Hic sunt leones

Hic sunt leones  de Corine Miret et Stéphane Olry.

Corine Miret et Stéphane Olry nous convient depuis des années sur des routes étranges, hors des sentiers battus. Sur l’invitation d’Yves Chevallier, directeur du Château de la Roche-Guyon qui les accueillit en résidence, ils avaient présenté Cartes postales,  et Les treize semaines de vertu spectacle sur Benjamin Franklin. Ils ont travaillé pendant des mois avec des enfants poly-handicapés de l’hôpital qui fait vivre ce village depuis près de deux siècles, ce qui a donné naissance à un curieux dyptique.
La danseuse Sandrine Buring présente Chose, vers un pays lointain, le plateau nu est habité par un grand pendule en verre creux, elle s’y glisse après s’être dénudée, on la voit se débattre silencieusement, c’est une atonie torturante et muette, habitée par la seule musique. On nous demande de sortir pour des raisons techniques avant d’assister à la deuxième phase du diptyque.
Nous sommes alors invités à pénétrer dans la salle pour assister à Là-bas il y a des lions, après un avertissement étrange : il y a du brouillard dans la salle, ce n’est pas dangereux, nous allons être guidés jusqu’à notre transat, si nous avons besoin de sortir, ne pas en prendre l’initiative sans être guidés. En effet, nous ne distinguons que nos proches voisins, deux voix s’élèvent pour parler de l’effrayant quotidien de ces enfants passant leur vie aux hospices, eux qui ne peuvent ni parler, ni voir, ni marcher pour la plupart, abandonnés par leurs familles, ils ne sortiront jamais.
Pourtant, une nouvelle infirmière est là qui ne baisse pas les bras. On goûte pleinement les yeux parfois mi-clos ce voyage théâtral insolite, cruel et pourtant généreux.

Edith Rappoport

 

Théâtre de l’Aquarium jusqu’au 18 décembre, samedi à 17 h, dimanche à 13 h 30. T: 01 43 74 72 74.


Archive pour 1 décembre, 2011

L’HOMME QUI RIT (CRITIQUE DE LA POLITIQUE)

L’HOMME QUI RIT (CRITIQUE DE LA POLITIQUE)
RENZO LE PARTISAN (CRITIQUE DES ARMES) d’Antonio Negrim mise en scène de Barbara Nicolier, traduction de Judith Revel,  musique de Gabriel Scotti et Vincent Hanni.

Ces deux pièces de théâtre documentaire nous font plonger dans les sombres années 70 où les Brigades rouges s’étaient illustrées avec l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro, chef du gouvernement égaré dans les compromissions avec la droite italienne. L’homme qui rit nous fait revivre la passion d’un honnête homme qui paiera de sa vie ses efforts de négociation pour garder le pouvoir. Carlo Brandt interprète avec une belle présence un dialogue angoissé avec son jeune gardien avec lequel s’établit une complicité pendant des semaines, sachant qu’il est promis à une disparition inéluctable. On le voit étendu sur un tapis, peinant à se remettre debout, son image est retransmise sur un grand écran au devant du plateau. On se souvient que son cadavre avait été retrouvé dans le coffre d’une voiture.
Renzo, le partisan met en scène un jeune militant désigné pour abattre un grand chef allemand, qui triomphe de sa peur pour accomplir la mission qui lui a été donnée. Anéanti par les représailles qui vouent à une mort certaine nombre de ses amis, il voudrait se rendre. Mais le médecin chef qui l’héberge dans son hôpital psychiatrique l’en dissuade, arguant que sa reddition entraînerait des catastrophes pires encore. Renzo continuera donc à tuer;  à la fin de la guerre, il devra renoncer à son amour de jeunesse qui voudrait le voir abandonner la violence qui l’a détruit. Antonio Negri condamné puis amnistié pour l’assassinat d’Aldo Moro a fait de longues années de prison. Qu’advient-il de la violence quand l’objectif qu’on s’est fixé pour établir une justice sociale, a échoué ? Pierre Félix Gravière interprète un Renzo véhément et halluciné. Ces deux premières pièces font partie d’une trilogie qui devrait se poursuivre.

 

Edith Rappoport

TGP de St Denis
Sur France Culture dimanche 4 décembre à 21 h dans Théâtre & Cie, diffusion de Trilogie de la critique Renzo partisan (Critique des armes)

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