Atys

Atys , livret de Jean-Baptiste Quinault, mise en scène de Jean-Marie Villégier ,chœur et orchestre des Arts Florissants, direction musicale de William Christie, avec les solistes du Jardin des Voix et les danseurs des Fêtes galantes.

letempsetflore.jpgJean-Marie Villégier remet en scène Atys , qu’il avait créé en 1987 . Pour William Christie, c’est le spectacle emblématique des Arts Florissants, considéré comme la pierre angulaire du mouvement baroque. Cette reprise n’ pas pu voir le jour que grâce à la générosité de Ronald Stanton, un mécène  qui avait été enthousiasmé  par cette création.
C’est une reprise éblouissante qui réunit les arts de la musique, du chant et de la danse sous les auspices bienfaisants de la poésie. Atys, surnommé  « l’opéra du Roy » et créé à Saint-Germain-en-Laye en 1676, est le premier  dont le librettiste ait centré son intrigue sur l’amour mais aussi la première tragédie française qui ait fait mourir son héros en scène. Cet Atys , inspiré d’Ovide, fraie avec les dieux et les hommes. Il est  épris de la gracieuse Sangaride qui le lui rend bien, mais qui doit épouser le roi Célénus.
Ils sont ,de ce fait, tous les deux, condamnés au secret. L’amour d’un roi comme celui d’une déesse ne se refuse pas. Les lois de la Cour sont cruelles et exigent l’exacte soumission du sujet à son souverain ou à sa souveraine. Mais la déesse Cybèle annonce qu’elle va désigner son grand-prêtre ; ce sera Atys qui sera à la fois le grand sacrificateur et son amant. Nous ne dirons rien de ces chassés-croisés de l’amour, de la rivalité des hommes et des femmes entre elles: il y a la place pour toutes les douleurs et tous les désenchantements du cœur, les jalousies et les rivalités qui blessent et qui meurtrissent. Le spectacle prend les couleurs d’un rêve et d’un songe enchanteurs qui s’épanouissent sous les yeux du spectateur subjugué par tant de prestance, ne serait-ce que par l’écoute du poème de Quinault.
Atys lui-même est la proie des songes et de cauchemars prémonitoires, soumis aux cadences alternées du rêve et du réel. Que dire de cet envoûtement du public, et de la mise en scène de Villégier,  au charme secret qui  touche et  qui  attire ? On pourrait parler de la beauté et de la finesse de la représentation. On pourrait aussi  citer Bossuet dans l’Oraison funèbre d’Anne de Gonzague qui fait allusion à «  toutes les grâces de cette douce éloquence qui s’insinuait dans les cœurs par des tours si nouveaux et si naturels ».
À travers la mise en scène de Villégier, subtile et précise, la chorégraphie de Béatrice Massin qui a pris la place d’origine de Francine Lancelot aujourd’hui disparue, on est ébloui par l’aisance de la démarche des danseurs et interprètes. Les  costumes de cour de Patrice Cauchetier, ont été refaits à l’identique
et restaurés, ou prêtés  par le Centre national du costume de scène de Moulins. Comme  les admirables  perruques de Daniel Blanc.
 L’éloquence et les voix  des chanteurs n’en finissent pas de subjuguer le spectateur presque étourdi par ce mirage visuel et auditif . Les décors de Carlo Tommasi, reconstruits pour l’occasion, sont somptueux : un jeu atemporel de la dualité noir et blanc. À la première scène, le chœur des chanteurs, est installé dans les cintres du théâtre, à hauteur des surélévations intérieures d’une boîte immense, dessinant le pourtour d’une frise géométriquement carrée – chaque chanteur portant perruque et tournant les pages de son livret dans les cimes célestes, comme si les statues qu’on croyait figées et inanimées, devenaient soudainement vivantes.
Le vertige est grand à surprendre les pas de danse des artistes interprètes et les cérémonies rituelles et mystiques du deuil. Bernard Richter incarne un Atys majestueux, de même Nicolas Rivenq pour Célénus. Stéphanie d’Oustrac est une belle Cybèle, comme l’est, Emmanuelle de Negri en Sangaride.   L’élégance et l’intensité du spectacle vient d’une présence immédiatement perceptible, quand  la musique se mêle aux arts plastiques,  comme si l’art en fait dépassait la nature  humaine de l’être pour la restituer au centuple ,au cours d’un voyage musical et scénique inouï dans les songes et les sentiments de toute vie.

Véronique Hotte

Les 31 mai, 1er et 3 juin 2011 au Théâtre de Caen. Les 16, 18 et 19 juin à l’Opéra National de Bordeaux. Les 14, 15 et 17 juillet à l’Opéra Royal de Versailles. Les 18, 20, 21, 23 et 24 septembre 2011 à la  Brooklyn Academy of Music de New-York.

