La paranoïa

Festival d’Avignon

La Paranoïa de Rafael Spregelburd, traduction de  Marcial Di Fonzo Bo et Guillermo Pisani, mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo
paranoia.jpgLa pièce est le sixième volet de ce que  l’auteur nomme son Heptalogie; c’est une sorte de comédie où la science-fiction a la part belle, c’est à dire qu’on est transporté dans quelques millénaires,avec ce que cela peut comporter d’inquiétude métaphysique. Mais il y a aussi un faux vrai polar; l’action toute entière a lieu sur un plateau tournant, dont les châssis qui le ferment, servent aussi à la projection de courtes séquences filmées qui s’intègrent à l’action scénique.
C’est souvent assez drôle et Marcila Di Fonzo Bo  fait flèche de tout bois, tournant certaines de ces séquences dans le sous-foyer et le très long escalier roulant du Théâtre national de  Chaillot, le premier à avoir été installé dans un théâtre français…
Le point de départ du scénario est simple: quelques personnes sont obligées par des extra-terrestres qui les dominent complètement de leur offrir une œuvre de fiction dont ils se disent dépourvus, puisque seule la planète Terre est le seul fournisseur possible. Les pauvres terriens n’ont aucun choix possible puisque, sinon, ces méchants dominateurs détruiront leur planète.
Mais Rafael Spregelburd traite cette fable avec beaucoup d’humour: les petites scènes se succèdent à toute vitesse, sans que l’on s’y retrouve toujours bien, le délire et le non-sens étant au rendez-vous
mais qu’importe,  et il entremêle, avec une habileté et un sens de la parodie remarquables, la fiction dans la réalité, ou la fiction dans la fiction. Les phrases absurdes se succèdent et Spregelburd emmène le public vers une réflexion sur le théâtre. C’est une sorte de jeu intellectuel brillant dont Marcial Di Fonzo Bo  se régale avec gourmandise. Mais l’auteur tire un peu à la ligne  comme souvent quand il s’agit d’univers parodique, et on se dit que  le metteur en scène qui dirige superbement ses comédiens, aurait pu écourter un peu ces deux heures quinze qui pèsent un peu sur la fin.
Alors à voir? Oui,pourquoi pas, mais sans vous attendre cependant à quelque chose d’exceptionnel.

 

Philippe du Vignal

Salle de spectacle de Védène: encore, le 14 à 22 heures et le 13 et 15 à 14 h 30. Navette juste à gauche à l’intérieur des remparts en regardant la gare.

Le texte est publié chez L’Arche Editeur.

 


Un commentaire

  1. Rose L. dit :

    Bonjour

    je crois qu’il y a une petite erreur dans votre article, l’auteur ne s’appelle pas Rafael Spregelburg mais Spregelburd.
    Bien à vous.

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