Vibrations

Vibrations, ( version scène), écriture et mise en scène, conception magique et numérique de Raphaël Navarro et Clément Debailleul, chorégraphie de Fatou Taoré, musique d’Antoine Berland.

  Cette version scène du spectacle réunit trois moments, trois séquences d’un spectacle formidable à la fois dansé mais qui fait aussi appelle à la magie,  concept  trop souvent galvaudé ces derniers temps et dont les metteurs en scène usent et abusent sans trop de scrupules pour gonfler un spectacle qui ne le mérite pas toujours… Ici, rien de tout cela;  aucun élément de décor, simplement une plus petite scène encastrée dans celle de la salle Gémier. Cela commence par un solo de François Chat qui joue avec une longue baguette de bois qui lui obéit en s’enroulant  autour de son corps , dans un impossible équilibre. Il y va aussi des jeux de boules qui virevoltent en laissant derrière elles une trace lumineuse.
 Magique? Oui, magique et vertigineux et c’est toute notre  perception de l’espace et du temps qui est remise en question. Par exemple, avec ce  solo dansé  d’Aude Arago qui fait de son corps ce qu’elle veut et prend des poses impossibles, comme si ce corps lui-même échappait à toute  pesanteur. On est à ce ces moments là dans une sorte de rêve d’une beauté inexplicable. Magique,  mille fois magique, mais  bien sûr,  c’est l’image rendue qui est magique et qui  nous entraine dans une sorte de délire existentiel; elle  résulte d’un immense  travail à la fois de manipulation et de technologie à base d’hologrammes comme ceux, si on a bien compris qu’ont  utilisé des chanteurs de variétés,entre autres Lara Fabian et , bien avant eux, au 19 ème, le théâtre d’opéra  quand il utilisait des miroirs dans la fosse qui réfléchissaient des ombres  ou des fantômes sur la scène.
  On peut reprendre cette phrase de Pierre Kaufmann dans L’Expérience émotionnelle de l’espace: on est ici dans ce qu’il appelle l’irréalisation de l’immanence.  » La chose ne nous est jamais livrée que dans la trace qu’elle nous abandonne, son essence dans le témoignage qu’elle nous rend de son imposture. Et sans doute ne ne sommes donc plus livrés au fantastique. Nous sommes confrontés à sa vérité ». Il y a,  en dernière partie, un ballet où cette foutue vérité du corps  nous échappe,  et où le réel et le virtuel en trois dimensions fusionnent à la fois dans le temps: la même danseuse multipliée cinq fois, présente absente ensuite et continuant à danser avec ses doubles différemment costumés, et dans l’espace.
  Ces Vibrations, impossible à vraiment décrire, qui se rapproche de la danse et du théâtre mais qui n’en est pas vraiment,doit beaucoup à la qualité des lumières signées Laurent Beucher,  nous engage dans  une  expérience émotionnelle d’une rare qualité qui touche au sacré et au métaphysique grâce à un dessaisissement procuré par une réceptivité non pas aliénée mais profondément modifiée de l’être humain en scène. Il a des choses qui ne trompe,nt pas comme ce long silence, après la fin, comme si le public était encore dans un autre état, avant que n’éclatent de longues séries d’applaudissements…
  On regrette seulement que ce court spectacle (une heure) ait été programmé si peu de jours mais,  s’il passe près de chez vous, surtout mais surtout ne le ratez pas..

Philippe du Vignal

Théâtre national de Chaillot  du 14 au 17 février.

http://www.dailymotion.com/video/xir2gz

Archive pour 22 février, 2012

Vibrations

Vibrations, ( version scène), écriture et mise en scène, conception magique et numérique de Raphaël Navarro et Clément Debailleul, chorégraphie de Fatou Taoré, musique d’Antoine Berland.

  Cette version scène du spectacle réunit trois moments, trois séquences d’un spectacle formidable à la fois dansé mais qui fait aussi appelle à la magie,  concept  trop souvent galvaudé ces derniers temps et dont les metteurs en scène usent et abusent sans trop de scrupules pour gonfler un spectacle qui ne le mérite pas toujours… Ici, rien de tout cela;  aucun élément de décor, simplement une plus petite scène encastrée dans celle de la salle Gémier. Cela commence par un solo de François Chat qui joue avec une longue baguette de bois qui lui obéit en s’enroulant  autour de son corps , dans un impossible équilibre. Il y va aussi des jeux de boules qui virevoltent en laissant derrière elles une trace lumineuse.
 Magique? Oui, magique et vertigineux et c’est toute notre  perception de l’espace et du temps qui est remise en question. Par exemple, avec ce  solo dansé  d’Aude Arago qui fait de son corps ce qu’elle veut et prend des poses impossibles, comme si ce corps lui-même échappait à toute  pesanteur. On est à ce ces moments là dans une sorte de rêve d’une beauté inexplicable. Magique,  mille fois magique, mais  bien sûr,  c’est l’image rendue qui est magique et qui  nous entraine dans une sorte de délire existentiel; elle  résulte d’un immense  travail à la fois de manipulation et de technologie à base d’hologrammes comme ceux, si on a bien compris qu’ont  utilisé des chanteurs de variétés,entre autres Lara Fabian et , bien avant eux, au 19 ème, le théâtre d’opéra  quand il utilisait des miroirs dans la fosse qui réfléchissaient des ombres  ou des fantômes sur la scène.
  On peut reprendre cette phrase de Pierre Kaufmann dans L’Expérience émotionnelle de l’espace: on est ici dans ce qu’il appelle l’irréalisation de l’immanence.  » La chose ne nous est jamais livrée que dans la trace qu’elle nous abandonne, son essence dans le témoignage qu’elle nous rend de son imposture. Et sans doute ne ne sommes donc plus livrés au fantastique. Nous sommes confrontés à sa vérité ». Il y a,  en dernière partie, un ballet où cette foutue vérité du corps  nous échappe,  et où le réel et le virtuel en trois dimensions fusionnent à la fois dans le temps: la même danseuse multipliée cinq fois, présente absente ensuite et continuant à danser avec ses doubles différemment costumés, et dans l’espace.
  Ces Vibrations, impossible à vraiment décrire, qui se rapproche de la danse et du théâtre mais qui n’en est pas vraiment,doit beaucoup à la qualité des lumières signées Laurent Beucher,  nous engage dans  une  expérience émotionnelle d’une rare qualité qui touche au sacré et au métaphysique grâce à un dessaisissement procuré par une réceptivité non pas aliénée mais profondément modifiée de l’être humain en scène. Il a des choses qui ne trompe,nt pas comme ce long silence, après la fin, comme si le public était encore dans un autre état, avant que n’éclatent de longues séries d’applaudissements…
  On regrette seulement que ce court spectacle (une heure) ait été programmé si peu de jours mais,  s’il passe près de chez vous, surtout mais surtout ne le ratez pas..

Philippe du Vignal

Théâtre national de Chaillot  du 14 au 17 février.

http://www.dailymotion.com/video/xir2gz

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