 

 


Archive pour mai, 2011

On ne sait comment

On ne sait comment, de Luigi Pirandello, mise en scène Marie-José Malis.

pirandello0740.jpgDeux couples et un cinquième larron : ce pourrait être une comédie ou un drame bourgeois, avec adultère réel ou supposé, séduction, coquetteries, rancunes et mensonges. Pirandello en fait bien autre chose : l’exploration fine et infinie du cœur humain. Romeo a trahi son ami Georgio, parti en mer, en couchant avec sa femme « on ne sait comment ».
Un moment d’égarement, rien, un incident tombé de nulle part et aussitôt reparti d’où il était venu. Mais ce serait trop facile. D’un autre côté, un ami, Respi, a fait un peu la cour, sans suite, à Bice, la femme de Romeo. Est-ce pareil? Non, évidemment, et oui : l’acte réel commis « comme dans un rêve », le rêve plus réel qu’on ne croit…
Commence un terrible travail de fouille pour atteindre enfin, peut-être, une couche de vérité. Les deux femmes, dans leur innocence, commencent par tenter de jeter des pelletées de silence sur ce qui s’est passé – ou ne s’est pas passé. Peine perdue : Romeo, le fou, ne lâche rien. Il verse soigneusement le poison dans toutes les plaies, et quand chacun, à commencer par lui-même, se tortille bien sous la douleur, il passe à l’étape suivante : la dissection, sur le vif.
Beaucoup de souffrance pour chacun, même si Georgio, en permission, reste plus longtemps que les autres imperméable au poison et au scalpel. La pièce est construite comme une tragédie, les unités de temps et de lieux étant étendues à trois jours et deux maisons. L’important, c’est ce qui se passe ce jour-là. Le jour de la tragédie, c’est celui de la vérité. Naturellement, elle advient dans la douleur.
Marie-José Malis la traite avec une sorte de brutalité scénique : rideau rouge tiré à la va-comme-j’te-pousse, lumières éteintes ou allumées sans nuance, comme on fait chez soi, – praticable poussé par les comédiens, au besoin, utilisation telle quelle de la machine du théâtre. Manière de chercher la vérité du plateau.
Elle ouvre le spectacle par un drôle de petit film de la « belle époque », celle de Pirandello. On y voit une brochette de jeunes filles admirant une parade militaire ; soudain, l’une d’entre elles perd son pantalon ; contrechamp sur l’éclat de rire général des militaires, contrechamp sur la honte de la fille. Manière de poser la question de la honte, qui se joue forcément à deux, au minimum.
Qu’est-ce que la gêne ? Ce pourrait bien être une vérité non dite, qui pèse. C’est aussi le sentiment confus de ce que Pirandello fait apparaître dans On ne sait comment : une solidarité de fait entre les êtres. Comme une pierre jetée dans l’eau, nos actes, nos paroles, créent des cercles, des ondes qui s’entrechoquent et résonnent beaucoup plus loin que nous ne le croyions, « on ne sait comment ». Du point de vue moral, si l’on cherche à savoir, cela pourrait s’appeler la responsabilité.
Au début, après le petit film en prologue, l’écoute est plutôt duraille. On a déjà vu la pièce -le plus souvent coupée- glisser vers son côté comédie bourgeoise, sans perdre pour autant ses perspectives vertigineuses. Elle est ici présentée dans toute sa durée et son développement. Il faut y entrer. Les comédiens ne nous tirent pas par la main, obstinés chacun dans la trajectoire de son personnage, sobres et intenses, sans fioritures ni trémolos.
Mais on finit par les suivre, et de plus en plus, à mesure que l’on descend dans les profondeurs du cœur humain. Après avoir docilement pris Romeo pour un fou, on l’accompagne au plus près dans son exploration, et c’est passionnant. On n’est pas là du côté de la consolation ni du divertissement, au contraire. Voyez Ibsen, Strindberg, chez qui l’on rencontre aussi ce plaisir du théâtre : ouvrir des portes, des fenêtres mentales, retenir ensemble son souffle au-dessus des abîmes.

Christine Friedel

http://lallevantina.over-blog.com/

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On ne sait comment

 

 

