Une nuit arabe

Une nuit arabe de   Roland Schimmelpfenning, mise en scène de Claudia Stavisky

   Claudia Stavisky ouvre sa dixième saison avec un diptyque de cet auteur allemand le plus joué du moment dans son pays. Une nuit arabe est présentée en alternance avec Le dragon d’or avec des intégrales les week-ends. On avait pu voir Une nuit arabe au Théâtre du Rond-Point dans une mise en scène de Frédéric Bélier Garcia, il y a quelques années, seule l’image du grand escalier nous était restée, et pour cause !
L’action se déroule en effet dans la cage d’un escalier desservant une dizaine d’étages, mais l’eau n’arrive  plus en haut  de l’immeuble, les personnages passent leur temps à se chercher, à compter les étages, et à demeurer coincés dans l’ascenseur, dans un rêve des mille et une nuits, ou dans un sommeil onirique.
Chacun commente minute par minute son parcours,  Fatima Mansour , bloquée dehors à la porte de l’immeuble, cherche  son amoureux Khalil coincé dans l’ascenseur, le concierge qui cherche à rétablir l’eau , tombe amoureux d’une belle endormie, co-locataire de Fatima, et Pierre un jeune homme se voit enfermé dans une bouteille près de tomber de l’étagère.
Malgré une distribution solide ( avec entre autres,Jean-Claude Durand, Agathe Molière et Alexandre Zambeaux) et une mise en scène correcte, cette nuit arabe n’arrive pas vraiment à séduire!


Edith Rappoport

Théâtre des Célestins, jusqu’au 16 octobre, www.celestins-lyon.org


Archive pour 29 septembre, 2011

Cocteau-Guitry chez Maxim’s

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Cocteau-Guitry chez Maxim’s: N’écoutez pas messieurs de Sacha Guitry et Le Bœuf sur le tôa d’après Jean Cocteau, mise en scène de Gérard Chambre..

     Il y a un peu plus de cent ans, Maxime  Gaillard, garçon de café, ouvrit un bistrot au 3 rue Royale; grâce à Irma de Montigny qui y fera venir une clientèle des plus mondaines , il connaîtra vite le succès mais, piètre gestionnaire, il devra vendre à un certain Cornuché qui lancera ce qui deviendra le célèbre restaurant de la « Belle  époque », et attirera comme une sorte d’aimant les hommes d’affaires, les rentiers et leurs protégées, à des prix qui sont  restés à la hauteur de la réputation du restaurant: du genre entrée à 30 euros, plats à 80 et dessert à 20…
   Il a depuis été racheté par Pierre Cardin, et le lundi soir, jour de fermeture, il  accueille une soirée cabaret. Puisque nous n’y avions jamais pénétré-personne n’est parfait- cela valait le coup d’y aller voir. Le décor, avec ses peintures 1900, a subi quelques retouches, notamment du côté de l’éclairage dans le style d’époque  mais modernisé pas très classe . Malgré les ventilateurs, on étouffe un peu dans cette salle fermée que surplombe une verrière un peu glauque. Au-dessus de la petite scène, une plinthe électrique en plastique pendouille lamentablement  et du côté gauche, un morceau de tissu noir décollé cache assez mal un vide dans le mur. Pour le côté glamour, il faudra repasser…
  Cela commence par N’écoutez pas messieurs de Guitry, une  comédie fondée sur le théâtre dans le théâtre,  où un comédien déjà en scène se voit agressé par une jeune femme qui le menace d’un revolver, au motif qu’il l’a abandonnée et qu’il a osé mettre en scène leurs relations sentimentales. Bref, une scène de ménage  qui ne dit pas son nom.  C’est du Guitry pur sucre, avec un dialogue comme toujours presque trop habile et l’auteur/comédien ne résiste pas au plaisir de s’offrir un mot d’auteur bien placé. Pas bien longue ( 25 minutes), cette petite comédie qui ne rougit pas d’être légère comme il tenait à le préciser, se laisse voir à la rigueur.
  Après quinze minutes d’entracte, Gérard Chambre nous livre ce Bœuf sur le toâ d’après Cocteau avec un petit jeu de mots sur toit pour faire référence à la pièce Toâ où figure ce N’écoutez pas messieurs. Bon! Ce sont uniquement des chansons (17)  pour la plupart bien chantées par Véronique Fourcaud surtout, Mikaël Apamian, Estelle Boin, Gérard Chambre, soit  en solo,  en duo ou en chœur accompagnés par Fabrice Coccitto. Il y a un peu de tout: cela va des célèbres Y’a des zazous de Vinci et Martinet, Mon légionnaire, à Je suis snob de Boris Vian, ou encore Monsieur William de Léo Ferré et Jean-Roger Caussimon.
   La mise en scène est un peu cahotante mais le petit plateau est plutôt fait pour un seul interprète  que pour un piano, un pianiste et quatre interprètes! Et mieux vaut oublier les costumes franchement laids. Mais le public parait content  de retrouver des chansons célèbres ou bien connues.
  A voir? Si vous avez envie de voir le restaurant Maxim’s (sans y aller dîner )et d’entendre quelques chansons en direct, peut-être mais  le rapport qualité/prix (30 euros) n’est pas évident!

