Tango Libre,
Tango Libre, d’Isabel Juanpera et François Tusques
C’est ce qu’on appelle le spectacle vivant : dans Paris, il faut savoir écouter le bouche à oreille, suivre des sentiers peu battus pour découvrir des lieux où se joue du théâtre, de la musique… Au hasard d’une rencontre, nous voici donc au premier étage de l’Angora, quelques afficionados, un piano et une chanteuse-comédienne. À deux pas de la Bastille, Isabel Juanpera et François Tusques nous emmènent loin dans l’espace et dans le temps, vers le « vrai » Buenos Aires, celui de l’imaginaire du tango, de la vraie nostalgie, celle d’un monde qu’on n’a jamais connu. Nous sommes enveloppés par les histoires déchirantes d’homme abandonnés - eh oui, les « machos » peuvent souffrir – chantées avec une tendre compassion par une femme qui ne leur pardonne rien, mais les accompagne sans faiblir
Isabel Juanpera habite ses tangos de sa belle voix pleine et grave, poésie et émotion contenue, avec une pincée d’humour : ce sont des histoires simples… On y est. Le piano de François Tusques bouscule – parfois un peu fort pour la petite salle-, chaloupe, cascade : le jazz est sans aucun doute cousin du tango, blues et nostalgie, vitalité des musiques de pauvres.
Un moment à part, où l’on se retrouve entre amis, même si on ne connaissait pas avant.
Christine Friedel
Prochaine représentation le 8 juillet, 20h30, à l’Angora, 3 bd Richard Lenoir