       onnesaitcommentcarre769deniseoliverfierro1.jpgOn ne sait comment est la dernière des pièces achevées de Pirandello, écrite juste avant Les Géants de la montagne. La situation est presque celle d’un chassé-croisé de deux couples amis et fidèles que ponctue un cinquième larron. Mais le jour où Roméo, marié à Bice, couche avec Ginevra, la femme de Giorgio, son ami marin parti en mer, tout bascule et rien ne va plus. On ne cessera de dire – les autres et même lui, le coupable, – qu’il est devenu fou …
De la folie parfois, surgit la vérité. Roméo a mauvaise conscience et accuse du coup sa propre épouse d’accepter les avances de l’ami de la famille. Il accuse tout le monde et se méfie des siens, prétextant que chacun est l’auteur d’un crime inavouable, physique ou mental. Lui-même dans son enfance – et il prend à témoin son ami Giorgio – n’a-t-il pas été le coupable d’un crime d’un enfant, jamais dénoncé jusqu’à ce jour ? Le théâtre de Marie-José Malis est prédisposé à cette écoute de la parole de l‘autre à l’intérieur de dialogues pirandelliens bien frappés. Où est la vérité de l’être ? Celui-ci est-il toujours en pleine conscience de ses droits et de son identité ? Est-il franc ou porte-t-il un masque d’hypocrite ?
L’humanité est composée des aspects les plus sombres et les plus inquiétants comme les plus lumineux et les plus sereins. Commettre un « crime » en pensée est aussi blâmable que le commettre en réalité. Pourquoi l’as-tu dit ? demande Bice à son mari, Roméo, qui vient d’avouer à Giorgio l’adultère qu’il a commis avec la femme de celui-ci, Ginevra. La réalité de la vie provoque beaucoup de choses conséquentes que l’homme doit taire, et ne pas dire pour ne pas heurter ni blesser.
Quelques instants plus tôt, Roméo venait de dire que les femmes dans la vie, sont celles qui en savent le plus long. Or, elles n’en disent rien, et Pirandello/Roméo a maille à partir avec cette vérité-là. Marie-José Malis est sensible à une forme de théâtre essentielle et authentique de vérité dans la vérité ou bien de théâtre dans le théâtre, ce qu’elle appelle « la construction de ce temps commun avec le public, un temps de pensée dans lequel le drame des corps et des consciences est éclairci à la lumière des questions de notre époque. »
À l’intérieur du ressassement de l’écriture pirandellienne, on note un répertoire des idées, l’amour, la justice, l’égalité, l’art… On peut remercier la metteuse en scène pour la lecture qu’elle propose de l’œuvre, dans la qualité de la pensée, du détail, de la rigueur et de la promesse d’un monde plus juste et plus équitable. La question des rapports amoureux ne renvoie qu’à la seule question du pouvoir qu’il faut examiner et analyser sans fin pour tenter de comprendre et de construire un monde meilleur pour les hommes qui vivent ensemble.
Les personnages fragiles et terriblement humains de ce quintette, interprétés par Pascal Batigne, Olivier Horeau, Marie Lamachère, Victor Ponomarev et Sandrine Rommel, sont capables d’une douceur incroyable comme d’une violence immense. Ils tissent et secrètent face au public, et dans la lumière de la scène comme de la salle, la matière existentielle qui est la nôtre, cette étoffe qui fait les songes et dont la teneur est toutefois bien vivante. Ces artistes remarquables  travaillent sur le grain de la voix, sur les pauses comme naturelles dans l’émission de la parole, sur la sérénité de la respiration, sur la tranquillité d’être même s’ils sont meurtris intérieurement, sur un maintien respectable car véritable enfin qui est le leur.
La mise en scène renvoie au spectateur la dignité de la condition d’être en écoutant au plus fort de leurs crises intimes, des hommes et femmes accomplis et épanouis par le fait d’exister, un bonheur en définitive, car le monde est perfectible même dans la souffrance.Une estrade, un rideau rouge de théâtre abandonné qui semble traîner, quelques lucarnes qu’on ouvre ou qu’on ferme, une musique lointaine à peine saisie par l’oreille, c’est la vie que l’on palpe et un souffle que l’on respire sans le savoir, la reconnaissance souriante de l’autre en soi.
Il faut à tout prix que ce travail ne reste pas confidentiel quand beaucoup de scènes sont orphelines d’un tel travail politique.

 

Véronique Hotte

 

On ne sait comment, de Luigi Pirandello ; mise en scène de Marie-José Malis. Du 19 au 21 mai 2011 au Forum du Blanc-Mesnil.

 
 

 

Les Eaux d’ombre

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Les Eaux d’ombre, fable théâtrale, musicale et chorégraphique d’après William Butler Yeats, traduction, adaptation et  mise en scène de Pierre Longuenesse

