Festival des caves

Festival des caves  conçu par Malanoche.

Le Théâtre de Montbéliard est en travaux, et l’heure de la décentralisation a donc sonné.  Son nouveau directeur, Yannick Marzin a repris le concept du festival des Caves inventé par Guillaume Dujardin.
Six spectacles sont présentés dans des caves les plus étranges, dans l’agglomération de Montbéliard : Jaz de Koffi Kwahulé mis en scène  de Guillaume Dujardin, After the end de Dennis Kelly, mise en scène d’Olivier Werner, Chronique d’un supra sensuel d’après Sacher Masoch ,mise en scène de  R. Patout et  Corvée de bois de Didier Daeninckx.

 

Trio de nuit,  textes de Paul Valéry, musiques de Ravel et Debussy  avec l’orchestre de Besançon, mise en espace de Guillaume Dujardin.

Nous sommes guidés à travers un dédale de galeries obscures et humides jusqu’à une salle bien éclairée tout au fond du fort de Monbard. Un violoniste , un violoncelliste , une pianiste et un acteur nous accueillent, et s’excusent pour la mauvaise qualité du piano électrique. Mais on est vite entraînés par  L’Abeille puis par  Le Cimetière marin de Paul Valéry proférés avec une belle intensité par Maxime Kerzanet, entrecoupés par une musique somptueuse de Ravel. “Ce toit tranquille où marchent les colombes…” ”la mer, la mer toujours recommencée”…”le vent se lève, il faut tenter de vivre…”. des bribes du célèbre  poème découvert il y a bien des années, reviennent en mémoire,…
Les Pas
, un  poème que nous avions oublié, s’imprime à nouveau avec une belle intensité. Les trois musiciens font résonner ces vers qu’on entend peut-être moins bien quand on ne les a pas appris, mais on goûte le plaisir de ces musiques splendides dans ce cadre étrange, surtout Le Pantum de Maurice Ravel, qui clôture la représentation.

Au sortir de ce lieu glacé, café, soupe chaude et petits morceaux de conté nous réchauffent avant d’aller voir le deuxième spectacle de la soirée.

Edith Rappoport


Bataille intime d’après Roland Topor.

Nous pénétrons dans une salle chauffée, un joli feu flambe dans le four à pain. Un homme en slip couché sur un grabat se lève, hurle et part vérifier la fermeture des portes veut confier les clefs à un spectateur. Un deuxième personnage surgit, lui aussi en slip: Bruno Bayeux et Sylvain.Groud s’affrontent dans une danse athlétique, s’habillent.
Le premier prend la parole : Je préfère le dire à tout le monde ici, plutôt qu’à la police”…et il raconte par le menu comment il a donné le premier coup de couteau dans la gorge d’un homme qui s’est mis à gargouiller et à vomir ! “J’pouvais pas le laisser comme ça, alors j’ai continué à frapper (…) alors il a fallu le découper” (…) j’ai jamais su découper le poulet ni le gigot (…) quand j’ai réussi à décrocher la tête, on aurait dit qu’il était creux (…) j’étais complètement dépossédé, viré à la porte de chez moi par ce sang, tout ce sang…”
Ce dialogue gore est superbement dansé par Sylvain Groud. Son alter ego comédien s’est aussi fait danseur avec une grande virtuosité. On est pétrifiés d’un rire presque gêné par cette boucherie sanglante rêvée par Topor. L’assassin et la victime ne sont-ils pas un seul et même personnage ?

 E.  R.

Fort de Monbart
www.ma-scenenationale.com


Archive pour 11 juin, 2012

Festival des caves

Festival des caves  conçu par Malanoche.

Le Théâtre de Montbéliard est en travaux, et l’heure de la décentralisation a donc sonné.  Son nouveau directeur, Yannick Marzin a repris le concept du festival des Caves inventé par Guillaume Dujardin.
Six spectacles sont présentés dans des caves les plus étranges, dans l’agglomération de Montbéliard : Jaz de Koffi Kwahulé mis en scène  de Guillaume Dujardin, After the end de Dennis Kelly, mise en scène d’Olivier Werner, Chronique d’un supra sensuel d’après Sacher Masoch ,mise en scène de  R. Patout et  Corvée de bois de Didier Daeninckx.

 

Trio de nuit,  textes de Paul Valéry, musiques de Ravel et Debussy  avec l’orchestre de Besançon, mise en espace de Guillaume Dujardin.

Nous sommes guidés à travers un dédale de galeries obscures et humides jusqu’à une salle bien éclairée tout au fond du fort de Monbard. Un violoniste , un violoncelliste , une pianiste et un acteur nous accueillent, et s’excusent pour la mauvaise qualité du piano électrique. Mais on est vite entraînés par  L’Abeille puis par  Le Cimetière marin de Paul Valéry proférés avec une belle intensité par Maxime Kerzanet, entrecoupés par une musique somptueuse de Ravel. “Ce toit tranquille où marchent les colombes…” ”la mer, la mer toujours recommencée”…”le vent se lève, il faut tenter de vivre…”. des bribes du célèbre  poème découvert il y a bien des années, reviennent en mémoire,…
Les Pas
, un  poème que nous avions oublié, s’imprime à nouveau avec une belle intensité. Les trois musiciens font résonner ces vers qu’on entend peut-être moins bien quand on ne les a pas appris, mais on goûte le plaisir de ces musiques splendides dans ce cadre étrange, surtout Le Pantum de Maurice Ravel, qui clôture la représentation.

Au sortir de ce lieu glacé, café, soupe chaude et petits morceaux de conté nous réchauffent avant d’aller voir le deuxième spectacle de la soirée.

Edith Rappoport


Bataille intime d’après Roland Topor.

Nous pénétrons dans une salle chauffée, un joli feu flambe dans le four à pain. Un homme en slip couché sur un grabat se lève, hurle et part vérifier la fermeture des portes veut confier les clefs à un spectateur. Un deuxième personnage surgit, lui aussi en slip: Bruno Bayeux et Sylvain.Groud s’affrontent dans une danse athlétique, s’habillent.
Le premier prend la parole : Je préfère le dire à tout le monde ici, plutôt qu’à la police”…et il raconte par le menu comment il a donné le premier coup de couteau dans la gorge d’un homme qui s’est mis à gargouiller et à vomir ! “J’pouvais pas le laisser comme ça, alors j’ai continué à frapper (…) alors il a fallu le découper” (…) j’ai jamais su découper le poulet ni le gigot (…) quand j’ai réussi à décrocher la tête, on aurait dit qu’il était creux (…) j’étais complètement dépossédé, viré à la porte de chez moi par ce sang, tout ce sang…”
Ce dialogue gore est superbement dansé par Sylvain Groud. Son alter ego comédien s’est aussi fait danseur avec une grande virtuosité. On est pétrifiés d’un rire presque gêné par cette boucherie sanglante rêvée par Topor. L’assassin et la victime ne sont-ils pas un seul et même personnage ?

 E.  R.

Fort de Monbart
www.ma-scenenationale.com

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