, elle se droguait à la morphine  pour échapper  à un mal-être permanent.
Le théâtre d’O'Neill n’est en fait connu en France que par quelques pièces, et nous n’avons vu, pour notre part que les plus importantes  Le Désir sous les ormes que monta brillamment Langhoff, Le marchand de glaces est passé, Le deuil sied à Electre, Vingt sept remorque pleines  de coton,  et  La Lune pour les déshérités mais Alain Ollivier, disparu il y a un an déjà,  a bien fait de recommander à Célie Pauthe ce Long voyage du jour à la nuit, pièce peu  jouée ( en 2010 quand même à Alençon!) ;  créée à Stockholm trois ans après  la mort d’O'Neill, contre ses volonté testamentaires,  elle est  longue-presque quatre heures- et pas si facile à monter.
Quatre personnages seulement et quelques répliques de la  femme de chambre: le père, Tyrone, « soixante cinq ans  mais on lui en donne dix de moins » , vieil acteur pas très intéressant, vivant plus dans ses souvenirs de vieux cabot qui n’a jamais eu la volonté de préparer de grands rôles, et toujours le verre de whisky à la main, d’une avarice maladive et incapable de générosité, Jamie le fils aîné qu’il a plus ou moins obligé à  devenir acteur,  qui gagne très mal sa vie, et donc toujours sans le sou, et son  jeune frère Edmund, maigre et atteint d’une tuberculose à un stade déjà  avancé,ce qui, en 1912, ne se soignait pas du tout, et Mary, 54 ans, et la mère, fille  d’un épicier alcoolique et elle- même droguée en permanence; et, même si elle ne veut pas se l’avouer, mère envahissante et  aimante à la fois, dure envers elle-même comme envers ses proches.
Ce quatuor improbable règle ses comptes, dans un amour doublé de haine,  où,  comme le dit Céline Pauthe, les deux parents et leurs fils  se disent tout au cours d’une seule journée. O’Neill nous  les livre ici tels qu’ils sont sans les juger ni les accabler: ils semblent flotter , loin d’une exigence par rapport à eux-mêmes, en proie à un mal-être qui ne les  quitte pas.
On ne les voit jamais rire et ils ont  pour unique consolation, l’alcool ou la morphine. A la fin seulement, il semblent plus  apaisés; la parole, l’acte même de parler les a libérés, alors même qu’il vivent tune tragédie moderne fondée sur une unité d’action, de temps et de lieu on ne peut plus classique, puisque la mort rôde et qu’Edmund  est vraiment très atteint. T
Toute l’action de ces quatre actes se passe dans le salon des Tyrone depuis  8 heures et demi du matin, puis vers 18 h et demi , et enfin à minuit. Plus encore que Tchekov, O’Neill est quelque peu maniaque des  didascalies : il indique avec une grande  précision  la disposition de ce salon de cette maison de campagne, et même les titres des livres de la bibliothèque!
Célie Pauthe a imaginé, elle, que tout pouvait se passer dans une chambre d’hôtel propre mais à décoration minable, au motif que l’écrivain a beaucoup vécu , enfant, dans des hôtels quand son père était en tournée, et que lui- même y est mort.. Ce n’est sûrement pas l’idée du siècle mais bon…
Le décor de Guillaume Delaveau restitue donc avec précision une chambre d’hôtel avec  un numéro sur la porte , assez sinistre avec un  papier  peint vulgaire à grosses fleurs et un plafond blanc, juste éclairée par deux grosses lampes de chevet et un lampadaire; au fond, on voit une salle de douche avec un grand miroir et un lavabo. On pense bien entendu à Edward Hopper mais aussi à Greg Crewdson dont avait pu voir les extraordinaires photos il y a peu à la galerie Templon.
La mise en scène et la direction d’acteurs de Célie Pauthe sont d’une rare exigence  et elle ne fait aucune concession à l’air du temps; et c’est bien ainsi. On pourrait  décrocher de ce texte fleuve mais non, on  écoute,  fasciné et 
avec attention, cet exorcisme familial mis en scène avec intelligence et sensibilité.  Mary, la mère est magnifiquement jouée avec beaucoup de nuances par Valérie Dréville, mais qui,même avec une perruque de cheveux blancs, parait  trop jeune pour le rôle. On nous rétorquera sans doute qu’elle était  chez Vitez,  Clytemnestre , à 25 ans. Mais c’est peut-être moins évident dans l’univers  et le langage réaliste d’O'Neill que, par ailleurs, Célie Pauthe à su très bien traduire, même remarque, en  sens inverse, pour Philippe Duclos, impeccable comme toujours. Même si l’on a un peu de mal  à croire qu’avec ses cheveux blancs, il puisse être le jeune Edmund…
Ou bien, il faut accepter cette convention théâtrale dès le début et se laisser porter par l’immense talent des cinq comédiens: Pierre Baux ( le fils aîné) comme Alain Libolt James Tyrone le père père) et la Anne Houdy ( la servante) sont ,eux  aussi, excellents. Il y avait, ce soir-là, comme de la magie dans l’air et  Célie Pauthe réussit à nous entraîner sans difficulté dans cette espèce de huis-clos infernal.
Cela dit, mieux vaut quand même être dans les premiers rangs… Si les lumières de Joël Hourbeigt – juste  deux lampes de chevet et un lampadaire- soutenues parfois par quelques pinceaux de projecteur sont très belles comme d’habitude, on est quand même un peu dans la pénombre. Alors y aller? Oui, trois fois oui, mais attention, le spectacle a quand même quelques longueurs vers la fin de la première partie… Mais quelle mise en scène!
Notre consœur, et néanmoins amie, Edith Rappoport n’a pu dépasser l’entracte…comme quelques spectateurs, mais le reste du public, même un peu sonné par cette drôle de ballade dans cet enfer sur terre, semblait  vraiment touché et heureux-paradoxe du théâtre- d’avoir vu vivre pendant presque quatre heures avec ces drôles de frères humains attachants, même empêtrés qu’ils sont dans cette tragédie familiale qui, sur fond d’alcoolisme et de drogue, a, soixante ans après, de singuliers accents contemporains…

Philippe du Vignal

Théâtre de la Colline jusqu’ au 9 avril. Attention c’est à 20 heures!

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