Euphémismes, une comédie française

EUPHÉMISMES, UNE COMÉDIE FRANÇAISE   Mise en scène d’Elsa Ménard, lumières Laurent Vergnaud,

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Elsa Ménard a entrepris depuis plusieurs années un travail pertinent sur les clichés racistes de de la langue de bois politique exprimés par de nombreux élus de droite comme de “gauche” et par Monsieur tout le monde. Elle avait présenté une ébauche pertinente des propos ambigus de tous les jours dans Je suis l’autre, à Jeune zé jolie au Collectif 12 de Mantes la Jolie, voilà deux ans avec trois comédiens. Le propos d’Euphémismes, une comédie française est plus ambitieux, les neuf acteurs déclinent des discours tenus par la droite, d’Alain Juppé à Charles de Gaulle en passant par Christian Estrosi, Jacques Chirac ou Robert Pandraud, Nicolas Sarkozy et Patrick Ollier, réfutés par des hommes de gauche, comme Bruno Le Roux, Jack Ralite ou Jean-Pierre Chevènement.
Des “nains” Anicet le Pors, Alain Finkelraut ou Blandine Kriegel, l’homme noir, l’électeur parfait, Monsieur Ça va pas non plus, l’homme noir, Madame Loyal, font rebondir les débats. Les comédiens, plus vrais que nature font surgir l’imbécillité de cette langue “politique” qui ici s’englue un peu dans des longueurs, la première partie durant une heure vingt, la deuxième une heure, devant un public stupéfait par la bêtise des propos.

Edith Rappoport

 


www.mangetatete.com

 

WIP de la Villette

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Archive pour octobre, 2011

Rire ensemble

Rire ensemble

 Depuis vingt ans, Neusa Thomasi, actrice brésilienne, promène sa passion enjouée dans les banlieues les plus difficiles qu’elle transmet à des jeunes abandonnés par la société, pour la plupart issus de l’immigration. Dix ans déjà qu’elle a trouvé un port d’attache à Chanteloup-les-Vignes, grâce à l’accueil de Pierre Cardo, l’ancien maire et  des différentes tutelles qu’elle a pu mobiliser . À l’entrée de cette ville plutôt bien entretenue (pas de grande barres, de nombreux lieux d’accueil social ou sportif),  elle a pu monter le chapiteau qu’on lui a donné qui, cette année, restera tout l’hiver. Elle avait même obtenu une camionnette multicolore, mais un voyou a fini par la brûler mais elle n’a pas baissé les bras et devrait en obtenir une autre dans quelques semaines.
Neusa Thomasi organise avec les jeunes des fêtes carnavalesques insolites et réussit à entraîner derrière elle des dizaines d’adolescents enthousiastes. Autour du chapiteau,  quelques enfants occupés à jardiner et balayer sous le regard attentif de Neusa et des animateurs sportifs de la ville. Les enfants des centres de loisir arrivent pour le spectacle de cirque de l’après midi. Rien d’extraordinaire, un jongleur clown, des acrobates, des jeux, mais le chapiteau est plein et les enfants se régalent. 

Edith Rappoport

Chanteloup les Vignes (78) 

Une guerre personnelle

Une Guerre personnelle,  mise en scène, vidéo et musique de Tatiana Frolova,  d’après La Couleur de la guerre d’Arkadi Babtchenko.

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Tatiana Frolova avait  fondé en 1985 son Théâtre Knam, l’un des premiers théâtres indépendants de Russie à Komsomolsk sur Amour, “une petite ville de 230 000 habitants”,  à huit heures de vol de Moscou”, dans une salle de 25 places, et ses comédiens et ses techniciens lui sont restés fidèles ! Depuis 1990, la compagnie a pris son envol international au Festival Passages de Nancy, Kulturgest à Lisbonne, Unidram à Postdam, en Italie. Venue en 2005 en résidence aux Récollets pour monter Le Rêve d’un homme ridicule de Dostoievski,  elle s’est tournée depuis vers le théâtre documentaire et  a créé Endroit sec et sans eau, présenté  à la Rose des Vents et au Festival Exit de Créteil.
Elle a rencontré Arkadi Babtchenko, soldat pendant les deux guerres de Tchétchénie, devenu correspondant de guerre à Novaïa Gazeta, dont le livre La couleur de la guerre publié en Russie, vient d’être édité par Gallimard. Comme la majorité des Russes, Tatiana ignorait tout de cette guerre considérée par le pouvoir comme une “pacification” identique à celle de l’Algérie française à la fin des années soixante.
Après une conversation de toute une nuit avec Babtchenko et “neuf mois de cauchemar” pour les répétitions, l’équipe renforcée par Gabriel Almaer, jeune comédien français venu les rejoindre, Tatiana Frolova a réussi un spectacle bouleversant, dépourvu de pathos et de simplifications.
Les quatre comédiens s’expriment en français et en russe avec des images projetées sur leur guerre de jeunes volontaires engagés qui découvrent l’horreur quotidienne, la boue, le froid, la saleté, le faim, face à un ennemi souvent invisible, si loin, si proche d’eux. ” Tenez vous prêts . Si on tue une fois, on transforme son cœur en pierre !”  La première image, des six chemises blanches étendues sur la terre, qu’une jeune femme enterre peu à peu nous introduit dans l’enfer quotidien de cette guerre que le président russe dissimule au peuple. Seuls les cercueils revenant de Tchétchénie peuvent parler !

