Elle était une fois
Elle était une fois d’Anne Baquet, mise en scène de Jean-Claude Cotillard, accompagnement au piano et à l’accordéon, direction musicale de Damien Nédonchelle.
Anne Baquet a déjà plusieurs récitals à son actif dont J’aurais voulu devenir chanteuse et Non, je ne veux plus chanter ( voir Le Théâtre du Blog) tous les deux très réussis; elle a eu envie cette fois de « raconter un conte musical » en donnant vie à onze personnages sur des chansons écrites par trois auteurs: Flannan Obé, Fédéric Zeitoun et Frank Thomas et mises en musique par, entre autres: Reinhardt Wagner, Juliette et Damien Nédonchelle qui l’accompagne, et des compositeurs classiques comme Gounod,et Tchaïkovsky.
Elle est là sur la petite scène du Ranelagh, espiègle et fine,avec une parfaite maîtrise de son corps- ce qui n’est pas si fréquent chez les chanteurs- et une présence formidable et un sens évident de la chanson; Anne Baquet, avec une belle voix de soprano,sait passer de l’humour à la tendresse ou à une certaine nostalgie; en parfaite complicité avec son pianiste, elle a une gestuelle impeccable que la mise en scène rigoureuse de Jean-Claude Cotillard a bien su mettre en valeur. Comme c’est magnifiquement éclairé par Jacques Rouveyrollis, le public se laisse vite emporter. C’est du travail de grands professionnels.A fois dénué de prétention et bien réalisé. Au chapitre des bémols: sans doute était-ce le soir de la première, et le spectacle était encore un peu brut de décoffrage mais la balance entre piano était mal foutue et on avait parfois du mal à entendre Anne Baquet. Par ailleurs, Jean-Claude Cotillard devrait revoir d’urgence son interprétation des petits textes de liaison déjà pas très fameux: là,le compte n’y est pas et, désolé: même si l’on peut comprendre que ce n’est pas si facile de passer du chant au texte, on ne croit pas un instant à ce que dit Anne Baquet. Et c’est vraiment dommage mais pas du tout irréversible avec un peu de travail.
Alors à voir? Oui, si vous avez envie de quitter un peu le monde du théâtre et d’aller écouter une vingtaine de chansons dans une salle aussi sympathique qu’un peu délirante, tout en fausses boiseries à 800 kilomètres de Paris… et tout près de la célèbre Maison ronde de la Radio, tout près aussi du métro Muette- déformation, dit-on, du mot meute, celle des chiens de chasse de Louis XIV qui y étaient logés et où il y avait encore des vaches en 1910… Si, si c’est vrai! Vous pouvez vérifier… Arrêtez, du Vignal, de nous abreuver de vos connaissances! Bon, d’accord, on arrête.
Philippe du Vignal
Théâtre du Ranelagh le vendredi, samedi et dimanche