Travail que vaille : le corps au travail, spectacles, table ronde, exposition
Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés par le collectif 18/3 d’après le récit de Marie Pezé (éd Pearson)
Cinq comédiens danseurs nous content l’épuisement, le harcèlement, les membres coupés, la terreur imposée dans une grande entreprise, où seule compte désormais la finance. Les danseurs allongent leurs bras en pleine lumière, on procède à une psychanalyse de la standardiste qui a l’interdiction d’utiliser des phrases personnelles, elle n’a pas vu venir l’épuisement.
Au bout d’un moment, l’ensemble du personnel est écrasé par une immense grille de fer qui s’abat sur les danseurs, plus d’issue possible, même pour le supérieur hiérarchique qui n’en peut plus du harcèlement auquel il est contraint. La solitude et la peur au travail dansées par cette jeune équipe nous bouleversent.
Une Société de service conception et mise en scène de Françoise Bloch, par leZoo théâtre Bruxelles
Le cauchemar des ventes forcées par téléphone. Il faut faire du chiffre, vendre à tout prix en escroquant les interlocuteurs qu’on a pris au piège par téléphone, surtout changer son prénom si on a des consonances arabes. Il y a des mots tabous, on est en proie à un super-flicage. On doit chanter l’hymne à Bagacom, cette société de services. Nous sommes les meilleurs ! Dans cet univers sans pitié où l’on fait régner la terreur du licenciement, avec une ronde des fauteuils, aucune solidarité n’est permise la motivation a complètement disparu ! On en sort désespéré.
La Borne Principe actif, mémoire d’images de Stéphane Syras et Benoît Nguyen
Nous nous sommes inscrits à l’accueil pour ce rendez-vous interactif. Nous pénétrons dans un espace gradiné où on nous remet des écouteurs où l’on nous conte des histoires désespérantes. Puis on nous demande de nous livrer à un test à l’ordinateur. Nous devons cliquer pour répondre à des questions pour trouver un emploi. J’ai été affectée à un travail d’éplucheuse ! Nous nous regroupons ensuite autour d’un ordinateur où l’on voit Denis Podalydès, licencié de la Comédie-Française suite à sa privatisation, lui aussi soumis à un questionnaire impitoyable pour retrouver un emploi. On l’affecte à un travail de dénigrateur, il doit persifler sur la mauvaise qualité de la viande, dans une boucherie, pour éliminer la concurrence ! On peut se livrer à des tests sur internet sur www.la-borne.org.
Abattoir mise en scène d’Anne Théron et Claire Servant, scénario de Manuela Fresil
Créé en 2008 à Poitiers, Abattoir n’avait connu qu’une dizaine de représentations, notamment au Forum du Blanc-Mesnil. Un ouvrier des abattoirs qui aimait son travail dans la viande, est soumis à une accélération quotidienne de la chaîne. Le rythme impitoyable lui brise le corps, et il sombre dans la maladie. Après de multiples arrêts de travail, la direction refuse de le changer de poste. Le licenciement est inéluctable. Les trois comédiens nous tiennent en haleine dans ce monde effrayant.
compagnieproductionsmerlin.fr
Edith Rappoport
Ferme du Buisson de Marne-la-Vallée 24 mars
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