Arkadi Babtchenko qui revenait d’Ossétie du Sud, présent au débat du lendemain racontait qu’il n’y a plus de conflit en Tchétchénie: Kadyrov, le président mis en place par Poutine, a  tué tous ses opposants ! Mais le conflit s’est étendu dans tout le Caucase…

Edith Rappoport

Festival Sens Interdits du Théâtre des Célestins de Lyon

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L’affaire Castellucci

Décidément, l’affaire s’envenime, puisqu’un groupuscule d’extrême droite, très bien structuré avec une violence et des moyens jusque là inédits, continue à vouloir perturber le spectacle de  Castellucci au Théâtre de la Ville et à exiger son interdiction.
Certes, la liste est longue de ces scandales ont toujours fait partie de l’histoire du théâtre,  qu’ils soient d’ordre esthétique (la fameuse bataille d’Hernani), d’ordre sexuel La dame aux camélias, puis un siècle plus tard  Les Parents terribles de Cocteau en 1939 dont il fallut interrompre les  séances, ou politique ( les attaques aussi sournoises que virulentes du sénateur Debu-Bridel contre Jean Vilar, ou celles d’Yvonne de Gaulle contre la création par Roger Blin en 66 des Paravents de Jean Genet à l’Odéon , ou encore la tentative du  Debré en 1968, pour ne pas avoir d ‘ennuis avec l’ Espagne franquiste, de faire cesser les représentations de la Passion du Général Franco d’Armand Gatti qui, pour être joué, dut s’exiler  et quitter la scène du T.N P. de Chaillot pour  les  entrepôts Calberson.
Emmanuel Demarcy-Motta, avec son équipe, continue à lutter, et il a raison de ne pas céder; dans ces cas-là, la ténacité finit par payer… Mais les soutiens des politiques ne sont guère nombreux!
Ph du V.

Le Théâtre de la Ville, en sa qualité de producteur du spectacle, en accord avec  Romeo Castellucci, tient à démentir formellement une information fausse d’abord émise par les opposants aux représentations du spectacle Sul concetto di volto nel figlio di Dio, puis relayée par certains médias, selon laquelle «des excréments sont jetés, durant la représentation, sur le visage du Christ». Romeo Castellucci affirme au contraire,  dans un communiqué daté du 22 octobre dernier que nous avons largement diffusé : « Il est complètement faux qu’on salisse le visage du Christ avec les excréments dans le spectacle. C’est faux et je trouve cette idée horrible. Ceux qui ont assisté à la représentation ont pu voir la coulée finale d’un voile d’encre noire descendant tel un suaire nocturne ».

 

L’assertion erronée n’est pas un détail, car elle est continuellement mise en avant par ceux qui, depuis le 20 octobre dernier, tentent d’empêcher les représentations du spectacle au Théâtre de la Ville (jets de lacrymogènes, d’huile de vidange et d’œufs sur les spectateurs, tentatives d’empêchement de l’entrée du public, représentations interrompues temporairement par des perturbateurs…)

 

Nous avons par ailleurs enregistré avec satisfaction les propos tenus par le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, en date du 29 octobre, à Radio Notre-Dame, à propos de ces manifestants : « On est en face de gens qui sont organisés pour des manifestations de violence ». Et, à propos des « idiots » qui les suivent « de bonne foi » : « Ce n’est pas parce qu’ils sont de bonne foi que ce qu’ils font est juste. Leur appartenance à des groupes politisés et très militants y compris sur le plan religieux, ne favorise pas leur formation mais au contraire les déforme. » [Entretien hebdomadaire accordé à Radio Notre-Dame le matin du 29 octobre  2011]

 

Ces propos décrivent exactement la situation que nous rencontrons chaque soir.

