grève du crime

Grève du crime par la compagnie des Grands Moyens, direction artistique de Bouèb.

grève du crime greve-du-crimeNous arrivons sur un place du vieux Mulhouse où la compagnie s’est installée. Une bande de truands aux abois et lasse d’être poursuivie, décide de décréter la grève du crime. Nous suivons dans les petites rues un camion, sur lequel est perchée une présentatrice de télévision qui commente l’actualité.
Face à la disparition de la délinquance dans la ville, les entreprises chargées de la sécurité sont condamnées à la fermeture, la police et  la justice n’ont plus rien à faire. L’ordre règne dans la ville, mais les chômeurs désespérés tentent de se suicider.
Le maire triomphe, la ville est sûre! Nous  assistons au procès d’un chômeur qui sera condamné à plusieurs mois de prison pour  tentative de suicide. Finalement, on fait voter le public pour la poursuite ou la fin de cette grève du crime qui pourrait restaurer les affaires dans la ville!  Les six bons comédiens, perchés sur des escabeaux ou sur un camion qui avance dans les rues, se transforment en un clin d’œil. On se régale de ce curieux roman policier mis en scène tête-bêche avec humour…

Edith Rappoport

Scènes de rue à Mulhouse

www.lesgrandsmoyens.com

 

 

les Grands Moyens, 20 square de Nimègues, 35200 Rennes


Archive pour 30 juillet, 2012

Le Théâtre populaire

Le Théâtre populaire , un week-end citoyen au Théâtre du Peuple, débat avec Jack Ralite, Vincent Goethals, Robin Renucci, Michel Simonot, Patrick Sourd, Emmanuel Wallon

  Le Théâtre populaire J.RaliteCe 27 juillet, dans la salle du Théâtre du Peuple, bourrée, le débat est animé par Jean-Michel Flagotier, le nouvel administrateur du Théâtre du Peuple. Le toujours jeune Jack Ralite, grand lecteur, ouvre le débat avec son dynamisme intact. Il cite Péguy et évoque le travail inlassable de Pierre Chan, nouveau directeur du Théâtre du Peuple, qui a su transformer Bussang,  en conservant une place importante pour les amateurs et en donnant une place aux auteurs dans le cadre d’une vraie politique d’Éducation populaire. Il a su  aussi développer une politique territoriale; le Théâtre du Peuple a en effet  été racheté par l’État, et il a donc pu réaliser les indispensables travaux de rénovation pour accueillir 25 000 spectateurs pendant la saison d’été.
« Quand l’État donne un € pour la culture, cela rapporte quatre €. La grande affaire est de mettre la main sur l’âme. Vilar disait “quand quelque chose marche bien, il est temps de réfléchir à autre chose. Nous sommes inachevés, chacun se dépasse avec la culture, c’est l’honneur de l’esprit humain ! »
Il salue Aurélie Filipetti,  notre ministre qui a su réussi à dégeler la réserve de 6% sur le spectacle vivant:  » Pouvoir, c’est savoir,  et savoir, c’est explorer l’inédit. Culture, éducation et recherche sont prioritaires. La mémoire doit être une force et non un fardeau. On ne crée pas sur ordre, quand un art se fige, il meurt. Le travail est malade, on n’y respire plus, on devient boxeur manchot. On assiste aujourd’hui à la destruction du travail bien fait ».

Emmanuel Wallon rappelle, lui, les 120 années du Théâtre du Peuple qui fut fondé par Maurice Pottecher, et le rôle joué par la revue Théâtre Populaire de 1953 à 1964, et celui de Théâtre Public
Michel Simonot évoque l’histoire, la bataille pour la définition du mot populaire. « La culture est encore très menacée, dit-il.  La Convention,  en 1794,  avait associé théâtre et peuple. Au cours des années 1960-1970, on se préoccupait de ceux qui étaient privés de culture. On parle maintenant de public empêché et de territorialisation de la culture. Nous sommes actuellement face à l’injonction de remplir de plus en plus vite des salles de plus en plus grandes. Cela pose le problème du temps consacré à l’action artistique et culturelle. 52% du public de Bussang reste issu de milieux élevés ».
Vincent Goethals a fait le choix de s’associer à un auteur vivant chaque année. Il y a eu 50 représentations cet hiver, en appartement et ailleurs, avec deux acteurs sur des textes de Laurent Gaudé. Le Théâtre populaire doit parler d’aujourd’hui !

