Le Précepteur de J. Lenz, mise en scène de Mirabelle Rousseau
Le Précepteur de J. Lenz, adaptation du T.O.C., mise en scène de Mirabelle Rousseau
Après un premier essai en 2010 au Théâtre des Quartiers d’Ivry dans le cadre d’une série d’accueils de collectifs, Le Théâtre Obsessionnel Compulsif présente une mise en scène de ce mélodrame familial écrit par Lenz à la fin du XVIII ème siècle. Le jeune Laüfer, issu d’une famille bourgeoise est contraint d’accepter une place de précepteur dans une famille noble pour instruire un bambin réticent. Considéré comme un domestique, il a un salaire sans cesse rogné par un patron noble et avare et est aussi chargé d’instruire la jeune Gustine qui s’ennuie.
Elle tombe dans ses bras mais le fruit de leurs amours va la contraindre à s’échapper de la maison familiale; quant à son amant, il doit s’enfuir pour se réfugier chez le maître d’école du village. Gustine accouche puis confie son enfant à une vieille femme aveugle et elle part à la recherche de son père qui la sauve de la noyade. Laüfer, devenu assistant du maître d’école qui le rabroue amicalement, finit par se castrer puis épousera une jeune fille du village amoureuse de lui…
Il y a autres personnages comme ce jeune noble ruiné qui dilapide la bourse envoyée par son père pour ses études; mis en prison, relayé par un ami qui prend sa place… On n’en finirait plus d’énumérer les épisodes de ce drame qui finit bien. Après une première partie jouée dans un décor bourgeois, les onze comédiens se déchaînent, abattant et remontant les éléments du décor dans un joyeux désordre, mettant en lumière des passages de répétitions, allant jusqu’à souffler à vue des passages que les acteurs auraient oublié.
Frédéric Fachena, en père noble et juste, Richard Sammut (son frère désespéré) par la recherche de sa fille (Estelle Lesage), Étienne Parc, jeune étudiant volage et dilapidateur et surtout Marc Berman, en instituteur sévère et généreux, sont remarquables. La morale bourgeoise de ce mélodrame est mise en question avec finesse, en particulier quant au traitement des femmes, par une vraie troupe qui s’affirme depuis une dizaine d’années.
Edith Rappoport
Théâtre de Vanves jusqu’au 14 décembre.