 

Dans le cadre du partenariat avec le Théâtre de la Ville, le spectacle sera repris au Centquatre du 2 au 6 novembre 2011.

COMMUNIQUE 2 DE CASTELLUCCI

Le Théâtre de la Ville nous a fait parvenir le communiqué de presse suivant que nous vous invitons à lire. Compte-tenu de la gravité de la situation, puisque le spectacle de Castellucci est ensuite programmé au Cent-Quatre et risque fort de subir les mêmes agressions, nous tenons à exprimer notre solidarité à Emmanuel Demarcy-Motta et à toute son équipe, tout à fait déterminés, qui ont eu absolument raison de ne pas céder au chantage et aux menaces d’un groupuscule fascisant. Les comédiens et le metteur en scène ont aussi eu à cœur, dans les conditions que l’on imagine, de ne jamais arrêter la représentation ce dont ils  ne peuvent qu’être félicités.   Philippe du Vignal et l’ensemble des critiques du Théâtre du Blog

Romeo Castellucci au Théâtre de la Ville – Paris

 

Actes violents pour empêcher un spectacle à Paris.
Le directeur et l’équipe du Théâtre de la Ville ne cèdent pas aux intimidations.

 

Depuis le 20 octobre, les représentations du spectacle de Romeo Castellucci, « Sur le concept du visage du fils de Dieu », au Théâtre de la Ville, sont systématiquement perturbées par des groupes organisés, se réclamant en partie de l’Action française et du Renouveau français. L’Agrif  (association contre le racisme anti-blancs et anti-chrétiens) avait demandé par voie de justice l’interdiction du spectacle et avait été déboutée de sa demande par le Tribunal de Grande Instance le 18 octobre 2011.

 

Nous considérons qu’il ne s’agit pas de la simple perturbation d’un spectacle, mais d’actes violents visant à interdire l’accès du public au Théâtre de la Ville en s’en prenant aux personnes et aux biens.

 

Devant les nombreuses menaces collectives ou personnelles que nous avons reçues depuis plusieurs semaines, faisant suite à la campagne menée par Civitas, j’ai demandé à la Mairie de Paris de prendre des mesures susceptibles de garantir la sécurité du public, du personnel et des artistes tout en nous permettant d’assurer le maintien des représentations.

 

Procédures mises en place dès la première représentation :

 

-       La présence des forces de police devant le théâtre permet d’empêcher des groupes de manifestants, dont certains sont particulièrement violents, d’accéder au théâtre, et de garantir l’accès du public.

 

-       Lorsque la scène est envahie par des personnes munies de billets leur permettant d’entrer dans la salle, je leur demande de la quitter. En cas de refus et dans l’impossibilité d’obtenir ce départ dans le calme et sans violence, avec notre propre personnel et nos agents de sécurité, et afin de prévenir un affrontement entre les manifestants et le public, je demande, en ultime recours, l’intervention des forces de l’ordre. Je suis en effet déterminé à ce que chaque représentation puisse se dérouler jusqu’à son terme.

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-       Comme j’en informe le public avant chaque représentation, le Théâtre de la Ville a décidé de porter plainte de façon systématique lorsque les représentations sont perturbées au titre de l’article 431-1 du Code Pénal qui stipule :

 

Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende.

 

Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de coups, violences, voies de fait, destructions ou dégradations au sens du présent code, l’exercice d’une des libertés visées à l’alinéa précédent est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.

 

* * *

 

Avant d’arriver en France, le spectacle a été présenté en Allemagne, en Belgique, en Norvège, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Russie, aux Pays-Bas, en Grèce, en Suisse, en Italie et en Pologne. Il n’a pas suscité la moindre réaction analogue à celles que nous déplorons aujourd’hui.

 

Le Théâtre contre le fanatisme

 

Ces agissements à caractère fascisant sont absolument inadmissibles.
Mes collaborateurs et moi-même, en plein accord avec Romeo Castellucci et son équipe, ainsi que l’ensemble du personnel du théâtre, ne céderons sous aucun prétexte à ces menaces et à cette intimidation. Nous entendons défendre au-delà même du spectacle de Romeo Castellucci, la liberté d’expression, la liberté des artistes, la liberté de pensée contre ce nouveau fanatisme. Nous entendons exercer pleinement nos droits et réclamer aux fauteurs de trouble réparation des dommages et préjudices importants qu’ils nous occasionnent.

