Euphémismes, une comédie française

EUPHÉMISMES, UNE COMÉDIE FRANÇAISE   Mise en scène d’Elsa Ménard, lumières Laurent Vergnaud,

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Elsa Ménard a entrepris depuis plusieurs années un travail pertinent sur les clichés racistes de de la langue de bois politique exprimés par de nombreux élus de droite comme de “gauche” et par Monsieur tout le monde. Elle avait présenté une ébauche pertinente des propos ambigus de tous les jours dans Je suis l’autre, à Jeune zé jolie au Collectif 12 de Mantes la Jolie, voilà deux ans avec trois comédiens. Le propos d’Euphémismes, une comédie française est plus ambitieux, les neuf acteurs déclinent des discours tenus par la droite, d’Alain Juppé à Charles de Gaulle en passant par Christian Estrosi, Jacques Chirac ou Robert Pandraud, Nicolas Sarkozy et Patrick Ollier, réfutés par des hommes de gauche, comme Bruno Le Roux, Jack Ralite ou Jean-Pierre Chevènement.
Des “nains” Anicet le Pors, Alain Finkelraut ou Blandine Kriegel, l’homme noir, l’électeur parfait, Monsieur Ça va pas non plus, l’homme noir, Madame Loyal, font rebondir les débats. Les comédiens, plus vrais que nature font surgir l’imbécillité de cette langue “politique” qui ici s’englue un peu dans des longueurs, la première partie durant une heure vingt, la deuxième une heure, devant un public stupéfait par la bêtise des propos.

Edith Rappoport

 


www.mangetatete.com

 

WIP de la Villette

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Archive pour 31 octobre, 2011

Rire ensemble

Rire ensemble

 Depuis vingt ans, Neusa Thomasi, actrice brésilienne, promène sa passion enjouée dans les banlieues les plus difficiles qu’elle transmet à des jeunes abandonnés par la société, pour la plupart issus de l’immigration. Dix ans déjà qu’elle a trouvé un port d’attache à Chanteloup-les-Vignes, grâce à l’accueil de Pierre Cardo, l’ancien maire et  des différentes tutelles qu’elle a pu mobiliser . À l’entrée de cette ville plutôt bien entretenue (pas de grande barres, de nombreux lieux d’accueil social ou sportif),  elle a pu monter le chapiteau qu’on lui a donné qui, cette année, restera tout l’hiver. Elle avait même obtenu une camionnette multicolore, mais un voyou a fini par la brûler mais elle n’a pas baissé les bras et devrait en obtenir une autre dans quelques semaines.
Neusa Thomasi organise avec les jeunes des fêtes carnavalesques insolites et réussit à entraîner derrière elle des dizaines d’adolescents enthousiastes. Autour du chapiteau,  quelques enfants occupés à jardiner et balayer sous le regard attentif de Neusa et des animateurs sportifs de la ville. Les enfants des centres de loisir arrivent pour le spectacle de cirque de l’après midi. Rien d’extraordinaire, un jongleur clown, des acrobates, des jeux, mais le chapiteau est plein et les enfants se régalent. 

Edith Rappoport

Chanteloup les Vignes (78) 

Une guerre personnelle

Une Guerre personnelle,  mise en scène, vidéo et musique de Tatiana Frolova,  d’après La Couleur de la guerre d’Arkadi Babtchenko.

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Tatiana Frolova avait  fondé en 1985 son Théâtre Knam, l’un des premiers théâtres indépendants de Russie à Komsomolsk sur Amour, “une petite ville de 230 000 habitants”,  à huit heures de vol de Moscou”, dans une salle de 25 places, et ses comédiens et ses techniciens lui sont restés fidèles ! Depuis 1990, la compagnie a pris son envol international au Festival Passages de Nancy, Kulturgest à Lisbonne, Unidram à Postdam, en Italie. Venue en 2005 en résidence aux Récollets pour monter Le Rêve d’un homme ridicule de Dostoievski,  elle s’est tournée depuis vers le théâtre documentaire et  a créé Endroit sec et sans eau, présenté  à la Rose des Vents et au Festival Exit de Créteil.
Elle a rencontré Arkadi Babtchenko, soldat pendant les deux guerres de Tchétchénie, devenu correspondant de guerre à Novaïa Gazeta, dont le livre La couleur de la guerre publié en Russie, vient d’être édité par Gallimard. Comme la majorité des Russes, Tatiana ignorait tout de cette guerre considérée par le pouvoir comme une “pacification” identique à celle de l’Algérie française à la fin des années soixante.
Après une conversation de toute une nuit avec Babtchenko et “neuf mois de cauchemar” pour les répétitions, l’équipe renforcée par Gabriel Almaer, jeune comédien français venu les rejoindre, Tatiana Frolova a réussi un spectacle bouleversant, dépourvu de pathos et de simplifications.
Les quatre comédiens s’expriment en français et en russe avec des images projetées sur leur guerre de jeunes volontaires engagés qui découvrent l’horreur quotidienne, la boue, le froid, la saleté, le faim, face à un ennemi souvent invisible, si loin, si proche d’eux. ” Tenez vous prêts . Si on tue une fois, on transforme son cœur en pierre !”  La première image, des six chemises blanches étendues sur la terre, qu’une jeune femme enterre peu à peu nous introduit dans l’enfer quotidien de cette guerre que le président russe dissimule au peuple. Seuls les cercueils revenant de Tchétchénie peuvent parler !