 

Philippe du Vignal

 

Restaurant Maxim’s 3 rue Royale 75008 Paris
Réservations: 01-42-637-33

 

  

EGALITE HOMME/FEMME

Ouverture de la saison 1 EGALITE HOMME/FEMME au Théâtre des Célestins.

 Le Théâtre des Célestins à Lyon accueillera, de 18 h à minuit le 7 octobre ,une soirée initiée par l’association H/F Rhône Alpes,  consacrée au redoutable problème de l’égalité hommes /femmes dans le spectacle vivant qui n’a pas fini d’empoisonner la vie culturelle en France.  Même si nous avons eu deux femmes ministres de la Culture en France , Catherine Tasca et Catherine Trauttmann,  84 % des théâtres sont encore actuellement dirigés par des hommes , et à peu près autant de spectacles sont aussi écrits et  créés par des hommes. Même s’il y a maintenant sur les plateaux techniques des régisseuses, accessoiristes, électriciennes…
Mais  la prise de conscience reste encore faible), les spectacles de théâtre, qu’il s’agisse du répertoire classique ou contemporain, sont aussi majoritairement joués par des hommes,  parfois même quand ils sont écrits par des femmes.
Il  y a bien eu ces dernières années quelques efforts-en général,plus que maladroits -comme la triste histoire de la direction du Centre dramatique de Vire retiré au dernier moment à Guy Freixe,  candidat retenu par le jury, pour être confiée à une femme par le Ministère. Mais cela ne doit pas faire oublier que l’égalité professionnelle dans le théâtre vivant reste une priorité absolue.
 Au programme de cette soirée: un labyrinthe artistique, des témoignages, un plateau musique, etc…

Philippe du Vignal
Théâtre des Célestins 4 rue Charles Dullin Lyon 2ème
Informations: hfrhonealpes.fr

Les arts dans la rue à Châtillon

14ème Festival « Les arts dans la rue à Châtillon »

p2bymshuten1300dpi.jpgLes 24 et 25 septembre, un festival de spectacles de rue s’est installé, comme chaque année, à Châtillon. Quelque vingt compagnies de théâtre et de cirque, des orchestres et des danseurs viennent battre l’asphalte de cette petite ville, située à seulement quelques minutes de  Paris. Mais le détour n’en vaut pas forcément la peine…
Il suffit d’un rapide parcours dans le centre ville pour se rendre à l’évidence : ce festival manque cruellement d’identité et de caractère, bien qu’il s’agisse de sa quatorzième édition. Toute personne venue chercher des propositions engagées et innovantes en matière d’art de rue sera déçu : le curseur critique oscille entre « le déjà-vu bien fait » et le « réchauffé écœurant », tout cela dans un esprit général politiquement correct et bien pensant.
Le festival de Châtillon, c’est d’abord du théâtre pour enfant de piètre qualité : des chats dans une poubelle dont la bêtise fait peur plutôt que rire (compagnie Stickleback Plasticus) ; un clown pipi-caca que les programmateurs osent considérer comme héritier de Charlot (compagnie Elastic) ; des fables écologiques à ce point caricaturales et moralisatrices qu’elles relèvent plus de dogmes que d’histoires traitant de notre mode de consommation (compagnie La chose publique).
À cela s’ajoute une bonne programmation musicale : mais est-il besoin d’un festival d’arts de rue pour faire défiler des fanfares ? Les fêtes de villages ne manquent pourtant pas ! À noter deux curiosités, tout de même : la première est l’utilisation ludique, par les musiciens de la compagnie La Preuve par 9, d’objets de récupération et autres cornets hétéroclites ; la seconde est un orchestre de percussions taillées dans du bambou :  les  nombreux musiciens, parfois très jeunes, produisent une ensemble très cohérent (collectif Pousses de Bamboo orchestra).
Enfin, le théâtre de Châtillon, programmateur du festival, a fait venir quelques compagnies de cirque et de danse qui n’ont pas su élever le niveau d’ensemble, surtout  quand elles  s’aventurent dans des domaines pseudo-poétiques ou faussement interactifs…
Où donc se terre l’esprit de la rue, lieu de toutes les révoltes ? Cet espace, fonctionnel s’il en est, ne doit-il pas être interrogé, déstructuré et réévalué par tout artiste qui souhaite y travailler ? Sinon quel intérêt y aurait-il à se produire dans un lieu inadapté ,à bien des égards,  aux spectacles ?
Ces questions, pourtant fondamentales, seraient restées lettre morte à Châtillon s’il n’y avait eut la compagnie P2BYM. Deux danseurs, Yui Mitsuhashi et Patrice de Bénédetti, se confrontent à trois espaces urbains différents : le passage piétons d’un feu tricolore, un abribus, une place avec réverbères. Sans musique et avec un minimum d’accessoires, ils remplissent ces lieux de gestes saccadés, de figures et de corps emmêlés. Par contraste, ils mettent en valeur et en question la fonction de ces espaces, car les piétons continuent de traverser et les bus de passer.
Leur présence suffit à créer une sorte de miroir qui déforme toute l’activité humaine des alentours : un homme qui balaye la rue, une dame promenant son chien, un conducteur écoutant sa musique trop fort prennent alors une dimension comique  et 
esthétique, puisque les règles d’usage s’en trouvent transformées.
Mais il serait bon que l’équipe de programmation fasse de même, et réfléchisse aux intérêts et aux enjeux d’un festival de rue à Châtillon.

 

Nicolas Arribat

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