Atavisme

Atavisme, texte et mis en scène de Philippe Fenwick

 

  shapeimage1.jpgComme l’explique Philippe Fenwick, la fable de ce spectacle reprend la véritable histoire de Jacques Mercier, chanteur de music-hall à Brest: « L’artiste, véritable star locale, chanta pendant vingt ans, dans un cabaret situé dans le quartier de Recouvrance.  Pendant l’été 1982, le  lieu est fermé puis détruit, et Mercier se séquestre. L’homme n’a jamais quitté Brest. Quelques mois plus tard, il s’abîme dans l’alcool et finit par disparaître dans son appartement, sans avoir laissé d’explications. »
Ce théâtre d’enquête documentaire  est tiré d’entretiens réalisés à Brest en 2008 et de l’analyse du journal du chanteur. Jacques Mercier souffrait du syndrome de Korsakoff, commun aux alcooliques chroniques: amnésie, fabulations et désorientation temporo-spatiale. La principale hallucination du chanteur consistait en un long voyage en train traversant l’Europe de Brest à Vladivostok.
Cette illusion dans le temps et dans l’espace le transporte dans un cabaret de la Russie soviétique, dont il partage pleinement la vie artistique y compris les potentielles rencontres amoureuses qui en découlent. Le spectacle nous raconte donc  à la fois l’enquête faite autour du chanteur et sa vie rêvée dans un autre espace mais souffre de quelques longueurs.   Mais grâce à une mise en scène réussie, Fenwick emporte le public pour un voyage dans le temps et dans l’espace, et tout à fait réaliste pour quiconque a déjà connu ces voyages en train dans la grande Russie qui est sans doute aujourd’hui, hors des grandes cités, l’endroit ou l’évolution de la société moderne et son clone uniforme: la mondialisation, est le moins visible.
Sur le plateau nu, le jeu des comédiens, un théâtre d’ombres, quelques accessoires et les numéros de cabaret suffisent à faire voyager le spectateur. Le comédien qui joue en français le personnage de Jacques Mercier est le Russe Sergeï Vladimirov, qui chante ses chansons  dans sa langue natale, et ce sera l’inverse quand il jouera à l’étranger. Avec les autres comédiens-dont lui-même-et des apprentis de l’Académie Fratellini, partenaire de cette création, Philippe Fenwick participe à une  tournée qui se met en place à travers la Pologne et la Russie, où des artistes invités viendront compléter l’équipe. Atavisme
est né sous le signe de l’échange entre l’histoire vraie de ce chanteur et l’auteur, mais aussi échange virtuel de ce chanteur avec une vie artistique inventée, échange artistique réel entre les différents comédiens participant à « Atavisme », dans une perspective future de vraie tournée au printemps 2012. Enfin, échange entre des lycéens et des associations de Seine saint Denis qui pourraient suivre le projet artistique dans cette tournée.
Pour que ce projet se concrétise,  de nombreuses fées se penchent sur l’aventure dont parmi elles, BNP Paribas, Les Tréteaux de France, la compagnie Escale, et le Centre National du livre. Allez voir cette réalisation ambitieuse avant que le train ne les emporte.

 

Jean Couturier

 

Au théâtre de l’Atalante jusqu’au 31 oct

www.theatre-latalante.com

http://www.collectif-zou.com


Archive pour 24 octobre, 2011

Le passage du Cap Horn

Le Passage du cap Horn , écriture et mise en scène de Wladyslaw Znorko.

  caphorn.jpgAvec le Cosmos Kolej, le public  connait une belle histoire d’amour engagée au Théâtre 71 de Malakoff aux Stars du trottoir avec Der Zug en 1985, puis ,pendant un mois  avec La petite Wonder,  avant que la compagnie ne s’envole un moment au festival d’Avignon, au festival d’automne,  puis parte  pour  Lyon,  enfin  en Irlande , avant de  trouver un port d’attache à la Gare Franche, dans les quartiers Nord de Marseille.
Znorko nous a toujours émerveillés, de La Cité Cornu au Grand Meaulnes, en passant par Chveik au terminus du monde et À la gare du Coucou Suisse:  il plonge très loin dans les racines poétiques de l’enfance,  et ses acteurs, techniciens et musiciens complices créent avec lui un véritable univers. On l’a longtemps comparé à Tadeusz Kantor mais il s’en est détaché pour affirmer une vraie personnalité .
Znorko est fasciné  par les voyages, les vieux trains tirés par des locomotives à vapeur, et,  avec une ingénuité enfantine et fantasque, il crée de somptueuses images rythmées par des musiques bouleversantes grâce à  une équipe d’acteurs insolites prêts à le suivre dans ses aventures les plus folles. Il a toujours conçu lui-même ses scénographies poétiques, avec  de vieux objets  trouvés dans les greniers, terrains d’aventures de notre enfance.
Le Passage du Cap Horn nous emmène dans le voyage  de Mademoiselle Bricole, championne de gymnastique qui se voit décerner un prix par un maire bizarre flanqué d’un acolyte, son double contradicteur. Elle doit s’embarquer sur un vieux rafiot de planches branlantes pour franchir le passage du Cap Horn, mais il n’y même pas d’eau sous le radeau !
Elle accepte néanmoins ce voyage périlleux et pour l’encourager, on veut lui servir à boire mais il n’y a pas le Cacolac qu’elle réclame ! Pour la bonne soupe Royco qu’elle veut se préparer, pas d’eau non plus…. Elle parvient jusqu’aux îles Malouines, c’est la guerre, les personnages courent sur la banquise, et  la mariée des glaces court un danger absolu. Les trois personnages sont interprétés à merveille par des acteurs de belle trempe:
Florence Masure, Jacques Pabst, Philippe Vincenot.Ils  affirment à plusieurs reprises qu’ils n’existent pas,  et leur ingénuité  nous emmène très loin.
Des plus jeunes enfants aux grands-parents ; tout le monde est ému, nous rions de ce voyage improbable  sous  les belles lumières  de Richard Psourtseff,  rythmé par les musiques somptueuses choisies, ou écrites par Olivier Martin.

