CHAT PERCHÉ, OPÉRA RURAL
CHAT PERCHÉ, OPÉRA RURAL de Caroline Gautier composition musicale de Jean-Marc Singier, chorégraphie de Dominique Boivin, et Ensemble 2 E 2 M
C’est un beau régal que ce petit opéra rural, conçu par Caroline Gautier que nous avions pu découvrir en 1992 avec Les amours de Monsieur Vieux-Bois et La Trilogie minuscule. Cet opéra rural librement inspiré des Contes du chat perché de Marcel Aymé est le fruit d’une belle complicité entre Caroline Gautier pour la conception, le livret et la mise en scène, Jean-Marc Singier pour la musique et le chorégraphe Dominique Boivin, qui ont rassemblé des artistes issus d’univers très différents. Il y a une distribution des prix dans l’école du village, Delphine et Marinette sont félicitées et les vacances les renvoient dans la ferme familiale, où leurs parents s’échinent à la tâche.
Les animaux se promènent, les petites filles étudient leur géographie sous l’oeil attentif du canard, pendant que le cochon et le paon font étalage de leurs prouesses. Le canard fasciné par la géographie s’envole vers des contrées lointaines, il revient en compagnie d’une panthère qui sera bientôt adoptée par toute la basse-cour. Toute la ferme se met au diapason des fillettes, même les parents finissent par quitter leur dur labeur et se joindre à la fête, jusqu’au moment où le cochon disparaît, la panthère l’a dévoré !
L’hiver arrive, la neige tombe, la panthère qui s’est enfuie meurt sous les flocons de neige. Caroline Gautier a fait une belle synthèse d’artistes venus d’horizons multiples, deux jeunes acrobates incarnent les fillettes, le paon est un haute contre épris de grand siècle, le cochon est un gros ténor qui se met à la diète et pratique la gymnastique, une jeune colorature l’audacieux canard qui revient flanqué de la panthère, Salomon Baneck-Asaro étonnant danseur dont le final sous la neige est un vrai moment de grâce.
L’ensemble 2 E 2 M, en formation de petite fanfare de village, coiffée de cornes et de bonnets de gallinacés , rythme ce petit opéra avec un humour entraînant, et l’on retrouve avec plaisir Michel Hermon dans le rôle du père.
Edith Rappoport
Spectacle vu le 28 mars au Théâtre Jean Vilar de Vitry; Scène nationale d’Orléans les 30 et 31 mars, Théâtre Gérard Philipe de Bonneuil le 9 avril; Théâtre de Vevey (Suisse le 15 avril)