- Après plusieurs jours de troubles, le Théâtre de la Ville a mis en place un comité de soutien, le Théâtre contre le fanatisme, mercredi 26 octobre. Le texte de ce comité, accompagné d’une première liste de signataires a été mis en ligne sur notre site Internet (www.theatredelaville-paris.com).

 

 

 

- Une déclaration est en préparation pour être envoyée aux lieux d’art et de culture afin d’y être affichée

Je tiens à saluer l’attitude du public lors des représentations. Face à l’agression verbale, puis physique dont il est l’objet, il réagit avec calme et observe avec patience les mesures de contrôle que nous avons été contraints de mettre en place.

Le Théâtre de la Ville est producteur exécutif de ce spectacle à Paris, et le présentera jusqu’au 30 octobre; puis il sera repris – dans le cadre de notre partenariat – au Centquatre, du 2 au 6 novembre.

Je souhaite que le public continue à venir découvrir le travail d’un grand artiste que nous sommes fiers de soutenir et d’accompagner.

La ville de Paris « condamne avec la plus grande fermeté ce type d’action, qui a pour but d’entraver le principe de la liberté de création », et « réaffirme son soutien à Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville, à Romeo Castellucci et aux artistes et au personnel du théâtre ». Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand condamne l’acte de ces fondamentalistes chrétiens.

A ce jour, 7 représentations ont été données au Théâtre de la Ville. Toute l’équipe du Théâtre de la Ville s’est mobilisée à mes côtés pour permettre aux représentations d’avoir lieu dans leur intégralité, malgré les violentes tentatives d’intimidation dont nous faisons l’objet. Qu’elle soit ici remerciée.

Emmanuel Demarcy-Mota
Directeur du Théâtre de la Ville

 

LES FAITS JOUR PAR JOUR

Jeudi 20 octobre 2011

-       Avant le spectacle :
o   tentative violente d’intrusion par des militants organisés, avec usage de gaz lacrymogènes ;
o   enchaînement des portes de la salle dans le but d’en empêcher l’accès ;
o   utilisation de boules puantes ;
o   distribution de tracts dénonçant le prétendu caractère « christianophobe » du spectacle, reposant sur des allégations entièrement mensongères ;
-       Pendant le spectacle : o   envahissement de la scène du théâtre par 9 activistes (qui avaient valablement acheté leurs places) interrompant la représentation. o   devant l’impossibilité d’obtenir leur départ dans le calme et sans violence, et afin de prévenir tout affrontement avec les spectateurs, j’ai demandé, après 20 minutes d’interruptions, l’intervention des forces de police, afin d’évacuer les agresseurs

o   après leur évacuation, la représentation a repris et s’est poursuivie jusqu’à son terme

-       Procédure judiciaire : Dépôt de plainte du Théâtre de la Ville pour violences volontaires en réunion auprès du Commissariat de Police du 17ème arrondissement. 9 personnes en garde à vue.

Vendredi 21 octobre 2011

-       Avant le spectacle :
o   deux  activistes se hissent sur la corniche située au dessus des entrées du hall, jettent des œufs sur le public et l’aspergent d’huile de vidange. Plusieurs spectateurs ont leurs vêtements et cheveux souillés, nous sommes en contact avec eux pour la suite à donner à ces agissements.
o   nous sommes contraints d’aménager l’entrée du public par une sortie de secours située sur le côté du bâtiment, ce qui occasionne de grandes perturbations dans le théâtre pour garantir la sécurité et l’accueil des spectateurs.

-       Pendant le spectacle :
o   la représentation démarre à 21h40 et se déroule normalement jusqu’à son terme.

Samedi 22 octobre 2011

-       Avant le spectacle :
o   dispositif policier renforcé à l’extérieur du théâtre
o   sécurisation du lieu par la mise en place de contrôles renforcés (portiques de sécurité) et présence accrue du personnel du théâtre ;

-       Pendant le spectacle :
o   deuxième envahissement de la scène du théâtre par un groupuscule de 8  personnes (qui avaient valablement acheté leurs places) interrompant brutalement la représentation, menaçant le personnel et le public ;
o   à la demande du théâtre, intervention des forces de l’ordre, les agresseurs sont évacués dans le calme
o   la représentation reprend après une interruption de 10 minutes et se poursuit normalement jusqu’à son terme.