De William Butler Yeats, on sait  généralement peu de choses; pourtant ce poète et écrivain irlandais,  (1865-1939), qui fut influencé par Maëterlinck et Villiers-de L’Isle-Adam, et  qui fut un ardent défenseur du symbolisme, était aussi, comme Claudel, fasciné par le théâtre nô japonais mais aussi par l’expression chantée et chorégraphique, et à la recherche de nouvelles formes théâtrales. Il fonda  en 1904 à Dublin le fameux Abbey Theatre, qui allait devenir le Théâtre national irlandais où pourtant ni Brenda Behan ni Beckett les deux plus importants écrivains irlandais du 20 ème siècle ne furent créés… Il écrivit Les Eaux d’ombre en 90 mais remania ce texte plusieurs fois jusqu’en 1911. C’est une histoire de voyage en mer où l’épique rejoint la rêverie métaphysique, la quête de soi et l’amour absolu.
Des marins sur un bateau perdu en mer vont tuer Forgael, leur capitaine. Ils l’accusent de les entraîner vers la mort  en les ensorcelant grâce à la musique d’une harpe.  Les marins vont alors attaquer un navire apparait et tuer  son équipage. Quant à leur reine Dectora, elle  sera faite prisonnière. Mais Forgael, grâce toujours au pouvoir magique de son instrument, hypnotise les marins et Dectora succombera au charme de de Forgael Les marins, eux,  abandonneront alors leur navire en laissant les deux amants à leur aventure.
Le plateau est nu; il y a seulement  deux petits praticables,  dont l’un en longueur qui symbolise un navire avec quelques cordes suspendues. Avec comme éclairage juste quelques pinceaux lumineux.. Le texte est dit en français mais aussi parfois en anglais, en voix directe et off , par six comédiens qui vont jouer et,par moment, se faire récitants, avec un accompagnement musical ( entre autres Monteverdi et Teleman), quelques danses, du chant mais aussi deux petites marionnettes, la maquette d’un beau bateau à voiles et deux masques tenus dont l’un ressemble étonnamment au visage de F. Mitterrand. Les images  qu’a su créer Pierre Longuenessse  sont souvent d’une grande qualité, les jeunes marins avec leurs costumes de samouraïs et Dectora ont une belle présence, et la danse très lente de la fin entre Forgael et Dectora en robe rouge a quelque chose de fascinant.
Mais  l’ensemble ne fonctionne pas bien, sans doute parce que la dramaturgie de l’ensemble est souvent confuse: (trop de choses se bousculent au portillon: des morceaux de textes pas toujours audibles ou bien au contraire criés, (les quatre acteurs surjouent leurs personnages de marins oralement et gestuellement, et ne sont donc pas crédibles), et le chant comme la danse croisent le texte, sans que l’on sente une véritable unité dans le spectacle qui est quand même assez prétentieux. .

Ces Eaux d’ombre aurait demandé une dramaturgie et une direction d’acteurs plus solides: aborder Yeats dans ces conditions relevait du pari impossible. Et, malgré encore une fois la beauté de certaines images, l’on s’ennuie assez vite.
Dommage… Et même si le spectacle est indiqué comme « à partir de 12 ans », mieux vaut sans doute ne pas y emmener des collégiens!

 

Philippe Duvignal

Compagniedusamovar.com
Théâtre de l’Atalante jusqu’au 30 mai. T: 01-46-06-11

LES MARONNEURS

LES MARONNEURS, TOURNÉE D’ADIEU , direction artistique Fabrice Watelet.

Cette équipe marseillaise arpente les pavés depuis 2001,” elle se cherche avec l’espoir de ne jamais se trouver”. Ces “maronneurs”, ce sont deux comédiens de rue et leur musicien, excédés par des tournées improbables et les mauvaises conditions d’accueil, qui décident de quitter le métier, révoltés par la logique animatoire des programmateurs qui refusent de prendre des risques. La belle présence des deux compères qui interpellent le public et les morceaux exécutés par leur violoncelliste font leur effet sur l’auditoire assis en tailleur dans une petite rue tranquille.
Les Rencontres d’ici et d’ailleurs offrent un cadre agréable depuis 20 ans, dans ce vieux quartier du Merlan, pour la découverte des meilleures compagnies de rue par un public mélangé. Mais les habitants de Noisy le Sec n’en  ont  pas été exclus comme dans des festivals débordés par l’invasion de compagnies off.

Edith Rappoport
www.notunes-international.org

No Tunes International, 20e RIA, Noisy le Sec (93)

 

LES BONNES

LES BONNES  de Jean Genet, mise en scène Armel Veilhan


Armel Veilhan vient de concrétiser le rêve d’un parcours surprenant,-il faut lire son roman autobiographique Un enfant dans l’hiver- en ouvrant son propre lieu, le Théâtre A, une petite salle immaculée nichée au bout de la rue du Coq français aux Lilas.
Les Bonnes sont interprétées avec vigueur par deux jeunes actrices qui jouent les humiliations imposées par la morgue et les attentions capricieuses de leur patronne, en son absence. Alternant les rôles de la maîtresse et de l’esclave, elles revêtent ses robes, se couchent dans son lit, jonchent le sol de fleurs, évoquent la dénonciation de l’amant à la police, par des lettres anonymes qu’elles ont rédigées.
Au retour de Madame désespérée par l’arrestation de son amant, elles se gardent bien de lui annoncer que celui-ci a téléphoné pour annoncer sa libération. Comblées de cadeaux d’anciens  vêtements à elle -repris aussitôt dès que Madame apprend que son amant l’attend au Bilboquet et qu’elle part en taxi le rejoindre, elles se fondent dans l’attente d’une condamnation inéluctable.
On peut  être déconcerté par l’âge de Madame en justaucorps de léopard et manteau de fourrure partie chercher son gigolo…Pour Armel Veilhan “Les Bonnes, c’est aussi les enfants que nous avons été et qui ont tous joué à se travestir. Ce travestissement, cette transformation, c’est bien la première chose que le théâtre m’ait proposé (…) L’écriture des Bonnes purge le noir théâtre de l’adolescence”. La trentaine de spectateurs entassés sur les minuscules gradins leur a fait une ovation.

