Encore une heure si courte

Encore une heure si courte, de Claire Heggen et Yves Marc

 

Tout est en ordre : des boîtes, des cubes bien rangés sur scène. Et puis un premier petit désordre s’introduit : les cubes bougent, émettent des sons délicats, rares. Coquilles de drôles de Bernard-l’ermite, soit deux circassiens et  un mime : Pau Bachero, Sébastien Dault, Jean-CHarles Gaume. Ces trois-là, avec une incroyable maîtrise, jouent de tous les déséquilibres, se perchant sur une tour de cubes comme en bâtissent les  enfants, entrant et sortant de boîtes incroyablement petites, achoppent, échouent, trébuchent comme seuls peuvent le faire les virtuoses du mouvement.
Il faut les voir, passage particulièrement savoureux, s’empêtrer dans trois vestes malencontreusement boutonnées ensemble et exploiter tous les magnifiques empêchements que cela permet.  Un autre  désordre, qui va en grandissant : un  petit papier vient froisser la remarquable géométrie initiale : cela grandit, grandit. Quel message portait ce premier  papier ? On ne le saura pas, pas plus que la musique parlée de Georges Aperghis.
C’est peut-être là le défaut de ce spectacle du Théâtre du Mouvement : on n’a pas envie d’une leçon, d’un « sens obligatoire », il faudrait juste que cette langue mystérieuse et riche crée une tension dramatique dans laquelle le spectateur puisse se projeter. Du coup, cette heure ne paraît pas toujours si courte.
Reste le-grand-plaisir d’admirer des performances aussi exceptionnelles que modestes, et  des acteurs d’une grâce rare.

 

Christine Friedel

 

Au Théâtre Berthelot à Montreuil jusqu’au 25 mars. 01 41 72 10 35

 

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