-       Procédure judiciaire : Dépôt de plainte du Théâtre de la Ville pour entrave à la liberté d’expression déposé auprès du Commissariat de Police du 4ème arrondissement. 8 personnes en garde à vue.

Dimanche 23 octobre 2011

-       Avant le spectacle :
o   procédure de sécurisation renforcée avec contrôles accrus

 -       Pendant le spectacle : o   troisième envahissement de la scène du théâtre par un groupuscule de 7 personnes (qui avaient valablement acheté leurs places) interrompant la représentation. o   les agresseurs sont calmement remis par les agents de sécurité aux forces de l’ordre.

o   reprise du spectacle après une interruption de 7 minutes et poursuite jusqu’à son terme.

-       Procédures judiciaires : o   dépôt de plainte du Théâtre de la Ville pour entrave à la liberté d’expression déposé auprès du Commissariat de Police du 9ème arrondissement. 7 personnes en garde à vue. o   dépôt de plainte par Christophe Girard pour la Mairie de Paris

Lundi 24 octobre 2011

-       Location des places Romeo Castellucci :
o   Tentative de blocage de la vente en ligne sur le site Internet du Théâtre de la Ville par réservation massive de toutes les places disponibles.

-       20h30, déroulement du concert d’Anouar Brahem, musicien tunisien, prévu dans la programmation

Mardi 25 octobre 2011

-       Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville et son équipe mettent en place un comité de soutien « Le théâtre contre le fanatisme », texte sur le site du théâtre (www.theatredelaville-paris.com).

-       Avant le spectacle :
o   heurts violents aux abords du théâtre. 138 interpellations.

-       Pendant le spectacle :
o   pas d’interruption de la représentation.

Mercredi 26 octobre 2011

-       Avant le spectacle :
o   300 manifestants au centre de la place du Châtelet.
o   premières interpellations devant les portes du théâtre avant le spectacle.

-       Pendant le spectacle :
o   première intervention par un groupuscule qui crie et vocifère dans la salle. Evacuation rapide par le personnel du théâtre, le spectacle n’a pas été interrompu.
o   deuxième intervention par un groupuscule restant dans la salle et utilisant des sifflets. Jet de boules puantes sur le public. Evacuation rapide par le personnel du théâtre. Le spectacle n’a pas été interrompu.
o   troisième intervention avant la fin de la représentation, cris et vociférations.
o   malgré ces trois agressions, le spectacle n’a jamais été interrompu, les acteurs ayant suivi les consignes données de continuer à jouer quand cela était possible.

-       Procédures judiciaires :
o   dépôt de plainte du Théâtre de la Ville pour entrave à la liberté d’expression déposé auprès du Commissariat de Police du 18ème arrondissement. 19 personnes en garde à vue.
o   dépôt de plainte par Christophe Girard pour la Mairie de Paris.

Jeudi 27 Octobre 2011

-       Avant le spectacle :
o   300 manifestants au centre de  la place du Châtelet, scandant « Castellucci, retourne dans ton pays »

-       Pendant le spectacle :
o   pas d’interruption de la représentation

A ce jour, 4 432 personnes ont assisté aux représentations au Théâtre de la Ville. Des places sont encore disponibles pour les trois dernières représentations.

Vendredi 28 Octobre 201

-       représentation prévue à 20h30
-       l’Agrif est une nouvelle fois déboutée par le Tribunal administratif de Paris de sa demande d’interdiction des représentations au CENTQUATRE
-       un texte de solidarité sera envoyé aux lieux d’art et de culture afin d’y être lu et/ou affiché.

Samedi 29 Octobre 2011
-       représentation prévue à 20h30

Dimanche 30 octobre 2011
-       représentation prévue à 15h

Danses Partagées au Centre National de la Danse

Danses Partagées au Centre National de la Danse

 

