L’apprentie sage-femme
L’Apprentie sage-femme de Karen Cushman, adaptation de Philippe Crubézy, mise en scène de Félix Prader.
Karen Cusman, écrivaine américaine de soixante-dix ans, est l’auteur de sept livres dont L’Apprentie-sage-femme où, à chaque fois,le personnage est une très jeune femme du Moyen-Age occidental.
Elle y raconte l’entrée dans l’âge adulte d’une adolescente misérable qui essaye de survivre à l’hiver en se réfugiant là où elle peut, au besoin dans un tas de fumier, en quête d’un peu de chaleur. Les paysans la chassent avec brutalité mais Jeanne l’accoucheuse dite la Pointue, va la recueillir pour l’aider, moyennant un peu de pain; et la pauvre jeune fille que l’on appelle Cafard de fumier, personnage important dans un village, fera, sous les ordres de Jeanne, l’ apprentissage du travail et de la vie, à force d’humiliations diverses, de coups et de privations, mais elle aura aussi parfois de minuscules moments de bonheur.
Intelligente, elle apprend vite comment on peut arriver à gagner son autonomie. Et elle arrivera même dans l’urgence- l’accoucheuse est partie chez une autre femme- à aider une paysanne à faire naître son enfant. Et c’est son mari qui la défendra auprès de sa patronne au moment du paiement de son travail.
Nathalie Bécue s’est emparé de ce conte avec beaucoup de force et de conviction mais l’adaptation théâtrale de ce conte et la direction d’acteurs sont trop approximative:s pourquoi Félix Praderla fait-elle ainsi vociférer sans raison? Et l’on ne voit pas vraiment bien les différents personnages qu’elle est censée incarner. Alors qu’ une lecture à voix haute, bien maîtrisée par le metteur en scène lui aurait épargné la nécessité de » faire » théâtral », et aurait sans doute été plus efficace. Comme il n’y avait vendredi que huit spectateurs, cela ne devait pas non plus beaucoup aider Nathalie Bécue.
Alors à voir? Nous ne trouvons vraiment aucun argument solide pour vous persuader de tenter l’aventure…
Philippe du Vignal
Théâtre du Lucernaire jusqu’au 31 décembre.