Dom Juan ou le festin de pierre
Dom Juan ou le festin de pierre, mise en scène Julien Travaillé.
Julien Travaillé, metteur en scène audacieux, a entamé une collaboration depuis plusieurs années avec le Granit de Belfort, qui l’a accueilli, cette fois,dans les jardins, sur les bords de la Savoureuse qui coule le long du théâtre.
Il s’est lancé dans une étrange déambulation, avec deux chorales, une équipe de comédiens amateurs, des enfants et une solide équipe technique professionnelle pour évoquer la chute de Dom Juan aux enfers. Il y a une ouverture musicale, puis l’action démarre sur le toit du théâtre, on nous emmène ensuite dans un dédale de rideaux de robes de mariées en quinquonce, on aperçoit, sur l’autre rive de la Savoureuse, un chœur d’épouses en robes blanches avec des coupelles flamboyantes qui flottent sur l’eau: elles nous emmènerony plus tard sur l’autre rive avec le Dies Irae du Requiem de Mozart, pour assister à la chute de Dom Juan aux enfers.
Sur la façade transparente que Jean Nouvel a construite au flan du théâtre, on voit les femmes abandonnées et l’ombre de Dom Juan, qui tombe, qui tombe inéluctablement. Julien Travaillé a mobilisé depuis six mois une équipe d’une centaine de personnes pour présenter un spectacle émouvant dans ses maladresses et sa générosité, d’une beauté plastique et musicale bouleversantes.
Trois représentations seulement ont été données, et on regrette de n’avoir trouvé aucun document sur le spectacle…
Edith Rappoport
Devant le Théâtre Granit de Belfort, le 26 mai 2011.