 photo1.jpgLe CND a invité à nouveau son public à ses deux journées de Danses Partagées en octobre. C’est un moyen  de rencontrer le public et pour celui-ci de côtoyer par la pratique les artistes invités de la future saison.
Les ateliers de pratique artistique sont à la mode quelque soit le domaine. Il suffit de se souvenir du succès de Michel Gondry avec son atelier de création de films amateurs au centre Georges Pompidou en 2011 (voir article du 24 février). L’abonné du CND ou le simple curieux, a pu suivre des ateliers aussi différents que ceux de Marion Levy, Catherine Diverrès, Thomas Lebrun, Hervé Robbe et d’autres.
C’est aussi l’occasion pour ce lieu, en partenariat avec les grands théâtres recevant des spectacles de danse aujourd’hui, comme le théâtre National de Chaillot, le théâtre de la Ville, le théâtre de la cité international ou le théâtre de la Bastille, de fidéliser les spectateurs.
Le CND propose également sa propre programmation de spectacles ainsi que des conférences et des films, en collaboration avec la Cinémathèque de la danse. Ce qui est profitable au public , professionnels et amateurs. Le spectateur de théâtre est aussi parfois un spectateur de danse, il peut donc aller glaner au cours de la saison des spectacles venus d’univers très différents.

 

Jean Couturier
www.cnd.fr

Chez Mimi

Chez Mimi, de Aziz Chouaki, mise en scène de Frédérique Lazarini.

  a589945ade2b11e08a2a337b77dda763.jpgLa scène est en Provence, dans un petit village, au comptoir du bistrot chez Mimi.
Mimi, une algérienne répudiée par sa famille pour être tombée sous le charme d’un français, Charles. C’est lui qui l’a emmenée en France. Depuis, elle a conquis le village et nombreux sont les habitués de sa guinguette : Dédé, Nathalie, Jacques, Magalie et les autres s’empressent chaque jour au comptoir.
Mais quand  éclate la guerre d’Algérie, les opinions fusent et divergent : oui, la révolte de ces sales arabes doit être réprimée, et violemment ! Mais Mimi, c’est autre chose, un des monuments du village ! Le spectateur assiste aux allées et venues de ces villageois taraudés de soucis amoureux bien légers face au climat international.
L’insouciance est générale et Mimi se prend au jeu en faisant la voyante pour ses amis… Elle apprend alors qu’un malheur va bientôt s’abattre sur le village. Le comptoir du bar, s’anime de toute cette effervescence. Seule, Mimi nous dévoile ses secrètes inquiétudes. Dans un long monologue, véritable morceau de bravoure, la comédienne Rayhana confie avec force la mélancolie qui ronge son personnage à la pensée de ceux qu’elle a laissés au pays. Isolée au milieu des autres qui se déhanchent sur des titres comme La Bamba ou Souvenirs souvenirs, interprétées par Ricky Norton, Mimi s’efforce de rester forte et digne.
Mais malgré la musique, le spectacle s’essouffle rapidement. L’intrigue patauge et le talent des comédiens ne parvient pas à rendre le dénouement intéressant. On ne comprend pas bien où on le veut nous mener. Il semble que ce ne soit qu’un prétexte pour rendre l’ambiance d’une époque. Certes il y a du swing et des rythmes des sixties à intervalles réguliers, mais c’est tout.
Un simple divertissement qui fait sourire. Dommage :le thème de la guerre d’Algérie n’ait pas été suffisamment exploité : aux heures sombres que nous vivons, les questions sur le racisme auraient mérité d’être plus clairement posées.

Élise Blanc

Au Vingtième Théâtre jusqu’au 30 Octobre.

 

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Le corps wigmanien

Le corps wigmanien d‘après Adieu et Merci( 1942) de Sarah Nouveau. 

 

