Fabulous

Fabulous par la compagnie Le Dahu.

  785.jpgAvec ce spectacle qui a reçu le prix Paris Jeune Talent 2011, la compagnie Le Dahu atteint un stade de maturité dans sa jeune existence. Elle  travaille à la frontière du théâtre, de la danse, de la marionnette et de la vidéo. Grâce à une résidence à Mains d’œuvre à Saint-Ouen, elle a créé Fabulous qui dénonce une société envahie par les nouveaux modes de communication et la perte d’identité  qui en  résulte.
La première partie est très lisible et le spectateur  conquis par la destinée de ces faux héros du quotidien qui cherchent à se créer une existence médiatique. Un homme,  (David Costé) qui s’est inventé une autre vie pour exister, est interviewé par une Mireille Dumas locale  (Naomie Canard).   D’autres  entretiens avec des  stars féminines de pacotille  (Maëlle Faucheur) se succèdent.     et l’ensemble est entrecoupé par des lectures d’extraits de livres consacrés à des mythes artistiques reconnus comme  Isadora Duncan et Vaslav Nijinski.   Auquel s’ajoutent des témoignages vidéos d’habitants de Saint-Ouen, comme pour mieux marquer le dérisoire et le pitoyable de ces pseudo-vies médiatiques. La deuxième partie, moins spectaculaire,  donne à voir trois personnages qui révèlent leur intimité à travers leurs blogs lus à haute voix. Ces confidences sont soulignées par des images qui évoquent leur lot  quotidien de solitude, et par des danses d’Isadora Duncan réincarnées par Maëlle Faucheur. Les comédiens ont une belle intensité,  et sont très crédibles dans chacun de leur personnage aidés en cela dans la première partie par les masques de Claire Chandelier qui accentuent la caricature, en particulier celui de Maëlle Faucheur qui témoigne des ravages de la chirurgie esthétique.   La scénographie: une longue table qui accueille la présentatrice et son invité se transforme ensuite en espace intime de l’un des personnages. Mais la présence d’un mannequin double de David Costé apparaît un peu artificielle.  Le travail vidéo, en direct et enregistré, est ici complémentaire de la fable. Certaines musiques sont jouées par le comédien et compositeur.  Comme souvent avec une jeune compagnie qui a sa propre écriture, un tel spectacle regroupe beaucoup d’intentions,: comment  choisit-on de construire sa vie, pourquoi écrit-on, lit-on, regarde-t-on des histoires ? Pourquoi a-t-on besoin de mythifier les vies ? Q
uitte à brouiller un peu le propos. Mais cette création est à découvrir et cette compagnie à suivre de près.

Jean Couturier

 

 Festival Temps d’images à Cluj (Roumanie) le 11 novembre; Confluences Festival Péril Jeune le 16 et 17 novembre;Théâtre de l’Enfumeraie (72) le 9 et 10 février; Espace 93, Victor Hugo le 5 mai.

 

 

 

 


Archive pour 2 novembre, 2011

Fabulous

Fabulous par la compagnie Le Dahu.

  785.jpgAvec ce spectacle qui a reçu le prix Paris Jeune Talent 2011, la compagnie Le Dahu atteint un stade de maturité dans sa jeune existence. Elle  travaille à la frontière du théâtre, de la danse, de la marionnette et de la vidéo. Grâce à une résidence à Mains d’œuvre à Saint-Ouen, elle a créé Fabulous qui dénonce une société envahie par les nouveaux modes de communication et la perte d’identité  qui en  résulte.
La première partie est très lisible et le spectateur  conquis par la destinée de ces faux héros du quotidien qui cherchent à se créer une existence médiatique. Un homme,  (David Costé) qui s’est inventé une autre vie pour exister, est interviewé par une Mireille Dumas locale  (Naomie Canard).   D’autres  entretiens avec des  stars féminines de pacotille  (Maëlle Faucheur) se succèdent.     et l’ensemble est entrecoupé par des lectures d’extraits de livres consacrés à des mythes artistiques reconnus comme  Isadora Duncan et Vaslav Nijinski.   Auquel s’ajoutent des témoignages vidéos d’habitants de Saint-Ouen, comme pour mieux marquer le dérisoire et le pitoyable de ces pseudo-vies médiatiques. La deuxième partie, moins spectaculaire,  donne à voir trois personnages qui révèlent leur intimité à travers leurs blogs lus à haute voix. Ces confidences sont soulignées par des images qui évoquent leur lot  quotidien de solitude, et par des danses d’Isadora Duncan réincarnées par Maëlle Faucheur. Les comédiens ont une belle intensité,  et sont très crédibles dans chacun de leur personnage aidés en cela dans la première partie par les masques de Claire Chandelier qui accentuent la caricature, en particulier celui de Maëlle Faucheur qui témoigne des ravages de la chirurgie esthétique.   La scénographie: une longue table qui accueille la présentatrice et son invité se transforme ensuite en espace intime de l’un des personnages. Mais la présence d’un mannequin double de David Costé apparaît un peu artificielle.  Le travail vidéo, en direct et enregistré, est ici complémentaire de la fable. Certaines musiques sont jouées par le comédien et compositeur.  Comme souvent avec une jeune compagnie qui a sa propre écriture, un tel spectacle regroupe beaucoup d’intentions,: comment  choisit-on de construire sa vie, pourquoi écrit-on, lit-on, regarde-t-on des histoires ? Pourquoi a-t-on besoin de mythifier les vies ? Q
uitte à brouiller un peu le propos. Mais cette création est à découvrir et cette compagnie à suivre de près.

Jean Couturier

 

 Festival Temps d’images à Cluj (Roumanie) le 11 novembre; Confluences Festival Péril Jeune le 16 et 17 novembre;Théâtre de l’Enfumeraie (72) le 9 et 10 février; Espace 93, Victor Hugo le 5 mai.

 

 

 

 

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