Un spectateur souligne que  les meilleures représentations sont dues à la mixité des publics. « Il faut, dit-il  intéresser les femmes de ménage comme les profs de facultés. » Une spectatrice évoque, elle,  la carrière des artistes dont certains se construisent une carrière en se faisant nommer à la tête d’institutions. Il y a une perte des valeurs, des effets pervers quand se créent des fiefs, de seigneuries, avec inévitables renvois d’ascenseurs. Si le peuple n’a plus de travail, le théâtre ne peut plus être populaire. Le mélange amateurs et professionnels permet un travail avec le public populaire.
Jack Ralite conclut en citant René Char : “L’inaccompli bourdonne d’essentiel” Il évoque le 25e anniversaire des États généraux de la Culture à la rentrée.

Edith Rappoport

colloque

Cavale

Cavale, de Yoann Bourgeois

Cavale cavale-3-Karim-HouariQuartiers d’été nous régale et se joue un air de grand Paris, en partenariat avec la ville de Pantin. L’art de dénicher les endroits qui sentent bon la tartine, sur fond de flânerie et grand air, l’art surtout de trouver le lieu magique qui fait chanter les spectacles, donc réjouit les spectateurs.

Ce jour-là, le rendez-vous est déjà toute poésie : au Chemin de halage, au bord du canal de l’Ourcq, pas difficile à trouver, après les Grands Moulins. Les berges parlent d’elles-mêmes, lieux pour dériver, par excellence. On se regroupe, assis au sol, autour d’un dispositif blanc, plate-forme et escaliers qui ne mènent nulle part. Pas de projecteurs, il fera jour encore. Derrière, l’ancien bâtiment des douanes laissé à l’expression d’artistes graffeurs, invite à la rêverie. Ces tâches de couleurs sont le début, nous dit-on, d’une fresque murale géante et collective, sur le thème de la ville.

L’accès au spectacle est gratuit, ce jour-là, un cadeau. Le silence se fait quand deux silhouettes, costumes noirs et tee-shirt blanc, entrent dans l’aire de jeu et montent les marches, avec lenteur. Nous sommes en contre-plongée. Un (Yoann Bourgeois) et son double (Mathurin Bolze), ou le contraire, se détachent dans le ciel et se cagoulent. Commence alors une valse à deux temps, sauvage et maîtrisée, de la chute et de son contraire, l’élévation, sur un trampoline inséré dans le dispositif. Apparitions, disparitions, sont saisissantes, métronomiques, ensemble ou en canon, en différé ou en quinconce, on dirait qu’il en pleut du ciel beaucoup plus que deux. On pense aux mannequins des toiles de Chirico, à sa « fabrique de rêve », ou sa « nostalgie de l’infini ». Mystérieux et mélancoliques, énigmatiques et métaphysiques, ces deux-là tentent de faire le mur.

Cavale-300dpi-CMJN_Magali-BaziUn texte tout à coup perturbe notre méditation aérienne sur fond de musique planante. Pasolini entre en scène par son poème, la vitalité désespérée. « Je suis comme un chat brûlé vif, écrasé sous la roue d’un semi-remorque, pendu par des ados à un figuier » écrivait-il, bien avant sa fin tragique… L’ innocence rêvée, l’errance, la fuite, la mort. Avec philosophie, il disait aussi : « La vie est comme la polenta, elle prend la forme du chaudron où on la verse ».

Diplômé du Centre National des Arts du cirque de Châlons-en-Champagne, en acrobatie et jonglerie, Yoann Bourgeois s’est aussi formé au Centre national de la Danse Contemporaine d’Angers. Il fait la synthèse de ces univers artistiques en un inédit subtile, exigeant et sensible. Avec la compagnie qu’il vient de créer, il présente, en 2011, L’art de la fugue. Il offre aujourd’hui, avec Cavale, un nouveau vertige, avec la même référence à l’enfermement. Son travail fait penser au cycle des oiseaux de Brancusi, polis comme des miroirs et de couleur blanche, plâtre ou marbre. « Je n’ai cherché pendant toute ma vie que l’essence du vol » déclarait le sculpteur. On trouve ici le même élan que celui de l’Oiseau dans l’espace, avec la verticalité de l’ascension.

Brigitte Rémer

Paris Quartiers d’été , Chemin de Halage, Pantin :
Les 24 juillet à 20h30, et 25 juillet à 18h30.

Prochaine création : Wu-Wei de Yoann Bourgeois, artiste associé à la MC2, Maison de la Culture de Grenoble avec des artistes de la ville de Dalian (Chine), le Balkan Baroque Band et Antonio Vivaldi, du 9 au 13 octobre 2012
Grand Théâtre de la MC2, Grenoble.

 

 

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