le retour du grand renard blanc
Le Retour du grand renard blanc par Fred Tousch et compagnie.
« La fête cette hantise… », titrait en 1976 la revue Autrement, dans un numéro où les chroniqueurs, dont déjà Philippe du Vignal, le redouté rédacteur en chef du Théâtre du Blog, soulignaient déjà l’émergence d’une forme d’expression artistique nouvelle: le théâtre de rue, qui plus tard, aura ses vedettes (entre autres, Le Royal de luxe, Ilotopie ou le Théâtre de l’Unité) et ses festivals comme Vivacité ou Furies .
Le Retour du grand renard blanc a été joué dans ces festivals, mais Fred Touch fait ici l’expérience d’un espace clos ! Dans un univers à la Disneyland: deux tipis, un totem, un arbre, du faux gazon qui recouvre le sol de la salle où le public s’installe, et nous sommes… chez les indiens Arapahoes!
Le spectacle a pour sous-titre: Cabaret Rock déjanté, ce qui sous-entend un certain délire potentiel sur le plateau qui, ici, a du mal à s’exprimer. Fred Tousch, dit Jean-Pierre Camalessus, qui a animé les spectacles d’Edouard Baer, et ses camarades musiciens, aux costumes excentriques qui rappellent les belles heures du Grand Orchestre du Splendid avec Coluche, se dépensent sans compter en chantant et en invitant le public à « faire la poule », mais la potion magique, ou plutôt ici, « la salade magique » n’est pas efficace.
« De la même manière que le confit mène au canard, la poule mène au renard”: c’est une réflexion parmi d’autres de Fred Tousch mais on préférerait voir ce Cabaret Rock déjanté, dans un festival d’été et/ou sur une place publique de village avec la liberté que cela procure pour le public.
Fred Tousch ajoute: ”Il faut que je fasse des phrases”… Oui, mais il faudrait une rigueur indispensable pour paraître désorganisé. Les feux, la machine à fumée, les serpentins qui s’envolent, ne suffisent pas à donner une énergie à un spectacle qui surfe sur le thème écologique, quand il fait chanter le public: “Plantez un arbre et foutez-nous la paix”.
L’engagement des artistes est indéniable et on peut espérer que le spectacle, qui va se jouer pendant les fêtes, trouve enfin son rythme et son public…
Jean Couturier
Monfort Théâtre jusqu’au 14 janvier 2012