Arkadi Babtchenko qui revenait d’Ossétie du Sud, présent au débat du lendemain racontait qu’il n’y a plus de conflit en Tchétchénie: Kadyrov, le président mis en place par Poutine, a  tué tous ses opposants ! Mais le conflit s’est étendu dans tout le Caucase…

Edith Rappoport

Festival Sens Interdits du Théâtre des Célestins de Lyon

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L’affaire Castellucci

Décidément, l’affaire s’envenime, puisqu’un groupuscule d’extrême droite, très bien structuré avec une violence et des moyens jusque là inédits, continue à vouloir perturber le spectacle de  Castellucci au Théâtre de la Ville et à exiger son interdiction.
Certes, la liste est longue de ces scandales ont toujours fait partie de l’histoire du théâtre,  qu’ils soient d’ordre esthétique (la fameuse bataille d’Hernani), d’ordre sexuel La dame aux camélias, puis un siècle plus tard  Les Parents terribles de Cocteau en 1939 dont il fallut interrompre les  séances, ou politique ( les attaques aussi sournoises que virulentes du sénateur Debu-Bridel contre Jean Vilar, ou celles d’Yvonne de Gaulle contre la création par Roger Blin en 66 des Paravents de Jean Genet à l’Odéon , ou encore la tentative du  Debré en 1968, pour ne pas avoir d ‘ennuis avec l’ Espagne franquiste, de faire cesser les représentations de la Passion du Général Franco d’Armand Gatti qui, pour être joué, dut s’exiler  et quitter la scène du T.N P. de Chaillot pour  les  entrepôts Calberson.
Emmanuel Demarcy-Motta, avec son équipe, continue à lutter, et il a raison de ne pas céder; dans ces cas-là, la ténacité finit par payer… Mais les soutiens des politiques ne sont guère nombreux!
Ph du V.

Le Théâtre de la Ville, en sa qualité de producteur du spectacle, en accord avec  Romeo Castellucci, tient à démentir formellement une information fausse d’abord émise par les opposants aux représentations du spectacle Sul concetto di volto nel figlio di Dio, puis relayée par certains médias, selon laquelle «des excréments sont jetés, durant la représentation, sur le visage du Christ». Romeo Castellucci affirme au contraire,  dans un communiqué daté du 22 octobre dernier que nous avons largement diffusé : « Il est complètement faux qu’on salisse le visage du Christ avec les excréments dans le spectacle. C’est faux et je trouve cette idée horrible. Ceux qui ont assisté à la représentation ont pu voir la coulée finale d’un voile d’encre noire descendant tel un suaire nocturne ».

 

L’assertion erronée n’est pas un détail, car elle est continuellement mise en avant par ceux qui, depuis le 20 octobre dernier, tentent d’empêcher les représentations du spectacle au Théâtre de la Ville (jets de lacrymogènes, d’huile de vidange et d’œufs sur les spectateurs, tentatives d’empêchement de l’entrée du public, représentations interrompues temporairement par des perturbateurs…)

 

Nous avons par ailleurs enregistré avec satisfaction les propos tenus par le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, en date du 29 octobre, à Radio Notre-Dame, à propos de ces manifestants : « On est en face de gens qui sont organisés pour des manifestations de violence ». Et, à propos des « idiots » qui les suivent « de bonne foi » : « Ce n’est pas parce qu’ils sont de bonne foi que ce qu’ils font est juste. Leur appartenance à des groupes politisés et très militants y compris sur le plan religieux, ne favorise pas leur formation mais au contraire les déforme. » [Entretien hebdomadaire accordé à Radio Notre-Dame le matin du 29 octobre  2011]

 

Ces propos décrivent exactement la situation que nous rencontrons chaque soir.

 

Dans le cadre du partenariat avec le Théâtre de la Ville, le spectacle sera repris au Centquatre du 2 au 6 novembre 2011.

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