Edith Rappoport

Théâtre A,   Les Lilas(93)

 

www.theatrea.fr

BRÛLER SA MAISON

BRÛLER SA MAISON d’Eugenio Barba. 

  En exergue, un poème d’Alexandre Blok souvent cité par Barba :

“Sur la route boueuse et noire
Le brouillard ne se lève pas
Un chariot grinçant transporte
Ma roulotte délavée, mon théâtre.
Brûler sa maison, est le cinquième volume consacré à l’étonnant parcours d’Eugenio Barba, à la tête de l’Odin Teatret depuis 1964, par Patrick Pezin, directeur de la collection Les voies de l’acteur. Pour ceux qui comme moi, ont eu la chance de le découvrir avec La maison du père au Théâtre de la Cité Internationale en 1971 *, puis de l’accueillir au Théâtre Paul Éluard de Choisy-le-Roi avec Cendres de Brecht en 1982, au Théâtre 71 de Malakoff en 1985 avec l’I.S.T.A., symposium international d’anthropologie théâtrale, enfin avec Talabot en 1989, c’est le témoignage passionnant d’un artiste d’une stature exceptionnelle qui a marqué son siècle à la tête du Tiers théâtre.
Eugenio Barba retrace l’épopée de l’Odin Teatret en onze chapitres très personnels sur son théâtre fondé en Norvège, puis installé à Holstebro, petite ville du Jutland danois avec ses “camarades” dont certains le suivent depuis 45 ans,” un théâtre hors normes”. “Souvent, dit-il, à l’origine d’un chemin menant à la création, il y a une blessure (…) cette blessure m’a poussé à rester proche du garçon que je fus et dont le temps m’a éloigné en me jetant dans un monde en mutation”…
Dans ces onze chapitres retraçant l’entrainement quotidien de la troupe, dès l’aube pendant toutes ces années, on peut découvrir les chemins tortueux empruntés par un chercheur acharné pour créer plus d’une vingtaine de spectacles souvent nés au terme de plusieurs années de travail, au sein du Laboratoire international du jeu de l’acteur. La maison du père, Cendres de Brecht, Come and the day will be ours, Talabot, Kaosmos, l’Évangile d’Oxyrhincus, Andersen’s dream… entre autres, ont été joués à travers le monde,  et certains ont eu les honneurs du Festival d’Automne des grandes heures, mais aucune institution ne l’a accueilli en France depuis vingt ans!
Seule Ariane Mnouchkine lui a ouvert les portes du Théâtre du Soleil voilà quatre ans . Eugenio Barba a réussi à se servir du théâtre “comme un cheval de Troie que les habitants accueilleraient en abattant leurs remparts”…  Comme Grotowski dont il avait  été l’assistant en Pologne avant de fonder l’Odin, il joue pour une élite de la sensibilité. “Je dialoguais avec des vivants qui m’étaient étrangers et avec les morts que j’aimais”…Ce parcours artistique d’un d’athlète voyageur mêle des témoignages personnels bouleversants sur son enfance et sa jeunesse à une recherche incessante et généreuse toujours vivante.
Dans sa dernière lettre à Nando Taviani, ami et conseiller de l’Odin, Eugenio Barba évoque “les maîtres fous du théâtre du XXe siècle (qui) restèrent tous près de leur origine en utilisant l’art de la fiction”. Eugenio Barba nous aide à vivre dans cette quête de son origine. Edith Rappoport

Editions de l’Entretemps Les voies de l’acteur, 278 pages www.entretemps.org


*  A l’invitation d’André-Louis Perinetti, directeur du Théâtre de la Cité internationale.

Délire à deux

Délire à deux d’Eugène Ionesco, mise en scène de Christophe Feutrier.

