26 ème Festival International de Théâtre de Rue d’Aurillac

26 ème  Festival International de Théâtre de Rue  d’Aurillac 2011.

festivaltheatreaurillac2011.jpgAucun doute là- dessus: en quelques jours la ville a changé de visage…Il ne pleut plus,  il fait  quelque 32 °, le camping et les hôtels sont pleins, il y a des saucissettes, de l’aligot en barquettes,  de la bière  à chaque coin de rue et  il y a beaucoup, mais vraiment beaucoup de monde dans les rues de la vieille ville, et des spectacles, dont beaucoup gratuits, ce qui, par temps de crise, ne peut que contenter un public majoritairement jeune, voire très jeune, venu en bande.. Ceci explique peut-être cela.
Hier mardi, Les Quatre morts du Président petit de la compagnie Délices Dada faisait un tabac sur la petite place de la Préfecture avec plus trois cent spectateurs. Jean-Marie Songy, le directeur revendique 100.000 spectateurs et il ne doit pas être loin du compte. Il y a d’un côté le festival officiel avec des spectacles  de compagnies bien connues comme celle de  Gwebaël Morin avec son Antigone revisitée,  Chiens de Navarre, Generik vapeur ( non,  merci , nous avons déjà donné au festival de Marrakech ( voir Le Théâtre du Blog de juin), Kumulus avec Silence encombrant, Metalovoice,  Ilotopie et Nicolas Frize avec une Frénésie musicale jouée dans la gare d’Aurillac fermée pour cause  de travaux ( cela devient une tradition!) . Soit au total:  une vingtaine de compagnies françaises et étrangères qui bénéficient d’une excellente roganisation Mais le Festival a su garder malgré son évidente progression, son identité. Avec cette année, un net retour au théâtre-théâtre , qu’il soit de plein air ou non..
Par ailleurs, il y a aussi à partir d’aujourd’hui 17 août, quelque 450 « compagnies  de passage », formule élégante qui désigne un off qui n’est plus un off puisque reconnu mais qui continue à être quand même une sorte de off: Dieu reconnaîtra les siens dans ce fourre-tout où , bien entendu le meilleur peut côtoyer le pire. On y retrouvera , pour ne citer que les plus connues: Les  Cousins, Les Chiche-capon, L’Illustre famille Barattini avec Laure Smadja, etc… compagnies qui viennent sur leur propre budget….
Il y a enfin un certain nombre de rendez-vous professionnels; rappelons aussi l’existence du Parapluie, premier lieu de fabrique construit à Naucelles pas loin d’Aurillac mais accessible en voiture seulement et qui a déjà sept ans ; il a accueilli cette saison  avec plusieurs espaces de travail et d’hébergement en résidence plusieurs compagnies.
Nicolas Arribat et moi-même essayerons de vous tenir au courant quotidiennement des moments fort de ce festival.

Philippe du Vignal


Archive pour 17 août, 2011

Exposition One Shot-Art Performance du Festival 2010.

Festival d’Aurillac.

 

Exposition One Shot-Art Performance du Festival 2010.

 