9782296549906j.jpgDans la collection Univers de la danse, Sarah Nouveau, danseuse contemporaine et enseignante à Lille-III,  à partir d’un mémoire qu’elle avait réalisé au Centre d’études chorégraphiques d’Aubagne, entreprend de retracer l’itinéraire de la célèbre danseuse qui s’est fait connaître surtout par ses solos des années 20 jusqu’en 42,  année à partir de laquelle elle se consacrera à des chorégraphies, à des mises en scènes d’opéra et à l’enseignement.
Sarah Nouveau rappelle à juste titre que Mary  Wigman a été très influencée par les travaux de Laban dont elle fut l’élève puis l’assistante en Suisse. C’est à cette époque,  (il y a presque cent ans déjà!), que fut expérimentée une nouvelle approche du mouvement en dehors d’une esthétique « classique » avec, comme axe principal, l’importance du corps en mouvement  et d’un langage propre , indépendamment des thèmes traditionnels où la psychologie et le le langage verbal  régnaient  sans partage. Sarah Nouveau a raison de rappeler que c’est le corps qui raconte et se raconte dans la « danse absolue » wigmanienne, hors de la représentation et de l’expression. Ce qui impliquait bien entendu, comme on le verra plus tard chez Cunningham, un rapport totalement différent à l’espace qui sera traité chez Mary Wigman comme matière, densité et substance à part entière.
Elle analyse ensuite le fameux solo, devenu emblématique de la danse contemporaine dans la mesure où il a préfiguré bien d’autres solos chez ses successeurs, d’abord et surtout,  parce que ce solo avait,dit-elle,  » une relation très subtile à la gravité ». Il y a aussi, dans ce petit livre, une bonne explication de la modernité du style qu’a pu avoir Mary Wigman, au sens baudelairien, c’est à dire une relation très précise à la vie de tous les jours, et non à la mythologie comme nombre de ballets classiques, et par ailleurs, la nécessité pour la chorégraphe américaine d’une nouvelle relation au mouvement: « Nous ne dansons pas des sentiments! Ils ont des contours beaucoup trop nets ».
Les choses sont dites. Et cette nécessité correspond, bien entendu,  à celle dont un peintre comme Kandinsky   parlait déjà en 1910 dans Du Spirituel dans l’art… ou  Paul Klee. Sarah Nouveau consacre aussi un chapitre à l’espace et au rythme tels que les ont théorisés Laban,  puis Dalcroze qui pensait avec raison que l’éducation corporelle pouvait aider à l’initiation musicale et que la respiration jouait un grand rôle dans le déplacement du corps.
Quelques pages traitent un peu rapidement- et c’est dommage- de l’influence de Wigman chez les chorégraphes contemporains comme Karin Waehner, Alwin Nikolaïs, Gerhard Bohner, Pina Bausch et les deux fondateurs du Butô, Hinjikata et Kazuo Ôno. Pour Grotowski, le grand créateur de théâtre et pédagogue contemporain, les choses sont beaucoup moins évidentes que ne le pense Sarah Nouveau et la notion de pauvreté au théâtre qu’il prônait ne sont pas du même ordre que chez Mary Wigman. Même s’il a toujours privilégié l’importance du corps sur la scène. Ce qui n’est pas la même chose.
Malgré ces réserves, ce livre constitue  une bonne initiation à la personnalité de Mary Wigman souvent contestée (subventionnée par les nazis, elle sera ensuite mal vue par le régime hitlérien), et surtout à la redéfinition de la création en danse au début du 20 ème siècle…

Philippe du Vignal

Editions L’Harmattan. 157 pages, 15,80 euros

Atavisme

Atavisme, texte et mis en scène de Philippe Fenwick

 

  shapeimage1.jpgComme l’explique Philippe Fenwick, la fable de ce spectacle reprend la véritable histoire de Jacques Mercier, chanteur de music-hall à Brest: « L’artiste, véritable star locale, chanta pendant vingt ans, dans un cabaret situé dans le quartier de Recouvrance.  Pendant l’été 1982, le  lieu est fermé puis détruit, et Mercier se séquestre. L’homme n’a jamais quitté Brest. Quelques mois plus tard, il s’abîme dans l’alcool et finit par disparaître dans son appartement, sans avoir laissé d’explications. »
Ce théâtre d’enquête documentaire  est tiré d’entretiens réalisés à Brest en 2008 et de l’analyse du journal du chanteur. Jacques Mercier souffrait du syndrome de Korsakoff, commun aux alcooliques chroniques: amnésie, fabulations et désorientation temporo-spatiale. La principale hallucination du chanteur consistait en un long voyage en train traversant l’Europe de Brest à Vladivostok.
Cette illusion dans le temps et dans l’espace le transporte dans un cabaret de la Russie soviétique, dont il partage pleinement la vie artistique y compris les potentielles rencontres amoureuses qui en découlent. Le spectacle nous raconte donc  à la fois l’enquête faite autour du chanteur et sa vie rêvée dans un autre espace mais souffre de quelques longueurs.   Mais grâce à une mise en scène réussie, Fenwick emporte le public pour un voyage dans le temps et dans l’espace, et tout à fait réaliste pour quiconque a déjà connu ces voyages en train dans la grande Russie qui est sans doute aujourd’hui, hors des grandes cités, l’endroit ou l’évolution de la société moderne et son clone uniforme: la mondialisation, est le moins visible.
Sur le plateau nu, le jeu des comédiens, un théâtre d’ombres, quelques accessoires et les numéros de cabaret suffisent à faire voyager le spectateur. Le comédien qui joue en français le personnage de Jacques Mercier est le Russe Sergeï Vladimirov, qui chante ses chansons  dans sa langue natale, et ce sera l’inverse quand il jouera à l’étranger. Avec les autres comédiens-dont lui-même-et des apprentis de l’Académie Fratellini, partenaire de cette création, Philippe Fenwick participe à une  tournée qui se met en place à travers la Pologne et la Russie, où des artistes invités viendront compléter l’équipe. Atavisme
est né sous le signe de l’échange entre l’histoire vraie de ce chanteur et l’auteur, mais aussi échange virtuel de ce chanteur avec une vie artistique inventée, échange artistique réel entre les différents comédiens participant à « Atavisme », dans une perspective future de vraie tournée au printemps 2012. Enfin, échange entre des lycéens et des associations de Seine saint Denis qui pourraient suivre le projet artistique dans cette tournée.
Pour que ce projet se concrétise,  de nombreuses fées se penchent sur l’aventure dont parmi elles, BNP Paribas, Les Tréteaux de France, la compagnie Escale, et le Centre National du livre. Allez voir cette réalisation ambitieuse avant que le train ne les emporte.

