La petite dans la forêt profonde

La petite dans la forêt profonde de Philippe Minyana, mis en scène de Jacques David.

 Variations intimes est une sorte de  » corps fragment » , dit Jacques David avec deux auteurs:  Lars Norén  (Le 22 novembre, pièce joué en novembre dernier) et Philippe Myniana avec deux courtes pièces  présentées au Théâtre de l’Etoile du Nord, soit trois variations autour de l’individu. Le petite dans la forêt profonde est fondée sur une revisitation, comme on dit, du fameux mythe de Procné et Philiomèle  que l’on trouve notamment dans le Livre VI des Métamorphoses d’Ovide) . Donc Procné, fille du roi Pandion a épousé Thérée, le roi de Thrace, et ils ont eu un fils Itys. Procné  veut voir sa jeune sœur Philomèle , et demande à son mari d’aller la chercher à Athènes. Mais Térée, ébloui par la beauté de sa toute jeune belle-sœur, veut absolument la posséder, et pendant le voyage, il la viole, puis lui coupe la langue  pour l’empêcher de parler. Il la laisse et dit à sa femme qu’elle est morte pendant le voyage mais Philomèle a brodé le récit de son viol sur une toile qu’ une servante va porter à Procné qui saura ainsi la vérité.
 Elle décide de se venger de son mari. et imagine que le mieux est de l’atteindre au plus profond de lui-même  et elle tue calmement  Itys. Puis les deux femmes en serviront les morceaux de son corps, cuits à la broche à Térée  et lui détaillent la composition de son menu; accablé et furieux de s’être berné, Térée veut poursuivre les deux femmes . Mais les dieux,effrayés par tant de cruauté familiale, décideront alors, dans leur grande sagesse, de métamorphoser Térée en huppe,  Procné en rossignol, Philomèle en hirondelle et Itys en chardonneret… Tous oiseaux inoffensifs, au contraire des humains!
 Jacques David a imaginé une mise en scène où le public est disposé non dans la salle mais sur la scène même. Derrière le décor d’Anne-Marie la pièce qui est jouée juste avant,  il y a une trentaine de chaises avec des tables, un peu comme dans un cabaret. Des petites veilleuses un peu partout et quelques chandeliers; la scéno fait un peu bricolage mais il faut faire avec. Accueil avec musique de clavecin et verre (en plastique:  berk! ) de sangria gentiment offert. Il y a 23 spectateurs dont  quatre hommes, les dieux savent pourquoi, même si le public actuel est, on le sait,  plutôt majoritairement féminin, et pas de la première jeunesse…
  Dans un angle, un homme en complet noir, assis dans un fauteuil va nous raconter cette histoire horrible telle que l’a revue Philippe Myniana.Les détails  sont précis et les mots souvent crus:   C’est un crime que de respecter un époux comme le mien. (…) » Mon geste doit être exemplaire, je t’ai donné la vie, je vais te la reprendre, dit Procné; « Non, maman » répond le petit Itys.  Mélo,  et pas crédible cette histoire de viol et de crime passionnel tel que la raconte Myniana? Pas du tout, il suffit de lire les pages de faits divers!
  Le travail de Michel Quidu est exemplaire et on sent que le comédien éprouve un véritable plaisir à ciseler les phrases de Myniana comme un conteur, sans jamais en rajouter dans l’émotion,  très palpable aux meilleurs moments.  Et ces 55 minutes passent très vite ; du coup, on reste  peut-être un peu sur sa faim, surtout par ces temps de grand froid; il faut donc mieux aller voir aussi la pièce précédente la même soirée.
 Ce que nous n’avons pas pu faire- mais on vous fera le compte-rendu d’ici peu- à cause de changement d’horaires le samedi : maladie récurrente de presque tous les théâtres parisiens… Alors vérifiez bien,  et les sites électroniques les indiquent assez mal. C’est cela  la modernité…

Philippe du Vignal

Théâtre de l’Etoile du Nord 16 rue Georgette Agutte 75018 jusqu’au 3 mars.


