Un miracle ordinaire

UN MIRACLE ORDINAIRE d’Evgueni Schwartz traduction et adaptation de Ioulia Zimina, mise en scène et scénographie de Laure Favret.

C’est une vraie troupe qui s’est emparée de ce conte de Schwartz écrit en 1952, qui décoiffe les parents autant que les  enfants, nombreux à Clamart ce soir-là. Un magicien démiurge, toujours amoureux de sa femme depuis une quinzaine d’années, a transformé un jeune ours en charmant jeune homme cultivé. Mais celui-ci est menacé de retrouver sa condition d’ours s’il est embrassé par une princesse. Et justement, un roi cruel débarque avec sa cour chez le magicien, il menace sans cesse d’exécuter sa suite si sa fille, son seul trésor, ne retrouve pas la joie. Et l’amour saisit la princesse à la vue du jeune homme qui est lui aussi fasciné, mais terrifié par un amour impossible. La princesse désespérée s’enfuit dans la montagne, se réfugie dans une auberge par une tempête de neige, où la cour le retrouve. Après bien des péripéties, l’amour triomphera, le roi renoncera à son pouvoir despotique, le magicien  à sa malédiction, et  tout est bien qui finit bien.
Interprété par huit comédiens de bonne trempe, accompagnés par une musique ironique et inventive, dans un décor de panneaux mobiles et de projections, ce Miracle ordinaire devrait trouver d’autres lieux d’accueil pour réjouir un public très large.

Edith Rappoport

Théâtre Jean Arp de Clamart jusqu’au 28 janvier Tél 01 41 90 17 02
www.dardart.org


Archive pour 25 janvier, 2012

Projet Floquet

Projet Floquet réalisation d’ Odile Darbelley et  Michel Jacquelin, musique de Cyril Hernandez et Hugues Reinert.

C’est encore une singulière entreprise que ce nouveau spectacle de la compagnie Arsène autour de Gaston Floquet né en 1917, comédien  chez Pierre Debauche et  Antoine Vitez, correcteur dans une imprimerie, plasticien et traducteur de l’allemand. De 1972 à 2001, date de sa mort, il s’installe dans la Sarthe à Saint-Rigomer-les-bois, où il laisse des écrits très divers et plusieurs milliers de dessins, sculptures et collages.
Nous sommes assis en carré autour de tables devant des assiettes d’huîtres et de foie gras, mais ce sont des assiettes gélifiées, on nous sert du vin et quatre compères, Odile Darbelley, Michel Jacquelin , assistés de deux croquemorts,  se livrent avec le plus grand sérieux à une débauche hilarante de citations de Gaston Floquet, d’Erich-Maria Remarque,  Pierre Dac, Alfred Jarry, Lewis Caroll, Fénéon et Cavanna émaillées de plaisanteries fines autour de la banalyse.
Ces champions cultivés, inventeurs de “l’art tangent”, adeptes du vraiment faux, nous régalent depuis des années avec leurs très sérieuses plaisanteries. On se souvient de leurs spectacles hilarants, La chambre du professeur Swedenborg, Les Asa en Avignon et de Tout le bonheur est à l’intérieur au Théâtre de la Cité internationale.

Edith Rappoport

L’Échangeur de Bagnolet, du lundi au samedi à 20 h 30, dimanche à 17 h, relâche mercredi, jusqu’au 31 janvier, Tél. 01 43 62 71 20

Wonderful World

Wonderful World  BastillefaitsdhiverBeasse01-300x213Wonderful World chorégraphie, mise en scène et scénographie de Nathalie Béasse.

C’est un étrange objet théâtral que ce Wonderful World. Nathalie Béasse a eu des influences artistiques diverses, une école de Beaux-Arts, un centre dramatique régional,  et l’enseignement de Marina Abramović…  Bref, de quoi expliquer un spectacle situé aux frontières de la danse et du théâtre. Dans cette forme polysémique, chacun peut trouver une interprétation personnelle.
La pièce parle de fuite, de chute de l’homme et de solitude, et pourrait s’intituler Regarde les hommes tomber comme le film de Jacques Audiard. Il y a de beaux moments dans ce spectacle, au début,en particulier une course immobile puis effrénée sur le plateau nu de cinq hommes, comme s’ils fuyaient quelque chose. Comme ces gens qui couraient dans les rues de New York, au moment de la chute des Twin Towers.
Puis  ils  se figent dans différentes positions puis jettent en l’air, pantalon veste et chemise, évoquant le ballet d’une chute des corps. Des fragments de texte sur le quotidien de la vie d’entreprise s’entrelacent avec des moments dansés et des citations de Tchekhov, Dante ou Shakespeare. Puis chacun répète quelques belles phrases de La Forêt d’Ostrovski qui prennent alors tout leur sens : “ Pourquoi sommes-nous venus dans cette forêt, dans ce bois profond et sans soleil ? Pourquoi, vieux frère, avons-nous effrayé les hiboux et les chouettes ? Pourquoi les avoir dérangés ? Qu’ils vivent comme ça leur chante ! Ici tout est en ordre, vieux frère, comme ce doit l’être dans une forêt”.
Les acteurs sont justes et crédibles dans leur désespoir et Nathalie Béasse a réussi à créer son propre univers. Même si certaines images restent dans notre mémoire, manque sans doute à ce spectacle, que l’on ira voir par curiosité, un supplément d’âme, et une folie, pour que l’on puisse en sortir bouleversé…Mais il faudra suivre le parcours de Nathalie Béasse.

Jean Couturier

Dans le cadre de Faits d’hiver, Festival de danse à Paris, Théâtre de la Bastille jusqu’au 2 février.

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