  img9582cmariodelcurto1024x683.jpgCette courte pièce de Ionesco avait été créée par Antoine Bourseiller au Studio des Champs-Elysées en 62 , ce qui ne nous rajeunit pas… Il y a juste deux personnages, un vieux couple: un homme et une femme qui ont déjà dix sept ans de vie commune et qui se chamaillent pour un oui ou pour un non. Par exemple, pour savoir si la tortue et le limaçon sont le même animal avec des phrases à l’emporte-pièce du genre: « Depuis dix-sept ans ,je t’écoute, dix-sept ans que tu m’as arrachée à mon mari , à mon foyer « ,  et lui répond:  » Mais cela n’a rien à voir avec la question! » ou   » Je fais des objets de plus en plus compliqués, cela simplifie l’existence. » ou encore:   » Quand j’étais petite, j’étais une enfant ».
L’homme est un peu mou, la femme  a tout d’un tyran domestique, et leurs disputes  comme les guerres civiles éclatent sans que l’on sache vraiment pourquoi…
Leur appartement est situé à la frontière de deux quartiers en plein conflit, et l’ on entend des bombes qui éclatent, puis  des morceaux de plâtre se détachent du plafond; une grenade arrive par la fenêtre, grenade que l’homme va renvoyer aussitôt  dehors et qui explosera dans la rue. Ils essayent tant bien que mal, mais le mal est plutôt dans ce cas l’ennemi du bien, ils barricadent la porte d’entrée. Cela n’empêchera pas des combattants d’entrer. Et eux  continueront allègrement à se quereller, même si, au dehors la guerre continue.
Histoire personnelle et histoire nationale se rejoignent dans l’ exaspération que l’on a de l’autre. Et quand enfin viendra  l’armistice, et quand le calme sera enfin revenu, le  conflit  se poursuivra  de plus belle entre l’homme et la femme. Histoire à  la fois terrible et pleine d’ un humour désenchanté. En quelques dialogues, Ionesco dit avec allégresse et jubilation des vérités qui font mal.

  Christophe Fautrier a choisi  de faire jouer la pièce sur  un rectangle blanc au sol. Aucun meuble, aucun accessoire, juste le bruit des déflagrations et  deux interprètes  de grande qualité -Valérie Dréville et Didier Galas- en combinaison de travail. Mais ce qui fonctionnait sans doute mieux dans l’euphorie du dernier festival d’Avignon, semble ici avoir du mal à trouver ses marques. C’est du travail bien fait, certes,  millimétré dans le temps et dans l’espace, mais l’on décroche assez vite, malgré la belle énergie des deux comédiens, et l’on s’ennuie. La faute à quoi? Sans aucun doute  à une  mise en scène trop sèche où la lumière est parfois bien discrète et surtout où l’on  ne sent pas assez la folie qui s’empare peu à peu de ce couple. Cela ressemble davantage à une belle démonstration.
 On comprend bien le choix de Christophe Feutrier qui  a  voulu exclure tout pittoresque mais il  y a comme une distorsion entre le texte de Ionesco qui ne se laisse pas faire et une mise en scène qui a du mal à s’imposer.  Et pourtant cela ne dure qu’une heure montre en main. Le public,lui, semble  partagé. A la fois admiratif de ce dialogue peu connu de Ionesco, et quand même pas très à l’aise devant le traitement proposé par Feutrier.
  Alors à voir? C’est selon votre humeur du jour. Si c’est l’occasion de découvrir un texte que vous ne connaissez pas, peut-être; si c’est pour voir deux grands interprètes, vous aurez sûrement  l’occasion de les voir ailleurs, et si c’est pour une soirée de plaisir théâtral, là, c’est franchement non! Le compte n’y est pas vraiment. Ionesco mérite mieux que cela.


Philippe du Vignal


Théâtre des Abbesses jusqu’au 28 mai.

 

Marcel Proust « entre intimité et mondanités »

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Marcel Proust « entre intimité et mondanités »

 

Près des jardins où jouait Marcel Proust enfant,  une lecture des extraits de sa correspondance et de passages d’ À la recherche du temps perdu.Et de lettres de Marcel Proust à sa mère, à ses nombreux amis, à des artistes et écrivains de son époque. Cette lecture nous permettra de découvrir un Marcel Proust sans masque, authentique et sincère, mais aussi un parfait mondain, portraitiste d’une grande intelligence et d’un immense humour. Avec Bernadette Lafont, Claire Nebout, Michel Fau et Xavier Gallais

Espace Pierre Cardin ddimanche 29 mai à 19h30.Entrée libre mais réservation indispensable aux éditions Thélème: reservation@editionstheleme.com ou T:  01 43 29 09 64. 

Vineta, la république des utopies

Vineta, la république des utopies, de Moritz Rinke, mise en scène Lisa Wurmser.

