Quatre pièces de Trisha Brown
Quatre pièces de Trisha Brown
Dans l’effervescence new yorkaise des années 70, Trisha Brown a été une figure emblématique de la post-modern dance américaine.
Elle a participé à l’aventure du Judson dance theater fondé par Yvonne Rainer et Steve Paxton. Ces chorégraphes ont inventé une nouvelle conception de la danse qui l’éloignait de son aspect théâtral et de sa virtuosité, pour aller vers un mouvement plus naturel. La danse s’ouvrait à la notion de performance, à un autre rapport au public et au lieu de représentation.
Trisha Brown, à 75 ans, n’a jamais cessé de travailler et elle présente quatre de ces œuvres dont les dates de création vont de 1978 pour le solo Watermotor, à aujourd’hui. En première européenne, Les yeux et l’âme sur la musique du Pygmalion de Rameau se singularise par deux très beaux vols de danseuses harmonieux et légers.
Avec Opal Loop/cloud installation qui date de 1980, la danseuse a demandé à l’artiste Fujiko Nakaya de réaliser sur le plateau un surprenant habillage des danseurs par un nuage de vapeurs d’eau, subtilement dirigé par des ventilateurs, qui les met bien en valeur.
Dans I’m going to toss my arms- If you catch them they’ re yours, le dernier ballet de ce programme créé pour Chaillot, il y aussi une dizaine de gros ventilateurs jaunes et noirs, mais eux bien visibles, sur la scène qui accueille aussi un pianiste et huit danseurs en maillot de bain. Mais moins facile à lire sans doute, il traîne en longueur…
Avec ces quatre pièces, le discours politique a disparu au profit d’une esthétique placée sous le signe de l’envol.Vous pouvez voir ces chorégraphies qui sont comme une sorte d’ hommage à cette grande dame de la danse contemporaine.
Jean Couturier
Théâtre National de Chaillot jusqu’au 14 octobre