Critcru
Festival d’Aurillac
Critcru par Porcopolis
Qu’est-ce que Porcopolis ? Une groupe de réflexion sur l’utilisation médicale du corps du cochon ? Des scientifiques fous prônant la création d’un être hybride, « mi-homme mi-porc » ? Des poètes prenant pour muse nos amis les porcs ? Porcopolis n’est en fait rien d’autre que quelque chose d’aussi vain que prétentieux.
Décrire le spectacle ne demande pas beaucoup d’efforts. Une femme, d’abord enfermée dans une cage de verre avec des truies (et donc couverte de leurs excréments), apporte à un unijambiste une prothèse en patte de cochon. Cet acte ne se réalise pas, bien-sûr, en un seul mouvement : Berta Tarrago, le metteur en scène, en fait une véritable messe.
Car c’est bien de cela dont il s’agit, d’une messe, avec tout ce que ce mot suppose de pompe ad hoc. Pour église, le metteur en scène a choisi une longue impasse. Le porche se présente comme un couloir dans lequel une comédienne, les yeux bandés, se laisse guider par une fillette, qui porte un cochon de lait. De part et d’autre de la travée centrale délimitée par des lumières, des femmes sont assises sur des socles , tenant pour la plupart des enfants en bas-âge, voire des nourrissons.
Dans la nef, un parc à bestiaux et à femmes ; et dans le chœur, l’homme unijambiste se dresse sur un socle, sublimé par des effets de lumière. Enfin, en guise de vitraux sont projetés des dessins d’embryons, des citations de scientifiques ou de poètes à thématique porcine. Puis la cérémonie commence, accompagnée d’une musique initiatique, jouée avec violence par quelques musiciens dissimulés dans la pénombre.
Ce spectacle prétentieux, construit sur la misogynie et l’avilissement, est méprisant pour le spectateur…
Nicolas Arribat
Effectivement, ces vieux relents d’activisme viennois, (Hermann Nitsch et ses petits camarades: Günther Brus, Otto Muhl) – quelque trente ans près- n’ont rien à voir avec une quelconque modernité! en art plastique et en action dramatique. Et l’on sait en tout cas que ce sont toujours les femmes qui trinquent dans ces cas-là et ce qu’en dit Nicolas Arribat ne donne guère envie d’aller voir ce spectacle/performance….
Ph. du V.
Pomp and Circumstances
Si la critique consiste à décrire sans beaucoup d’efforts CritCru de Porcopolis entre 4 questions, et 2 sentences, je l’annonce, je n’ai pas l’intention de critiquer les points de vue exprimés sur ce blog.
J’ai d’abord la prétention de vouloir attirer l’attention sur quelques circonstances.
Le lieu délabré dans lequel se joue CritCru est un parking payant municipal à ciel ouvert pour voitures particulières. La présence humaine y est occasionnelle, la vie et les relations sociales ne s’y développent pas.
Etes-vous vraiment passés, sensibles, par le porche d’entrée marqué à l’urine masculine pour, finalement, rejoindre à proximité de la dite « cage » l’idée d’urine porcine ?
La musique est présente depuis ce porche.
Le metteur en scène de CritCru est une femme, elle s’est mise en scène. Elle apparaît dans ce que vous appelez « la cage de verre avec des truies ». Elle en sort avec un objet.
La prothèse en patte de cochon est un instrument, un jambon violon, dont la metteuse en scène joue les cordes à un moment précis, la musique se poursuit.
Les messes ne se terminent jamais par un cri.
La prise de risque et l’état de jeunesse n’expliquent pas le reste.
La prise de risque est partagée. Porcopolis partage.
Quant à la jeunesse, parlons-nous de l’âge biologique, de l’esprit, de la proposition artistique ?
Aujourd’hui, la population européenne vieillit. A nouveau, la jeunesse pose problème, cosmétique attirante, énergie inquiétante, stigmatisée, le cycle de la vie résonne, « Naître, se nourrir, éliminer, mourir, pourrir » (F. Héritier), en tension, on ne veut pas mourir, c’est humain, on tente de prolonger la vie, celle que les femmes donnent avec les hommes, on cherche dans des directions où le cochon, en l’état de la recherche scientifique occidentale, peut prendre toute sa place, et en même temps, on cantonne des cohortes de jeunes et de vieux dans des files d’attente, et on leur demande de prendre ce qu’il y a, ou de rester en recherche, chercheurs d’emplois, chercheurs d’opportunités.
Alors, est-il vain de chercher, qu’on soit jeune ou vieux ?
A mon âge, j’ai encore la prétention de me questionner pour mieux continuer à chercher. Et Porcopolis m’y encourage. J’ai vécu CritCru. Aurillac en Festival international de théâtre de rue, une petite ville qui fait donner une petite messe culturelle chaque année. La grande pompe, c’est quand même autre chose.
C’est pourquoi, toute proportion gardée, quand Porcopolis nous éclaire sur la nature humaine, j’ai le sentiment qu’une petite partie de l’Europe culturelle en place s’étrangle de mots rigides. Derrière son regard funèbre, des pensées précieuses, de vieilles pompes ridicules.
Quand je nous vois comme ça, j’ai envie de crier. Je nous regarde avoir peur, peur du différent, de l’anormal, non conforme, de l’étrange, de l’incomplet, de l’irrationnel, même un miroir déformant nous ferait peur. Quand je nous vois comme ça, j’ai envie de crier : Que Satan, ses pompes et ses œuvres, reviennent, et avec toutes les sorcières que nous avons brûlées, pensons le cru, la frontière, l’expérience, la vie sur terre. Oui, tentons le, parce qu’il redevient urgent de faire bouger les lignes, notamment en France.
Je pense sincérement que monsieur nicolas arribat à de toute evidence rien compris à porcopolis.Avant de critiquer il faudrait tout d’abord essayer de comprendre.Ayant vraiment rentrée dans cet univers vu que j’ai fait partie du spectacle ,je peut vous assurer que c’est génial ce que fait Berta et elle ira loin j’en suis sur et certain.Rendez vous dans quelques années.
Bravo Berta Tarrago
Il faut tout de même saluer la prise de risque de jean marie SONGY . Il a soutenu Berta Tarrago qui sort de la faiar et dont la démarche me paraît sincère.
Elle fait vraiment une fixation sur le cochon,
Elle essaye aussi de s’arracher au theatre de rue commercial, elle tente défaire oeuvre.
Elle est encore jeune, il faut tenir compte de ça aussi ,
Et ouïs ça crée de la polémique.
Mais vous avez raison de dire ce que vous en pensez. Moi je vous donne le contexte de cette création. AURILLAC ne s ‘appuie pas que sur des valeurs sûres!