DANSE DELHI
DANSE DELHI , d’Ivan Viripaev,mise en scène Galine Stoev
“Ce texte n’est pas à jouer,mais à interpréter à la manière d’une partition musicale… Ce sont sept pièces distinctes que le spectateur devra lier… la logique doit être la même que dans la récitation poétique. On n’analyse pas un poème en faisant passer le sens au premier plan, mais on l’appréhende dans sa force poétique et par le jeu des sonorités..”. Telle est l’introduction donnée à Danse Delhi par Ivan Viripaev, jeune auteur né à Irkoutsk qui a été révélé sur le plan international avec Oxygène et Genèse n° 2 entre autres. Dans une salle d’attente d’un hôpital, Katia jeune danseuse attend avec angoisse des nouvelles de sa mère qui vient d’être opérée. Survient son amie et admiratrice Valeria, critique de danse qui lui rappelle avec émotion le spectacle qu’elle avait créé à Delhi, témoignage bouleversant d’une humanité à la dérive, qu’elle ne peut oublier. Survient une infirmière qui se fait renvoyer, elles veulent terminer leur conversation.
Arrive Andreï, Katia a eu une aventure avec lui, mais il lui annonce qu’il ne peut poursuivre leur liaison, il veut rester avec sa femme et ses ses deux enfants. L’infirmière revient, elle annonce la mort de la mère emportée par son cancer, et Katia doit signer les papiers nécessaires pour qu’on l’emporte à la morgue.
Le deuxième tableau met en scène les mêmes comparses, mais cette fois Andreï amoureux de Katia quitte sa femme, la mère n’est pas morte, elle arrive et discute avec sa fille qu’elle n’approuve pas, elle-même n’a pas réussi sa carrière chorégraphique. Quatre autres tableaux suivent avec les mêmes protagonistes, c’est la femme d’Andreï qui s’est suicidée, et plus tard, c’est au tour d’Andreï de jouer le rôle du défunt ! “Ce que nous avons de plus précieux dans cette vie, c’est la mort…le crabe est notre docteur…”.Cette étrange variation autour de la mort dans une salle d’attente d’hôpital est interprétée par une excellente distribution , où Marie-Christine Orry étincelle dans le rôle de la mère, comme Caroline Chaniolleau dans le rôle de la critique désorientée par un choc esthétique inoubliable. “Il faut perdre le monde pour le trouver…”.
Edith Rappoport
Théâtre de la Colline jusqu’au 1e juin www.colline.fr
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