Henry V
Henry V de William Shakespeare, mise en scène de Dominic Dromgoole.
C’est une curieuse expérience que de voir ce chef-d’œuvre de Shakespeare dans ce théâtre du Globe mythique reconstitué, de quelque 700 places, à ciel ouvert, où seuls les spectateurs qui ont payé de 32 à 50 € sont assis, tandis que nous y assistons debout pour 6 € . Le plateau assez haut comme les tréteaux de places publiques d’autrefois, avec un beau péristyle de colonnes doriques; au fond, un échafaudage doré en faux marbre pour les entrées et les sorties des acteurs en double niveau. Les spectacles se jouent en matinée, sans éclairage artificiel ni musique enregistrée.
D’Henry V, nous conservons de lointains souvenirs du film de Laurence Olivier; il s’agit des guerres menées par Henry V pour récupérer les possessions anglaises en France. Mais la signification du texte, quoique fort bien dit par de bons acteurs, nous échappe la plupart du temps, même quand on possède une bonne connaissance de l’anglais.
Après une entrée en fanfare et un début d’une scatologie réjouissante, les deux émissaires envoyés par la France pour rencontrer Henry V, vont à la selle avec dignité et se lavent les mains dans une coupe tendue par une servante à genoux.
Le spectacle s’enlise dans des dialogues pompeux, heureusement entrecoupés par des scènes clownesques dont le sens nous échappe quand même! Le public anglais rit beaucoup! Mais, debout, il nous est impossible de fuir dans le sommeil et nous quittons donc la place avant la deuxième partie.
Le mythe des recréations shakespeariennes au Théâtre du Globe nous a paru un peu surévalué…
Edith Rappoport
Théâtre du Globe, 21 New Globe Walk, Bankside à Londres, jusqu’au 28 août.