Puz/zle
Puz/zle chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui
Puz/zle pourrait en fait se nommer patchwork, tant les images créées ont des sens et des interprétations multiples. malgré des longueurs,et des moments répétitifs (comme les postures de statuaire soviétique,) il y a de nombreux instants magiques. Par exemple, quand un danseur en solo n’arrive pas à se défaire d’un pavé, ou quand un autre libère toute son énergie animale.
Les mouvements rythmés des douze danseurs viennent stimuler le public. Mais cette construction et déconstruction de l’espace même parfaitement réglée prend du temps, « quand il faut mettre toutes les pièces d’un ensemble en ordre », précise le chorégraphe. Des cubes de béton permettent des assemblages multiples, (en réalité du polystyrène recouvert de résine de 50 kg) et nous découvrons un escalier, une tombe, ou un mur tagué symbolisant toutes nos fractures.
Ces éléments remarquablement utilisés font corps avec la danse et entrent en résonance avec les rochers de la carrière de Boulbon. Une autre résonance se fait entendre qui embellit le spectacle, c’est le chant du groupe polyphonique corse « A Fileta » qui accompagne la voix magique de la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage et la performance du musicien japonais Kazunari Abe à la flûte et aux percussions.
Cette pièce s’inscrit dans la continuité du travail de l’artiste qui a présenté une création au festival d’Avignon en 2004 puis une autre en 2008; il utilise très bien l’espace ouvert de cette carrière, mais c’est dommage que le découpage des scènes et des longueurs en arrivent à casser l’unité d’un très beau spectacle.
Jean Couturier
Carrière de Boulbon, Avignon jusqu’au 20 juillet; puis en tournée en France et en Europe