  one.jpgLe Musée d’art et d’archéologie, partenaire du Festival d’Aurillac, présente, grâce à l’initiative de Brigitte Lépine ,une très belle exposition de photos des performances qui avaient eu lieu l’an passé, performances de qualité très inégale, excepté bien évidemment l’évènement phare de Spencer Tunick. Et les deux jeunes créateurs, Matthieu Dussol 31 ans né à Aurillac qui a déjà beaucoup voyagé en Asie du Sud-Est, comme Matthieu Galeyrant, 25 ans,  lui aussi né à Aurillac, tous deux photographes officiels du Festival et Damien Cabriès 24 ans né à Figeac donc pas très loin. Rigueur de la présentation: aucun cadre , profondeur de champ, beauté des couleurs, mise en perspective scénique des images proposées, et un remarquable éclairage : on revoit les performances de Michel Giroud, Joël Hubault, Annie Lann, etc…
Mais aussi et surtout, dans une salle,  les photos magistrales des centaines de personnes qui, pour la performance de Spener Tunick avaient accepté de poser nues comme dans bien d’autres grandes villes du monde entier,. Il y a celle sur très grand format, en passe d’être célèbre, de des dizaines de personnes courageuses qui, dans  le petit froid du matin, juste  abritées par un parapluie noir masquant leur visage, avaient relevé le pari. Dont jean-Marie Songy , le directeur du Festival et Jacques Livchine, qui font penser à autant de trompettes de la mort qui, les bonnes années se ramassent dans les bois proches d’Aurillac.
Celle aussi- de femmes uniquement- marchant dans les vieilles rues de la capitale auvergnate, ou les pieds dans l’eau de la Jordane. Ou encore, comme dnas une sorte de prise de la Bastille , des dizaines de personnes émergeant de brumes blanches( recrées) dans  la gare d’Aurillac vide de trains pour cause de travaux sur la ligne Mais aussi-et c’est aussi passionnant- des images sur les coulisses de cet exploit logistique ( transport des participants, mis en  sécurité des effets personnels, organisation des prises de vue par Spencer Tunick, etc..).
Choquant, malsain, voyeur, dramatique si l’on pense aux camps d’extermination? Même pas, mais le plus souvent , grâce au traitement des images par Dussol et Galeyrant, d’une grande qualité poétique. Un seul regret:  aucun cartel, sinon ceux mentionnant le titres mais quand on n’est pas de la paroisse, cela n’aurait pas été un luxe de suivre les choses avec quelques phrases sur chaque performance.
Il faut aussi voir le montage vidéo de Damien Cabriès, dans une petite pièce ( personnes claustrophobes s’abstenir) d’après les images de quatre spectacles tournés par Marc Guiochet vidéaste du Festival, notamment le remarquable extrait de Voice in moment , performance de Nicola Fangione. Ne ratez surtout pas cette exposition, d’autant plus qu’elle est en plein centre d’Aurillac et… gratuite.

 

Philippe du Vignal

 

Les 4 morts du Président Petit

Les 4 morts du Président Petit  par la compagnie Délices Dada

 

presidentpetit.jpgLe Président Petit est un petit président (tant en taille qu’en importance) qui serait mort de quatre manières différentes, à en croire les journaux de l’époque : mort accidentelle, suicide, assassinat, enlèvement céleste ! À quelle version devons-nous porter crédit ? À vrai dire, peu importe : il ne s’agit pas, pour nous spectateurs, de démêler le vrai du faux dans ces histoires loufoques. Mais d’assister aux reconstitutions burlesques de ces  quatre hypothèses. Le sous-directeur temporaire de l’office du tourisme d’Aurillac (excusez du peu !), après avoir convoqué des experts en psychologie, accidentologie, criminologie, fait appel à une compagnie de théâtre qui aura pour mission de mettre en scène les différentes morts du Président Petit, ce qu’elle fait sous forme de tableaux d’une dizaine de minutes.
Dans ce  théâtre dans le théâtre,  s’installe un jeu entre deux niveaux de fiction :  celui de la mort du Président, et celui des comédiens et du présentateur (le très crédible Jeff Thiébaut, également créateur du projet). Le procédé-classique -porté avec simplicité et humour, est  efficace , non sans clin d’œil politique et satirique à notre petit président national, d’autant plus que les dates concordes, à cent ans près ! Le spectacle s’inscrit  dans les rues d’Aurillac. La compagnie « Délices Dada » utilise l’espace, les perspectives des ruelles, la lumière naturelle,  mais non pas de manière fortuite : tout est pensé et repensé en fonction de l’espace, confie une comédienne de la troupe. Notre regard se trouve ainsi canalisé par un cadre métallique, cadre d’une peinture urbaine et vivante. Les comédiens arrivent par une longue ruelle qui nous fait face : cette marche, du  lointain jusqu’au proche, en musique et en costumes du début XXème, produit son petit effet, comique et ludique ! Un second ancrage dans la rue consiste à ne pas nous proposer les quatre épisodes à la suite et en un même lieu, mais à des heures et en des endroits différents dont le dernier lieu ne nous est d’ailleurs révélé qu’à la suite du troisième épisode, ce qui, au suspens occasionné, ajoute un effet de fidélisation et de fédération de la communauté des spectateurs : nous étions de nombreux complices à nous retrouver pour cette quatrième mort du Président Petit. Cette itinérance est le témoin d’une volonté : celle de ne pas créer, dans la rue, un espace figé. Il s’agit donc d’un spectacle pensé avec et pour la rue ; drôle, tout en simplicité et subtilité, et gentiment sarcastique.

 

Nicolas Arribat

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