  vineta.jpgSur un plateau, le parc à thème de l’île baptisée Vineta nous offre la réjouissante réunion de l’utopie et de l’efficacité, théâtre inclus : un inégalable « musée des rêves » confié aux mains ô combien technocratique d’une bande de Top-dogs, comme aurait dit le dramaturge helvétique Urs Widmer. Le dangereux Leonhard ( Michel Hermon) est à la tête de ce projet pharaonique, quelque part dans une île de la mer du Nord, ancien lieu de repos pour officiers nazis puis club de vacances pour socialistes réels méritants. Sous la douce autorité de sa pulpeusissime secrétaire ( Fannie Outero, un vrai bonbon) sont donc réunis : un DRH cueilleur de tournesols (Jean Lescot), un élu local complexé et ambitieux, ce qui produit un gaffeur (Pierre Poirot), un jeune architecte berlinois (Stéphane Mercoyrol), un ingénieur-béton, mais alors très béton ( Guillaume Fafiotte), un capitaine armateur, puisque c’est un île (Jean-Louis Cordina), puis sa femme, qui, elle, a les pieds sur terre (Camille Granville), et enfin, et avant tout, un énervé de la statistique et des sigles, vu que les mots, c’est toujours trop long (Jacques Verzier).
Dans ce monde en principe très bien rangé des séminaires de hauts dirigeants, de menus désordres se glissent : il pleut sur le lit de l’un, l’autre est en retard. La ME (marge d’erreur) est mal calculée, et le FH (facteur humain) se met à faséyer (consulter le TLF : ce verbe existe, et il est pertinent). Puis cela s’amplifie, le bateau portant la statue monumentale de Lénine, pièce majeure du futur musée, sombre, ou ne sombre pas. Des fantômes se mettent à hanter les lieux ; et si tout cela n’était qu’une mise en scène, à laquelle échappe, on se demande vraiment pourquoi, le GP (grand patron) ? Comment savoir ?
On rit, on palpite, on s’effare. Et pourtant ce monde absurde et extravagant ressemble terriblement à des mondes que l’on connaît, et aux folies du « management » : jeux de rôles ou jeux pas si drôles des « séminaires de motivation », humiliations raffinées envers les cadres « placardés » et autres sévices infligés au personnel par une direction obsédée par la performance et le chiffre. Lisa Wurmser projette même le très sérieux schéma donné dans les grandes entreprises à fort taux de suicides aux DRH dociles afin qu’ils accompagnent jusqu’à la sortie la chute programmée des réprouvés.
Du coup on se demande, ou l’on ne se le demande plus, de quel côté est l’absurde : dans les tours de la Défense, ou au théâtre ? La scène a cette supériorité de faire naître le rire et l’émotion. Là-desssus, on peut faire confiance aux comédiens : dans le « juste un peu trop » – mais leur fiction aurait du mal à égaler la réalité -, ils excellent, avec en plus ce petit quelque chose de très précieux pour la pensée, qui s’appelle la poésie. Lisa Wurmser s’est battue des mois pour que cette pièce  puisse exister sur scène ; elle a embarqué sur l’ île toute son équipe avec  l’élan de cette bataille, et c’est une  réussite.

 

 

 

Christine Friedel

 

Théâtre de la Tempête – 01 43 28 36 36 – jusqu’au 29 mai

Mille francs de récompense

Mille francs de récompense de Victor Hugo, mise en scène de Laurent Pelly.

