L’Atelier

L’Atelier de Jean-Claude Grumberg, mise en scène Gaëlle Hermant.

atelier.jpgLa pièce se situe à la fin de la seconde guerre mondiale, dans un atelier de couture pour hommes, tenu par Monsieur Léon, où travaillent six femmes dont la connivence fait vivre ce lieu de travail aux tâches bien précises, l’une s’occupant des boutons, l’autre des finitions, ou encore la presse, toujours tenue par un homme. C’est pourtant l’humanité de ces personnages, les disputes, leur joie de vivre, mais aussi la dureté de leur vie qui ne laisse personne indifférent. L’auteur s’est d’ailleurs pour beaucoup inspiré de sa propre histoire, puisque son père fut déporté et qu’il exerça le métier de tailleur dans sa jeunesse.
Simone (Louise Rebillaud), la dernière venue à l’atelier, a vu son mari déporté pendant la guerre. Elle se bat depuis avec l’administration pour faire reconnaître cette déportation, et pouvoir bénéficier d’une pension qui lui permettrait d’élever correctement ses deux fils. Elle est entourée par de véritables abeilles ouvrières à la joie de vivre désarmante, entre Madame Laurence (Stéphanie Daniel), la vieille fille au timbre suraigu qui ne déloge pas de sa « fenêtre » en avant-scène ; Gisèle (Aude Pons), fière et susceptible pour un rien mais qui aime chanter ; Marie (Marianne Duvoux), jeune fille au rire franc qui va se marier et avoir un enfant, véritable signe du temps qui passe ; ou encore la jeune Mimi (Blandine Laignel), à la fois fière et sensible, qui n’ a pas la langue dans sa poche. Il y a aussi Monsieur Léon (Clément Séjourné), patron acariâtre et autoritaire, mais au fond sensible, qui se fait disputer par sa femme, Madame Hélène (Julie Josselin).
Gaëlle Hermant situe toute la pièce dans ce même atelier, où vestes et chemises sont accrochées sur des cintres haut perchés, accessibles par des escabeaux. Dans un coin, la table de presse aux lourds fers à repasser de cinq kilos, où travaillent tour à tour les seuls hommes ouvriers de l’atelier, le taiseux et ancien déporté, puis le jeune gaillard communiste. A l’ avant-scène, la table principale où travaillent les ouvrières, assises sur des tabourets. Une quantité de tissus, de fils et d’aiguilles circule ainsi entre leurs mains agiles, affaires aussitôt mises de côté quand ‘il s’agit de boire un coup à la santé de Marie, la future mariée.
Cet atelier est aussi un lieu de vie, où l’on chante volontiers a capella ou autour d’ un piano . autour duquel se situe une des scènes les plus fortes de la pièce : lorsque Simone rentre du bureau où elle obtint enfin l’acte de décès de son mari. Elle y joue alors un morceau à l’énergie mélancolique. Madame Laurence lui lit le document officiel qu’elle vient d’obtenir, et qui révèle l’injustice de l’administration : l’acte de décès n’indique pas que le mari de Simone est mort dans un camp de concentration, mais à Drancy, dernière trace connue avant sa disparition. Même si elle est de dos, Simone dialogue avec les autres personnages et exprime toute sa détresse à travers le piano, devenu un partenaire de jeu à part entière.
Les jeunes comédiens, tous formés à l’école Claude Mathieu, ont une cohésion remarquable et cela mérite d’être découvert.

Davi Juca

 

Festival « Premiers Pas » à la Cartoucherie, prochaine date: le 17 mai à 20h30, et, selon les jours ( voir programmation) jusqu’au 7 juin.


Archive pour 9 mai, 2011

L’Atelier

L’Atelier de Jean-Claude Grumberg, mise en scène Gaëlle Hermant.

atelier.jpgLa pièce se situe à la fin de la seconde guerre mondiale, dans un atelier de couture pour hommes, tenu par Monsieur Léon, où travaillent six femmes dont la connivence fait vivre ce lieu de travail aux tâches bien précises, l’une s’occupant des boutons, l’autre des finitions, ou encore la presse, toujours tenue par un homme. C’est pourtant l’humanité de ces personnages, les disputes, leur joie de vivre, mais aussi la dureté de leur vie qui ne laisse personne indifférent. L’auteur s’est d’ailleurs pour beaucoup inspiré de sa propre histoire, puisque son père fut déporté et qu’il exerça le métier de tailleur dans sa jeunesse.
Simone (Louise Rebillaud), la dernière venue à l’atelier, a vu son mari déporté pendant la guerre. Elle se bat depuis avec l’administration pour faire reconnaître cette déportation, et pouvoir bénéficier d’une pension qui lui permettrait d’élever correctement ses deux fils. Elle est entourée par de véritables abeilles ouvrières à la joie de vivre désarmante, entre Madame Laurence (Stéphanie Daniel), la vieille fille au timbre suraigu qui ne déloge pas de sa « fenêtre » en avant-scène ; Gisèle (Aude Pons), fière et susceptible pour un rien mais qui aime chanter ; Marie (Marianne Duvoux), jeune fille au rire franc qui va se marier et avoir un enfant, véritable signe du temps qui passe ; ou encore la jeune Mimi (Blandine Laignel), à la fois fière et sensible, qui n’ a pas la langue dans sa poche. Il y a aussi Monsieur Léon (Clément Séjourné), patron acariâtre et autoritaire, mais au fond sensible, qui se fait disputer par sa femme, Madame Hélène (Julie Josselin).
Gaëlle Hermant situe toute la pièce dans ce même atelier, où vestes et chemises sont accrochées sur des cintres haut perchés, accessibles par des escabeaux. Dans un coin, la table de presse aux lourds fers à repasser de cinq kilos, où travaillent tour à tour les seuls hommes ouvriers de l’atelier, le taiseux et ancien déporté, puis le jeune gaillard communiste. A l’ avant-scène, la table principale où travaillent les ouvrières, assises sur des tabourets. Une quantité de tissus, de fils et d’aiguilles circule ainsi entre leurs mains agiles, affaires aussitôt mises de côté quand ‘il s’agit de boire un coup à la santé de Marie, la future mariée.
Cet atelier est aussi un lieu de vie, où l’on chante volontiers a capella ou autour d’ un piano . autour duquel se situe une des scènes les plus fortes de la pièce : lorsque Simone rentre du bureau où elle obtint enfin l’acte de décès de son mari. Elle y joue alors un morceau à l’énergie mélancolique. Madame Laurence lui lit le document officiel qu’elle vient d’obtenir, et qui révèle l’injustice de l’administration : l’acte de décès n’indique pas que le mari de Simone est mort dans un camp de concentration, mais à Drancy, dernière trace connue avant sa disparition. Même si elle est de dos, Simone dialogue avec les autres personnages et exprime toute sa détresse à travers le piano, devenu un partenaire de jeu à part entière.
Les jeunes comédiens, tous formés à l’école Claude Mathieu, ont une cohésion remarquable et cela mérite d’être découvert.

Davi Juca

 

Festival « Premiers Pas » à la Cartoucherie, prochaine date: le 17 mai à 20h30, et, selon les jours ( voir programmation) jusqu’au 7 juin.

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