LE BRAME DES BICHES Tragi-comédie industrielle de Marion Aubert, mise en scène Pierre Guillois
Pierre Guillois signe sa sixième et dernière saison du Théâtre du Peuple avec la commande de ce texte à Marion Aubert, “un véritable ovni théâtral” qui s’inscrit pleinement dans le projet de théâtre populaire avec des auteurs d’aujourd’hui qu’il a développé au Théâtre du Peuple depuis 2005.
En pénétrant aux abords de ce lieu magique, un immense théâtre en bois dont l’ouverture sur la montagne est attendue après l’entracte, au milieu d’une foule véritablement populaire, joyeuse et recueillie , on bénéficie d’un accueil hors pair d’une équipe attentionnée au bar avec des tartes et des glaces délicieuses, à la librairie bien garnie et au placement sur les bancs de bois.
On a pu s’acheter des coussins avec des photos des spectacles des précédentes saisons, nous achetons Celui d’Un cœur mangé monté en 2009 que Guy Benisty co-auteur du spectacle vient de reprendre à Pantin au cours de cette semaine. Une quarantaine d’acteurs, dont quatre comédiens professionnels entourés d’amateurs passionnés recrutés au cours de trois week-ends de stages qui ont eu deux mois de répétitions, brossent cette tragi-comédie écrite sur mesure pour Bussang. De la ferveur, il en faut ! pour donner 27 représentations du 14 juillet au 27 août, c’est ce que le public vient lui aussi y chercher !
Le Brame des biches évoque avec un humour insolite la vie des filatures dans les Vosges à la fin du XIXe siècle, une de celles que la famille de Maurice Pottecher, créateur du Théâtre du Peuple, dirigeait. On y voit, traitée avec un humour revigorant, la misère ouvrière, les accidents du travail, les grèves, la détermination du patron à ne rien céder, sa femme qui s’ennuie, les aventures sexuelles, l’intervention du sous-préfet…Le texte un peu long est distribué avec finesse aux antipodes du réalisme, dans un remarquable travail choral emmené par le superbe meneur de jeu Jean-Paul Muel, fidèle de Bussang, Christophe Caustier (découvert dans La Fabrique de violence) interprète le patron.
Cette épopée autobiographique de Bussang, est interprétée, déclinée, commentée par l’ensemble des acteurs. La scénographie efficace de Philippe Ordinaire et les costumes d’Axel Aust, complice de toujours de Pierre Guillois font décoller les images de cette épopée.
Edith Rappoport
Théâtre du Peuple de Bussang, jusqu’au 27 août www.theatredupeuple.com