Mais n’te promène donc pas toute nue

Festival d’Avignon

Mais n’te promène donc pas toute nue ! de Feydeau, mise en scène de Gérard Gelas

Le député Ventroux, en passe de devenir ministre, s’inquiète du comportement de sa femme, qui a la fâcheuse manie d’arpenter la maison en tenue légère. Et pour nourrir ses ambitions politiques, il doit également se ménager la députée Hochepaix et ses critiques amères, prendre garde à l’ombre de Clemenceau et surveiller de près ses domestiques… Gérard Gelas adopté le parti pris d’une mise en scène hétéroclite qui transforme le texte.
Dans une lumière rouge tamisée et  une musique d’ascenseur, il a placé des  chorégraphies qui se veulent sensuelles mais qui cassent le rythme et s’intercalent comme pour orienter le texte loin du sens. Tout tourne à la machination contre le député : l’épouse fricote avec le domestique et complote avec la députée, pour le pousser au suicide avant de quitter la maison conjugale.
A trop vouloir jouer sur l’absurde et le grotesque, Gérard Gelas a perdu le texte. Cette farce ne fonctionne pas et s’étire en longueur…On ne comprend pas ce qu’il a voulu faire: salon bourgeois XIX ème siècle avec des bancs en bois, maîtresse du député avec grande perruque et nombre de jeux scéniques surfaits ou incompréhensibles.
Quant aux acteurs, ils peuplent cet univers grotesque en rivalisant de mimiques, sans que l’intrigue ne semble évoluer.  Guillaume Lanson (Ventroux), Olivia Forest (Clarisse Ventroux), Emmanuel Besnault (Victor et Romain de Jaival), Marie Pagès (la députée Hochepaix) usent d’une gestuelle à l’extrême et paraissent toujours attendre le rire du spectateur.  Et la mise en scène tourne sur elle-même, toujours plus excessive…

Elise Blanc

Théâtre du Chêne noir , Avignon, jusqu’au 29 juillet.

 


3 commentaires

  1. Elise Blanc dit :

    Merci pour vos commentaires.
    Oui c’était bien moi. J’ai cru comprendre que nos avis convergeaient en effet, surtout après l’énième imitation de notre cher président… Au plaisir de vous revoir, Elise Blanc.

  2. Merci de votre commentaire. Je n’ai pas eu la grande chance d’aller voir la chose en question. mais je fais toute confiance à Elise Blanc, et ce que vous en dites ne me donne pas envie!
    Moralité: Feydeau a la vengeance cruelle quand on le « relit » et qu’on le maltrait; ce n’est pas dans de genre de chemins que Gélas devrait se promener…

    Cordialement

    Philippe du Vignal

  3. anne dit :

    Je serai encore plus sévère que vous: c’est une catastrophe, et presque une indignité! Jouée au rythme que requiert cette pièce, elle doit durer 45 mn, ici elle est étirée sur 1h30! Et la « relecture » de Gélas, qui fait de la femme une manipulatrice est bien moins forte que le propos de Feydeau, chez qui tous les personnages incarnent une désespérante bêtise.

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