Chroniques de la vie palestinienne

Chroniques de la vie palestinienne par le Théâtre National Palestinien : Hussam Abu Eisah, Alaa Abu Garbieh, Kamel el Basha,  Mahmoud Awad, Yasmin Hamaar, Shaden Salim, Daoud Toutah,  et Adel Hakim, directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry.

Chroniques de la vie palestinienne studio-e8a07ea04f36fdec8ebb1187f9e1bbb7Autour d’Antigone, spectacle majeur présenté au Théâtre des Quartiers d’Ivry par le Théâtre National Palestinien et mis en scène par Adel Hakim,   dont Philippe du Vignal a rendu compte (voir Le Théâtre du Blog du 8 mars), plusieurs lectures et spectacles construisent des ponts entre   mythologie et scènes de vie ordinaires, de dérision en désespoir.
Ces Chroniques de la vie palestinienne présentées le 24 mars et qui seront reprises au cours d’une tournée en France, aux mois d’avril et mai, ont été écrites par trois des acteurs : Hussam Abu Eisah, Créon de l’Antigone, Kamel el Basha, Messager et Choeur et Ibrahim Jaber Ibrahim. Mais c’est la troupe entière qui nous les restitue.Elles nous mènent de dialogues endiablés et complices entre un conteur, Hussam Abu Eisah et Adel Hakim, son double, ou son gardien, apostropheur et contradicteur, provocateur, traducteur en l’occurrence, conteur aussi, dans une  joute verbale jusqu’à celui qui aura le dernier mot.
Chacun des acteurs est, à son tour, protagoniste d’une des séquences, toutes sur-titrées, en  français entre le royaume des morts et les territoires des vivants, semant le trouble car les morts habitent les vivants et les vivants ne le sont pas forcément pour longtemps. Le dialogue entre deux sœur  dans  leur tombe (nous ne sommes pas loin d’Antigone !) est un pur joyau.. C’est, dans une chorégraphie de mots portés avec légèreté, le cataclysme et la survie, dans les 22% d’une terre natale confisquée, où l’ironie du quotidien l’emporte. Viatique obtenu pour aller  en France, passeport et passage de frontière, mis en perspective avec les check-point et  fouille au corps, un  « psychomélodrame « qui nous glace,  en même temps qu’il fait rire…
C’est un hymne à la vie, à l’amour, à la création, aux rêves, dans une liberté de ton , où le ludique le dispute au tragique et l’absurde à la raison. Ces Chroniques palestiniennes,  mises en espace par Adel Hakim et Kamel El Basha, ont force de témoignage, comme les photos de Nabil Boutros, qui accueillent le spectateur, dans le hall du théâtre.
Ce reportage réalisé en juin 2011 à Jérusalem et dans les territoires palestiniens , au cours des répétitions et de la tournée d’Antigone, mêle des scènes de la vie quotidienne, des croisements d’écritures, de bannières, de croyances, mais aussi des moments de répétitions et de représentations.
Les oreilles ont des murs,
dit le photographe qui nous plante face aux réalités avec une grande image du mur  hérissé de barbelés: « De quel côté du mur se trouve la prison ? De quel côté, la propriété ? » et  il relève : « Jérusalem, aujourd’hui, est un condensé de ces questions. Il serait plus juste de dire crispation, c’est un drame quotidien  avec mille et une histoires difficiles à vivre et à entendre ».
Leur mise en images comme leur mise en espace, nous lient à l’Histoire, et, au-delà du désarroi, montrent la puissance de l’art et le rôle des artistes dans un pays en guerre. Diversité, simplicité, force de vie, ruse et énergie rythment ce moment de partage qui se conclut sur un débat avec  Jean-Claude Lefort, président de l’Association France -Palestine Solidarité.

Brigitte Rémer
La photo ci-dessus est de Nabil Boutros


Archive pour 27 mars, 2012

Chroniques de la vie palestinienne

Chroniques de la vie palestinienne par le Théâtre National Palestinien : Hussam Abu Eisah, Alaa Abu Garbieh, Kamel el Basha,  Mahmoud Awad, Yasmin Hamaar, Shaden Salim, Daoud Toutah,  et Adel Hakim, directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry.

Chroniques de la vie palestinienne studio-e8a07ea04f36fdec8ebb1187f9e1bbb7Autour d’Antigone, spectacle majeur présenté au Théâtre des Quartiers d’Ivry par le Théâtre National Palestinien et mis en scène par Adel Hakim,   dont Philippe du Vignal a rendu compte (voir Le Théâtre du Blog du 8 mars), plusieurs lectures et spectacles construisent des ponts entre   mythologie et scènes de vie ordinaires, de dérision en désespoir.
Ces Chroniques de la vie palestinienne présentées le 24 mars et qui seront reprises au cours d’une tournée en France, aux mois d’avril et mai, ont été écrites par trois des acteurs : Hussam Abu Eisah, Créon de l’Antigone, Kamel el Basha, Messager et Choeur et Ibrahim Jaber Ibrahim. Mais c’est la troupe entière qui nous les restitue.Elles nous mènent de dialogues endiablés et complices entre un conteur, Hussam Abu Eisah et Adel Hakim, son double, ou son gardien, apostropheur et contradicteur, provocateur, traducteur en l’occurrence, conteur aussi, dans une  joute verbale jusqu’à celui qui aura le dernier mot.
Chacun des acteurs est, à son tour, protagoniste d’une des séquences, toutes sur-titrées, en  français entre le royaume des morts et les territoires des vivants, semant le trouble car les morts habitent les vivants et les vivants ne le sont pas forcément pour longtemps. Le dialogue entre deux sœur  dans  leur tombe (nous ne sommes pas loin d’Antigone !) est un pur joyau.. C’est, dans une chorégraphie de mots portés avec légèreté, le cataclysme et la survie, dans les 22% d’une terre natale confisquée, où l’ironie du quotidien l’emporte. Viatique obtenu pour aller  en France, passeport et passage de frontière, mis en perspective avec les check-point et  fouille au corps, un  « psychomélodrame « qui nous glace,  en même temps qu’il fait rire…
C’est un hymne à la vie, à l’amour, à la création, aux rêves, dans une liberté de ton , où le ludique le dispute au tragique et l’absurde à la raison. Ces Chroniques palestiniennes,  mises en espace par Adel Hakim et Kamel El Basha, ont force de témoignage, comme les photos de Nabil Boutros, qui accueillent le spectateur, dans le hall du théâtre.
Ce reportage réalisé en juin 2011 à Jérusalem et dans les territoires palestiniens , au cours des répétitions et de la tournée d’Antigone, mêle des scènes de la vie quotidienne, des croisements d’écritures, de bannières, de croyances, mais aussi des moments de répétitions et de représentations.
Les oreilles ont des murs,
dit le photographe qui nous plante face aux réalités avec une grande image du mur  hérissé de barbelés: « De quel côté du mur se trouve la prison ? De quel côté, la propriété ? » et  il relève : « Jérusalem, aujourd’hui, est un condensé de ces questions. Il serait plus juste de dire crispation, c’est un drame quotidien  avec mille et une histoires difficiles à vivre et à entendre ».
Leur mise en images comme leur mise en espace, nous lient à l’Histoire, et, au-delà du désarroi, montrent la puissance de l’art et le rôle des artistes dans un pays en guerre. Diversité, simplicité, force de vie, ruse et énergie rythment ce moment de partage qui se conclut sur un débat avec  Jean-Claude Lefort, président de l’Association France -Palestine Solidarité.

Brigitte Rémer
La photo ci-dessus est de Nabil Boutros

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