Ce Matin, la neige
(Françoise du Chaxel est collaboratrice du Théâtre du Blog mais nous n’avons trouvé aucune raison de ne pas publier l’article d’ Edith Rappoport sur sa dernière pièce)
Philippe du Vignal
Ce Matin, la neige de Françoise du Chaxel, mise en scène de Sylvie Olivier.
Anna, belle adolescente rousse venue d’Alsace avec ses parents quand a commencé la deuxième guerre mondiale, est réfugiée avec ses parents, dans une famille d’agriculteurs du Périgord. Elle partage la vie de la famille et Thomas le fils ,qui va avec elle au lycée ,en est secrètement amoureux. Les saisons passent, mais les échos de la guerre parviennent de plus en plus fort quand la France entière est occupée.
Mais la résistance s’organise, Thomas s’engage dans un maquis tout proche, et Anna – à vélo, va bien souvent passer des messages; elle tombera amoureuse de Pedro, un résistant espagnol, qui sera abattu par les Allemands. Leur enfant naîtra un jour de neige, et c’est Thomas qui en deviendra le père adoptif. Les deux acteurs monologuent devant de splendides photos de paysages qui font défiler les saisons, et on goûte l’intensité de ces moments périlleux où les vies étaient suspendues à un fil.
Quand la guerre a commencé, Strasbourg et une bonne partie de l’Alsace avaient été vidées de leurs habitants dont beaucoup s’étaient réfugiés dans le Périgord ! Françoise du Chaxel, native de cette région, née elle aussi un jour de neige, a enquêté auprès des habitants pour écrire ce texte. Sylvie Olivier qui avait déjà trouvé une belle complicité avec Françoise du Chaxel pour mettre en scène de Des traces d’absence sur le chemin, a trouvé le ton juste pour diriger ces deux excellents comédiens que sont Isabelle Gardien et Stéphane Delbassé.
Edith Rappoport
Comédie de l’Est de Colmar, Du 11 au 14 avril; TAPS de Strasbourg, du 10 au 13 mai; les 15 et 16 mai au Théâtre de Jouy-le-Moutier et au Théâtre des Gémeaux de Sceaux en février 2013.
Thierry Bédard est un grand directeur d’acteurs et un découvreur de textes d’autres continents. L’épilogue d’une trottoir avec Marie-Charlotte Biais, ainsi que Les cauchemars du Gecko et La bibliothèque censurée m’avaient bouleversée. Voir le blog