 

Jean Couturier

 

Au théâtre de l’Atalante jusqu’au 31 oct

www.theatre-latalante.com

http://www.collectif-zou.com

Le passage du Cap Horn

Le Passage du cap Horn , écriture et mise en scène de Wladyslaw Znorko.

  caphorn.jpgAvec le Cosmos Kolej, le public  connait une belle histoire d’amour engagée au Théâtre 71 de Malakoff aux Stars du trottoir avec Der Zug en 1985, puis ,pendant un mois  avec La petite Wonder,  avant que la compagnie ne s’envole un moment au festival d’Avignon, au festival d’automne,  puis parte  pour  Lyon,  enfin  en Irlande , avant de  trouver un port d’attache à la Gare Franche, dans les quartiers Nord de Marseille.
Znorko nous a toujours émerveillés, de La Cité Cornu au Grand Meaulnes, en passant par Chveik au terminus du monde et À la gare du Coucou Suisse:  il plonge très loin dans les racines poétiques de l’enfance,  et ses acteurs, techniciens et musiciens complices créent avec lui un véritable univers. On l’a longtemps comparé à Tadeusz Kantor mais il s’en est détaché pour affirmer une vraie personnalité .
Znorko est fasciné  par les voyages, les vieux trains tirés par des locomotives à vapeur, et,  avec une ingénuité enfantine et fantasque, il crée de somptueuses images rythmées par des musiques bouleversantes grâce à  une équipe d’acteurs insolites prêts à le suivre dans ses aventures les plus folles. Il a toujours conçu lui-même ses scénographies poétiques, avec  de vieux objets  trouvés dans les greniers, terrains d’aventures de notre enfance.
Le Passage du Cap Horn nous emmène dans le voyage  de Mademoiselle Bricole, championne de gymnastique qui se voit décerner un prix par un maire bizarre flanqué d’un acolyte, son double contradicteur. Elle doit s’embarquer sur un vieux rafiot de planches branlantes pour franchir le passage du Cap Horn, mais il n’y même pas d’eau sous le radeau !
Elle accepte néanmoins ce voyage périlleux et pour l’encourager, on veut lui servir à boire mais il n’y a pas le Cacolac qu’elle réclame ! Pour la bonne soupe Royco qu’elle veut se préparer, pas d’eau non plus…. Elle parvient jusqu’aux îles Malouines, c’est la guerre, les personnages courent sur la banquise, et  la mariée des glaces court un danger absolu. Les trois personnages sont interprétés à merveille par des acteurs de belle trempe:
Florence Masure, Jacques Pabst, Philippe Vincenot.Ils  affirment à plusieurs reprises qu’ils n’existent pas,  et leur ingénuité  nous emmène très loin.
Des plus jeunes enfants aux grands-parents ; tout le monde est ému, nous rions de ce voyage improbable  sous  les belles lumières  de Richard Psourtseff,  rythmé par les musiques somptueuses choisies, ou écrites par Olivier Martin.

Edith Rappoport

Graines de spectacles Maison de la Culture de Clermont-Ferrand 

Théâtre Massalia de Marseille du 14 au 17 février 2012, Filature de Mulhouse les 4 et 5 avril, Centre Culturel de Hazebrouck le 10 avril, Théâtre du Beauvaisis du 17 au 20 avril et Théâtre de Lisieux les 26 et 27 avril.

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