Forêt sensible
Forêt sensible par Les Souffleurs commandos poétiques, conception artistique d’ Olivier Comte, musique de Nicolas Losson et sculptures de Vincent Bredif.
C’est à un bien étrange voyage que nous ont convié les Souffleurs dans cette ancienne Sucrerie de Coulommiers, où ils sont en résidence depuis plusieurs mois. Olivier Comte y travaille avec une quarantaine de souffleurs, acteurs, musiciens, et metteurs en scène, que l’on avait pu découvrir en 2001 au Festival d’Aurillac.
Nous sommes conviés à pénétrer dans un grand hangar par groupes et à parcourir un dédale lumineux; il y a des petits tableaux où sont inscrites des phrases difficiles à lire car les mots ne sont pas coupés au bon endroit et qu’il faut donc déchiffrer.
On accède, seul et en silence, à des phrases énigmatiques: “accepter d’échouer sur des pages souvent parfaites”…”préserver surtout jusqu’au bout le secret de l’émotion”…”la parole humaine, lui apporter régulièrement de quoi respirer”….
Ce cheminement doit plonger le promeneur dans une forêt intérieure comme dans un rêve ! Nous arrivons effectivement dans une sorte de forêt en acier non figurative, vaste espace où nous errons parmi douze grands mâts escaladés par des acteurs munis de fines cannes lumineuses que l’on peut saisir quand elles passent à proximité pour écouter des messages poétiques.
D’abord déconcerté, on se demande si les phrases qu’ils nous chuchotent à l’oreille sont celles que l’on a pu déchiffrer, dans notre promenade solitaire. Peu à peu, on se laisse gagner par les images des actrices qui se dénudent, et par la beauté d’une musique irréelle.
Edith Rappoport
La Sucrerie de Coulommiers (77)
www.lessouffleurs.fr
contact@les-souffleurs.fr A lire aussi un entretien avec Olivier Comte dans le n° 88 de la revue Cassandre.