Biennale de la marionnette à Paris
IL COMBATTIMENTO DI TANCREDI E CLORINDA E IL BALLO DELLE INGRATE Biennale Internationale de la Marionnette à Paris
Opéra de Monteverdi, mise en scène Gintaras Varnas et Darius Stabinskas (Lituanie)
C’est un vrai bonheur que la découverte de ces deux madrigaux baroques, chantés par une distribution musicale hors pair, juchée au sommet d’un gigantesque castelet, pendant que de grandes marionnettes, mises en vie par de nombreux manipulateurs brossent les fables. Le combat à mort de Tancrède, jeune chrétien contre Clorinde, jeune musulmane dont il est secrètement épris, se passe sous d’énormes armures qui se disloquent dans la violence du combat. Au moment suprême, lorsque Tancrède va démasquer son adversaire, il sombre dans le désespoir en reconnaissant Clorinde qui agonise. Il lui donne le baptême qu’elle a demandé avant de mourir. Il y a une belle virtuosité dans l’éclatement ironique des armures pendant le combat.
Moins connu, Le bal des ingrates met en scène d’horribles vieilles dévotes, réduites à d’énormes têtes juchées sur les corps des acteurs, dialoguant avec Vénus et Cupidon qui se moquent de leur frigidité. C’est une belle réussite plastique et musicale pleine d’un humour décapant.
Théâtre des Bergeries, Noisy le sec
PROLOG de Michaël Krauss, jeu et concept : Iris Meinhardt, extraits de textes de Shakespeare et Anaïs Nin.
Ce solo en allemand sur-titré interprété dans la pénombre par une actrice sentencieuse parait dépourvu de sens logique ou même poétique. Il fallait lever la tête pour tenter de capter quelque chose, ce qui provoquait un fatal engourdissement et bloquait toute émotion. Il a pourtant suscité suscité de surprenants applaudissements !
DERNIER THÉ À BADEN-BADEN de Plonk et Replonk, mise en scène Andrea Novicov, , jeu Didier Chifelle, mise en images et vidéo Loïc Pipoz.
Dans un capharnaüm incroyable, sur le grand plateau du Théâtre de la cité internationale, Didier Chiffelle, grand acteur chauve et ironique, incarne Otto, agent double de père en fils, qui se dédouble sur des images vidéo retransmises sur le grand écran à ses côtés.
Il est chargé de neutraliser le monde à coups de moule à fromage. Il joue aussi avec son double en carton, dialoguant avec celui d’une jeune fille qu’il cherche à séduire. Impossible de rendre compte de l’absurdité de ses entreprises, doublées avec une précision mathématique sur l’écran et bruitées à la cour par une accessoiriste à vue agitant toutes sortes d’objets insolites.
Mon voisin explosait de rire. L’humour suisse, en l’occurence celui du Théâtre Romand toujours pacifique, est ravageur. Andrea Novicov définit son spectacle comme “le symbole d’un mariage interracial fortement improbable : celui des cartes postales bidimensionnelles dont on fait la lecture en quatre secondes avec celui du développement narratif dans la tridimensionnalité d’un plateau de théâtre”.
Biennale de lamarionnettehttp://www.theatredelamarionnette.com/