Dans les yeux de Léo
Dans les yeux de Léo d’après À vue d’œil de Philippe Dorin.
Curieux petit spectacle au Théâtre aux mains nues qui, avec obstination, depuis des années, accueille au fin fond du 20 ème, les arts de la marionnette.Curieux parce qu’ issu d’un conte de Philippe Dorin, lui-même bien connu pour ses pièces destinées en particulier au jeune public. Sans doute, l’étrangeté vient de cette situation un peu hybride : Dans les yeux de Léo n’est ni un spectacle, ni un conte à la première personne. D’accord, ce n’est pas nouveau, cela s’appelle adaptation mais ici, on ne sait trop qui parle pour Léo, maman Léa, le peintre qui sera peut-être le papa, la maîtresse d’école, les enfants, les adultes…
Léo manque un peu de consistance : il se balade dans ses différents univers: maison, école, atelier de peintre,et erre dans pas mal d’ endroits , mais tout le monde parle pour lui, vit pour lui… Il faut vraiment s’accrocher-mais, en fait, on est accroché- à ce petit bonhomme, sans yeux-maman Léa a « oublié » de les faire- mais qui les retrouve en mieux, à la fin , bien sûr.
L’histoire – spectacle réquisitionne tout, mais vraiment tout, ce qui est à la portée d’un enfant et transforme une planche à repasser en berceau, en navire… une carte de géographie en classe d’école (où donc se situe la Lituanie ?), ou une canette ou de vieux gants zen caoutchouc, en fusée et couronne de reine…
Parfois, c’est un peu noir ou triste, mais ce conte-spectacle permet aux jeunes spectateurs de voir le monde autrement.
Mireille Sibernagl
Théâtre aux Mains Nues Square des Cardeurs 75 020 Paris, jusqu’au 26 février.
T: 01 43 72 60 28
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