Amarillo

Amarillo par le Teatro Linea de Sombra.

 

Ce spectacle devait faire partie de la défunte année culturelle France-Mexique. Remercions le théâtre Montfort d’avoir permis au public de découvrir cet objet inclassable. Le mot « objet » prend tout son sens, puisque le mur en béton, du sable,et des bidons d’eau sont le dénominateur commun aux différents tableaux. Le thème central est donc ce mur, (qualifié de mur de la honte par les Mexicains) qui barre la scène; il sépare en effet l’Amérique et le Mexique, et des milliers de migrants mexicains cherchent à le franchir au péril de leur vie.
Comme le dit un acteur au début du spectacle : »Je regarde vers le Nord mais le Nord ne me regarde pas ». Et il énumère dans une belle scène, les prénoms, âge, et origine géographique de quelques uns de ces candidats au mirage économique américain. Il n’existe pas de progression mais le spectacle est construit de scènes, dont certaines sont d’une vraie beauté plastique et émotionnelle, en particulier lorsque les acteurs se confondent aux images réelles de tentatives des migrants qui sont projetées sur le mur. Devant cette fracture entre le monde des riches et celui des pauvres, le spectacle évoque aussi le combat de ces femmes mexicaines, abandonnées par leurs conjoints partis pour le Nord vers une autre vie. qui se regroupent pour survivre.
Ce spectacle d’une heure mérite d’être vu pour son esthétique et pour le message qu’il porte.

 

Jean Couturier

 

 

Théâtre Montfort jusqu’au 26 novembre.

 

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