Géométrie de caoutchouc
Géométrie de caoutchouc, pièce d’Aurélien Bory pour un chapiteau.
Le dispositif scénique surprend: un chapiteau au centre même d’un autre chapiteau…Ce « petit » chapiteau, en matière plastique souple blanche est … carré. Les spectateurs sont disposés ont donc un angle de vision différent.. Ces deux structures emboîtées, qui symbolisent par excellence l’univers du cirque, séduisent par quelque chose de majestueux, d’imposant.
On se souvient du précédent et très beau spectacle de la Compagnie 111, Sans Objet, à Paris en 2009… et cette nouvelle proposition artistique était donc prometteuse. Mais cette Géométrie de caoutchouc se révèle un peu décevante: l’effet de surprise passé, on assiste à une série de tableaux qui s’enchaînent parfois laborieusement. Même si chacune des séquences – au début, les ombres chinoises des danseurs- acrobates à l’intérieur du chapiteau, ou bien ensuite, leurs assauts répétitifs à la conquête de son sommet, avec glissades et périlleux rétablissements – sont spectaculaires, elles ont tendance à s’appesantir et à distiller l’ennui.
Jusqu’à ce moment magique, à la presque fin du spectacle : le chapiteau, manipulé comme une immense marionnette à fils par les huit artistes, tous formés aux arts de la piste, se transforme en soucoupe volante, champignon atomique ou dune molle… au gré de nos rêveries. La toile devient alors aérienne, fluide, d’une légèreté étonnante, ce qui efface toute impression de lourdeur et clôt magnifiquement ce spectacle à géométrie « variable ».
Mireille Silbernagl
Espace Cirque d’Antony le spectacle a été joué du 1er au 11 décembre.