1294043864.jpgLa pièce fait partie comme L’Intervention et Mangeront-ils de ce « Théâtre en liberté » que Victor Hugo écrira pendant son exil à Guernesey  après s’être enfui, sous un faux nom, d’abord à Bruxelles puis à Jersey,  quand celui qu’il nommait Napoléon le petit, fit son coup d’État en 1851. On l’oublie trop souvent mais cet exil, comme celui de Brecht  dura presque vingt ans!
Il a alors abandonné le drame romantique pour écrire des pièces en prose d’une facture plus naturaliste; il entend montrer toutes les contradictions de la mécanique sociale où les puissants  broient les humbles, incapables de rembourser les dettes qu’ils accumulent, sans cesse sous la menace des huissiers qui saisissent le peu de biens qu’ils ont et les expulsent de leur logis. Pendant que la classe dirigeante, cruelle et cynique, s’enrichit en accumulant les actions sans aucun état d’âme, et se fait construire de superbes appartements… Cela vous rappelle peut-être quelque chose?
Hugo écrit Mille francs de récompense, peu de temps après  Les Misérables  auxquels  cette pièce souvent penser. On fête encore  le Carnaval dans ce Paris de la Restauration, et un certain Glapieu, ancien condamné, qui se sait surveillé, essaye par tous les moyens,  d’échapper aux filets de la police; c’est un pauvre homme, à la triste mine qui arrive à pénétrer chez Etiennette que tout le monde croit  être veuve mais qui est en fait mère célibataire comme on dirait aujourd’hui; elle vit avec son vieux père qui est allongé,  très pauvre et malade, et avec sa fille Cyprienne qui est  amoureuse d’un jeune et bel employé de banque.La famille survit tant bien que mal.
Mais les huissiers vont pratiquer la saisie des meubles, y compris  le piano du vieux père, professeur de chant des quelques rares élèves . Cette  saisie doit être faite dans l’heure qui suit et la famille n’a plus aucun moyen financier de s’y opposer. Seul, Rousseline un hommes d’affaires , assez répugnant, chauve et gras, et qui n’a aucun scrupule ni indulgence, a, lui,  une solution : » Les malhonnêtes et les maladroits font des friponneries, nous, nous faisons des affaires » ; il va illico proposer à  Etiennette  d’épouser Cyprienne, en échange de l’abandon de cette saisie! Laquelle Cyprienne ne veut à aucun prix de ce mariage.
Glapieu, lui,  planqué dans une penderie, veut  fuir par les toits pour échapper à la police ,et  il entend tout et se jure de tirer d’affaires les deux malheureuses femmes et le vieux professeur de chant. Il prend souvent à témoin le public, dans une posture déjà brechtienne. Glapieu est un peu comme l’étendard hugolien de l’ honnêteté à tout prix, même s’il  lui faudra ensuite défoncer un coffre-fort. A la suite de multiples rebondissements- la pièce est des plus compliquées- Etiennette retrouvera son ancien amant, qui est  bien  le père de Cyprienne qui pourra se marier alors avec son bel Edgar, et Glapieu aura droit à la mansuétude du tribunal.
« Comment, s’est demandé Laurent Pelly, traiter une forme un peu désuète, tout en parlant au spectateur d’aujourd’hui? Paradoxalement, la solution me parait être dans l’extrême sincérité ». Et Pelly a eu raison, il n’ a pas triché et a assumé ce torrent de dramatique et de grotesque dans une rigoureuse gestion de l’espace. Il a ainsi évité de tomber dans le larmoyant où on aurait pu tomber facilement. C’est un mélo sans doute mais assumé comme tel par  Pelly, avec toutes ses complications, ses retrouvailles inattendues, ses bons samaritains et ses horribles magouilleurs, comme on en voit si l’on en veut  chaque soir sur les nombreuses chaînes de télé…
Mais Pelly n’est pas tombé dans le panneau du naturalisme, ce qui aurait pu être catastrophique! En fait, et très habilement, il a fondé sa mise en scène avec sa scénographe Chantal Thomas sur une vision très plastique des différents univers que vont traverser les personnages tous habillés en gris ou noir; ainsi l’appartement d’Etiennette-meubles, portes et fenêtres- est dessiné tout en ombres chinoises, comme  les personnages immobiles dans le fond quand ils ne jouent pas. C’est sans doute un peu esthétisant mais c’est beau comme devait l’être, au cabaret du Chat noir, les spectacles d’Henri Rivière et de Caran d’ Ache, ou plus près de nous, ceux  que nous avions vu de Nicolas Bataille, par ailleurs créateur de La Leçon et de La Cantatrice chauve de Ionesco.
Et il y a ces très belles images de l’entrée illuminée  de ce Bal avec ces personnages masqués qui font penser aux sculptures magnifiques de Daumier; c’est Paris en hiver, sur les  bords de Seine où erre lamentablement le pauvre Glapieu. La neige tombe sans cesse quand Edgar, désespéré, finit par se jeter dans la Seine où Glapieu n’hésitera pas à sauter pour lui sauver la vie. Cela fait penser parfois aux images que savait concocter avec beaucoup d’intelligence Savary- qui adore faire aussi tomber la neige-à l’époque du Magic Circus.
C’est une belle réussite que cette mise en scène, parce que Laurent Pelly  a su  manier à la fois humour et crédibilité; il a  aussi réuni une excellente distribution -entre autres Laurent Meininger en Rousseline et Jérôme Huguet en Glapieu, tous les deux  absolument étonnants- et il y a chez chaque comédien un très beau phrasé et un respect de la langue de Hugo, si bien qu’on oublie que la pièce a, surtout vers la fin, de sacrées longueurs. Il ya en prime de ces phrases du genre:   » Vous êtes le bon Dieu » ce à quoi Glapieu répond:  » C’est trop d’avancement » ou « La vérité finit toujours par être inconnue  » qui préfigurent  Ionesco un siècle avant.   En tout cas- et c’est rare- le public, en particulier des rangs entiers de lycéens, applaudissait à chaque fin d’acte. Comme dirait sans doute une fois de plus Christine Friedel, c’est un signe qui ne trompe pas. Vilar avait fait redécouvrir Hugo avec Ruy Blas et Marie Tudor. Laurent Pelly aura fait connaître   à une nouvelle génération un autre aspect de cet Hugo que l’on ignore un peu avec cette pièce peu jouée, et qu’avait fait renaître Hubert Gignoux alors à la tête du Théâtre National de Strasbourg. Et Jacques Seebacher, grand amoureux et spécialiste de Victor Hugo, décédé il y a quelques années, aurait sûrement été enchanté par cette mise en scène…
Et tonton Frédo, pseudo-ministre de la Culture, ira-t-il voir Mille francs de récompense? Cela lui donnerait une idée de ce que peut être un public de théâtre, généreux, qui ne boude pas son plaisir. On verra si Luc Bondy, nommé par le fait du Prince, à la place d’Olivier Py  (voir le Théâtre du Blog) réussira mieux dans cet Odéon qui ressemble de plus en plus,  depuis quelques années, à ce qu’était autre fois le T.N.P.  de Chaillot au temps de Vilar puis de Wilson..

 


Philippe du Vignal

Théâtre de l’Odéon jusqu’au 5 juin.

 

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