Edith Rappoport

Graines de spectacles Maison de la Culture de Clermont-Ferrand 

Théâtre Massalia de Marseille du 14 au 17 février 2012, Filature de Mulhouse les 4 et 5 avril, Centre Culturel de Hazebrouck le 10 avril, Théâtre du Beauvaisis du 17 au 20 avril et Théâtre de Lisieux les 26 et 27 avril.

Air Europa

AIR EUROPA de Vincent Klint, version pupitre de Jean-Luc Paliès,  musiques de Carel Cleril, Émilien Gillan, et Jean-Baptiste Paliès.

  Neuf acteurs accompagnés par les trois musiciens du Trio hilare, mettent en espace ce texte  sur les mirages  d’un village africain  dont le chef a échoué,  vingt ans auparavant, dans sa mission de rétablir une vie économique. Les jeunes émigrent donc  sur de pauvres et dangereux esquifs après avoir détruit leurs papiers,  et se font emprisonner et tabasser.
Un homme aveugle qui a réussi à se former en Europe est en passe de terminer l’installation d’un réseau internet dans ce village avec l’aide des Chinois et l’assistance d’une jeune secrétaire fille du chef, dont il est amoureux.  Cette jeune fille obtient un diplôme qui devrait lui permettre d’émigrer en Europe selon le souhait de son père; il  pense qu « une femme qui réfléchit trop ruine les efforts de toute une vie ! ».
Mais elle partage l’amour de son patron et souhaite rester  au pays.  La belle présence des acteurs, dont Kofi Kawulé, qui esquissent quelques gestes debout devant leurs pupitres quand il prennent la parole, donne une vie théâtrale à ce texte d’une actualité brûlante. On aimerait voir les prolongements de cette mise en espace.

 

 

Edith Rappoport

 

Mardis midi du Théâtre du Rond Point 

 

 

 

LE DIBBOUK

LE DIBBOUK  d’après Shlomo Anski, mise en scène de Gilles Cuche.

Voir la vidéo

  L’Atelier de l’Orage, nous l’avions découvert au début des années 1990 grâce à un appel de Robert Abirached attirant l’attention sur cet étudiant brillant qui avait fondé sa compagnie en milieu rural dans le Sud de l’Essonne, au terme d’un stage avec l’Odin Teatret d’Eugenio Barba à Holstebro.
Cette jeune équipe déterminée en avait retenu l’essentiel: un  entrainement quotidien, la création de dispositifs scéniques permettant d’aménager un lieu chaleureux dans  des  salles des fêtes de petits villages, un sens de l’accueil des publics oubliés des institutions. Après , entre autres, Ulysse, Fabulazzo, Wakan Tonka, l’ Atelier de l’Orage a posé ses valises à Villabé, petite commune de 5000 habitants du sud Essonne (à côté d’Ikéa, mais quand pourra-t-on dire que le centre commercial se trouve à côté du théâtre ?).
Ils y développent un remarquable travail de proximité, nouant des liens chaleureux avec les familles des enfants qui revenaient une deuxième fois voir le spectacle en soirée en compagnie de leurs parents. Nous sommes assis sur de petits gradins en U autour d’un vieil établi poétique du cordonnier Jacob, dans un petit village juif de Pologne, il y a bien longtemps. Au fond du plateau, une toile à la Chagall éclaire ce yiddishchland disparu. En manipulant les accessoires de son atelier, il nous conte la tragique histoire d’un jeune couple amoureux, autrefois fiancé puis séparé par le père de la jeune fille qui la force à épouser un riche héritier.
Au terme d’une fête hilarante, le dibbouk âme du fiancé trahi s’empare du corps de la jeune fille, au moment de la célébration du mariage qui piétine la parole donnée par le père. Hernan Bonet accompagné par Arnaud Delannoy qui joue de toutes sortes d’instruments, se livre à des manipulations sonores et poétiques étonnantes. Ils emportent l’enthousiasme des spectateurs, dont beaucoup découvraient le théâtre…

Edith Rappoport
www.atelierdelorage.com

Espace Culturel de Villabé (91)

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