Archive pour 5 février, 2012

La petite dans la forêt profonde

La petite dans la forêt profonde de Philippe Minyana, mis en scène de Jacques David.

 Variations intimes est une sorte de  » corps fragment » , dit Jacques David avec deux auteurs:  Lars Norén  (Le 22 novembre, pièce joué en novembre dernier) et Philippe Myniana avec deux courtes pièces  présentées au Théâtre de l’Etoile du Nord, soit trois variations autour de l’individu. Le petite dans la forêt profonde est fondée sur une revisitation, comme on dit, du fameux mythe de Procné et Philiomèle  que l’on trouve notamment dans le Livre VI des Métamorphoses d’Ovide) . Donc Procné, fille du roi Pandion a épousé Thérée, le roi de Thrace, et ils ont eu un fils Itys. Procné  veut voir sa jeune sœur Philomèle , et demande à son mari d’aller la chercher à Athènes. Mais Térée, ébloui par la beauté de sa toute jeune belle-sœur, veut absolument la posséder, et pendant le voyage, il la viole, puis lui coupe la langue  pour l’empêcher de parler. Il la laisse et dit à sa femme qu’elle est morte pendant le voyage mais Philomèle a brodé le récit de son viol sur une toile qu’ une servante va porter à Procné qui saura ainsi la vérité.
 Elle décide de se venger de son mari. et imagine que le mieux est de l’atteindre au plus profond de lui-même  et elle tue calmement  Itys. Puis les deux femmes en serviront les morceaux de son corps, cuits à la broche à Térée  et lui détaillent la composition de son menu; accablé et furieux de s’être berné, Térée veut poursuivre les deux femmes . Mais les dieux,effrayés par tant de cruauté familiale, décideront alors, dans leur grande sagesse, de métamorphoser Térée en huppe,  Procné en rossignol, Philomèle en hirondelle et Itys en chardonneret… Tous oiseaux inoffensifs, au contraire des humains!
 Jacques David a imaginé une mise en scène où le public est disposé non dans la salle mais sur la scène même. Derrière le décor d’Anne-Marie la pièce qui est jouée juste avant,  il y a une trentaine de chaises avec des tables, un peu comme dans un cabaret. Des petites veilleuses un peu partout et quelques chandeliers; la scéno fait un peu bricolage mais il faut faire avec. Accueil avec musique de clavecin et verre (en plastique:  berk! ) de sangria gentiment offert. Il y a 23 spectateurs dont  quatre hommes, les dieux savent pourquoi, même si le public actuel est, on le sait,  plutôt majoritairement féminin, et pas de la première jeunesse…
  Dans un angle, un homme en complet noir, assis dans un fauteuil va nous raconter cette histoire horrible telle que l’a revue Philippe Myniana.Les détails  sont précis et les mots souvent crus:   C’est un crime que de respecter un époux comme le mien. (…) » Mon geste doit être exemplaire, je t’ai donné la vie, je vais te la reprendre, dit Procné; « Non, maman » répond le petit Itys.  Mélo,  et pas crédible cette histoire de viol et de crime passionnel tel que la raconte Myniana? Pas du tout, il suffit de lire les pages de faits divers!
  Le travail de Michel Quidu est exemplaire et on sent que le comédien éprouve un véritable plaisir à ciseler les phrases de Myniana comme un conteur, sans jamais en rajouter dans l’émotion,  très palpable aux meilleurs moments.  Et ces 55 minutes passent très vite ; du coup, on reste  peut-être un peu sur sa faim, surtout par ces temps de grand froid; il faut donc mieux aller voir aussi la pièce précédente la même soirée.
 Ce que nous n’avons pas pu faire- mais on vous fera le compte-rendu d’ici peu- à cause de changement d’horaires le samedi : maladie récurrente de presque tous les théâtres parisiens… Alors vérifiez bien,  et les sites électroniques les indiquent assez mal. C’est cela  la modernité…

Philippe du Vignal

Théâtre de l’Etoile du Nord 16 rue Georgette Agutte 75018 jusqu’au 3 mars.

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